Buzz littéraire

Articles de cet auteur

Las Vegas Parano de Hunter S. Thompson, A la poursuite du rêve américain…

« Las Vegas Parano » de Hunter S. Thompson est paru sous le titre originale de « Fear and Loathing in Las Vegas » en 1971 et adapté au cinéma en 1998 par Terry Gilliam. Il fait partie des livres culte de cette génération d’écrivains enfantés par l’Amérique des 60’s/70’s, celles du Vietnam et du LSD, icônes de la contre-culture (aux côtés de Crash de Ballard, de l’Homme-dé de Luke Rhinehart ou encore Easy Rider de Dennis Hopper et Deus Irae de Philip K. Dick et Roger Zelazny).

« Le festin nu » de William S. Burroughs, Voyage au bout des monstres intérieurs…

« Le festin nu » de William S. Burroughs, chef de file de la « Beat generation » aux côtés de Kerouac (« Sur la route ») et du poète Ginsberg (« Howl » et « Kaddish ») et symbole de la contre-culture américaine, est le livre le plus emblématique et légendaire de cette littérature « maudite » sous le signe du sexe sans entraves ni tabous, de la marginalité, des drogues et de la violence… Mais aussi une réflexion sur les moeurs modernes, la morale, ou encore le flicage et la culture (de consommation) de la société occidentale… Ecrit à la suite de « Junkie » et de « Queer », ses confessions douloureuses sur sa vie de drogué et son homosexualité frustrée, « Le festin nu » a été rédigé à l’époque la plus sombre – ou la plus heureuse de sa vie ? – lorsqu’il vivotait de came plus ou moins coupée dans un bouge infect de Tanger.

« La revanche d’un solitaire » (The social network) de Ben Mezrich : Histoire d’une « killer application »

Sexe, millions de dollars, trahison, scandale…, l’histoire de la création et du créateur (Mark Zuckerberg) de Facebook réunit tous les ingrédients d’une histoire palpitante ! Nick Mc Donnel en 2008 l’avait d’ailleurs déjà esquissé dans « Guerre à Harvard » en évoquant son ex camarade de promo. Ben Mezrich, auteur de livres documentaires (dont l’un déjà adapté sous le titre de « Las Vegas 21 »), s’en ait aussi saisi pour tenter de retracer cette épopée et dessiner le portrait de l’intrigant étudiant. Adapté par Fincher, le film sera à l’affiche le 13 octobre 2010. Entre campus, geek et business novel… « La revanche d’un solitaire » (« The accidental billionnaires en VO) nous entraîne dans les coulisses de cette aventure incroyable qui sait se faire haletante dans ses rivalités et rebondissements. Et nous dévoile au passage les univers d’Harvard jusqu’à la Silicon Valley… Un récit intéressant qui suscite quelques réflexions sur le nouveau rêve américain :

« Testament à l’anglaise » de Jonathan Coe : La fascination du pire

« Testament à l’anglaise » de Jonathan Coe, paru en Angleterre en 1994, prix Femina étranger en 1995, est le quatrième roman qui a fait la notoriété de son auteur. Cet originaire de Birmingham né en 1961, s’est notamment distingué pour ses romans « à la construction complexe, avec une intrigue sophistiquée, un décor social très détaillé, une multiplicité de personnages liés les uns aux autres par un écheveau dense de relations » selon sa définition

Pastorale américaine de Philip Roth, God blesse le rêve (et le père) américain…

« Pastorale américaine » de Philip Roth est le 22e (!) livre de l’auteur juif américain de « Goodbye Colombus » du Complexe de Portnoy ou encore de « La tâche », écrit à soixante ans passés et paru aux Etats-Unis en 1997. Il inaugure une trilogie sur le rêve américain, ses illusions de grandeur, de bonheur fait de fragiles images d’épinal et ses grandes espérances…

Les souffrances du jeune Werther de Goethe : « Je ris de mon propre coeur… et je fais toutes ses volontés. »

« Les souffrances du jeune Werther » de Goethe, mince premier roman de Goethe, d’inspiration autobiographique, écrit en quelques semaines et publié en 1774 en Allemagne, pourrait bien être fustigé s’il paraîsssait de nos jours, alors que la critique s’offusque du récit des états d’âme, jugés trop « nombrilistes ». Quel accueil lui réserverait-on s’il devait être publié de nos jours ? Au XVIIe siècle en plein âge de la sensibilité, romantique précoce, il avait fait scandale, jugé immoral pour « apologie du suicide », mais a aussi suscité un engouement sans pareil (au point de dégouter l’auteur de son œuvre !). Au XXIe siècle, il est particulièrement étonnant (et émouvant) de tenir entre ses mains ses « confessions » platoniques toutes entièrement tournées vers le cœur de cet infortuné jeune-homme. C’est presque un journal de son cœur qu’il nous donne ici à lire.

L’attrape-coeurs de J.D Salinger : A quoi tient la magie d’Holden Caulfield ?

« L’attrape-coeurs » de Salinger, c’est un petit livre d’à peine 300 pages, publié discrètement en 1951 par un jeune nouvelliste du New-Yorker alors encore méconnu. Mais quel est le secret de ce mystérieux livre culte, vendu à plus de 60 millions d’exemplaires et qui a ouvert la voie à toute une nouvelle littérature ? Une « grande histoire », un « souffle historique », une « vision du monde », un « engagement politique »… ? Non, « juste » l’histoire d’un gamin…

La promesse de l’aube de Romain Gary : Tu seras un héros mon fils

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« La promesse de l’aube », roman emblématique de Romain Gary, au titre poétique, paru en 1960 et adapté au cinéma par Jules Dassin en 1971, consacre sa renommée après le Goncourt obtenu pour « Les racines du ciel » (intégré à l’anthologie « Légendes du je », regroupant ses œuvres et celles de de son fils Alexandre Diego Gar « S. ou l’espérance de vie » y).
C’est aussi un roman clé pour comprendre toute son œuvre où l’inspiration de sa mère est omniprésente (en particulier son autre grand succès « La vie devant soi » et son personnage de « Madame Rosa »). Car avant d’être un roman autobiographique (qui tient d’ailleurs plus de l’autofiction, au regard de sa large part d’invention), La promesse de l’aube est surtout un vibrant portrait et hommage à sa mère, véritable héroïne de cet autoportrait réinventé.

Journal d’Anaïs Nin 1932-34 « Inceste », l’imaginaire sensuel et l’interdit au pouvoir

Journal Anais Nin critique analyse

Le fameux journal d’Anaïs Nin comprend sept tomes au total soit plus de quinze mille pages !
Débutés à l’âge de douze ans suite au départ de son père qui abandonna sa famille, ils ne seront publiés qu’en 1966. La période d’entre deux guerres compte parmi la plus intéressante car la plus bouillonnante d’un point de vue culturel et relationnel. Elle y raconte notamment ses amours avec des figures mythiques de la littérature allant d’Henry Miller à Antonin Artaud (ou encore sa correspondance avec D-H Lawrence sur qui elle a rédigé un essai) et de de la psychanalyse (René Allendy, Otto Rank…), dans le Paris montparnassien et le Clichy des années 3O ou encore dans sa belle demeure bourgeoise de Louveciennes. C’est aussi le journal d’une trentenaire : l’écrivain fête ses 30 ans le 21 février 1933 qu’elle évoque d’ailleurs.

« Mon chien Stupide » de John Fante, Crise middle life sur fond d’irruption canine…

Publié après sa mort, en 1986, « Mon chien stupide » de John Fante (sous le titre original de « West of Rome), fait partie de ses courts récits non intégrés au cycle « Bandini » dont « Demande à la poussière » est le plus emblématique. C’est une œuvre plus tardive de l’auteur, qui même si elle est encore d’inspiration autobiographique, emprunte un autre ton, plus amer et désabusé que ses œuvres de jeunesse.

Quels sont les critères de choix d’un livre ? Les lecteurs répondent (sondage 2014)

Librinova, plateforme d’édition indépendante, et Youboox, application francophone de lecture en streaming ont réalisé, en septembre 2014 un sondage auprès de 594 lecteurs de livres imprimés et numériques. L’objectif de cette étude baptisée « Les auteurs et vous » était de découvrir les nouvelles habitudes de lecture des français connectés.

Journaux de Sylvia Plath 1950-1962 : « Je dois me souvenir, c’est de cette matière qu’est faite la littérature, de cette matière de vie remémorée »

Les « Journaux » de Sylvia Plath montrent le lien indéniable entre la vie et l’œuvre de la poétesse et romancière américaine, devenue une icône à la suite de son suicide à l’âge de 30 ans. L’une nourrissant l’autre et vice versa, participant de la fascination qu’elle exerce. C’est ainsi que ses journaux des années 1950 à 1962 (le carnet relatant les dernières années de sa vie jusqu’en 1963 ont été détruits par son mari Ted Hughes) nous offrent une superbe antichambre de son travail de création littéraire et poétique.

La maison des feuilles de Mark Z. Danielewski, La carte n’est pas le territoire : vaste arnaque ou délire génial ?

Ovni de la rentrée littéraire 2002, « La Maison des feuilles », premier roman du new-yorkais d’origine polonaise Mark Z. Danielewski, alors âgé de 37 ans, est devenu, depuis, un livre culte pour une communauté -plus ou moins underground et geek- fidèle de lecteurs. Récemment sa rupture de stocks a même déclenché leurs foudres ! Héritant de tous les qualificatifs, de « livre-monstre » à roman « somme », « gigogne », « interactif » ou encore « livre « abîme », « labyrinthique » ou « pop-up »…

« On ne naît pas homme » : Nancy Huston dénonce la violence « phallophore »

A l’occasion d’une tribune pour le journal le Monde, l’auteur de « Lignes de faille », Nancy Huston décline au masculin le célèbre adage de Simone de Beauvoir, « On ne naît pas femme, on le devient. » Après son essai « Professeurs de désespoir » où elle s’attaquait à la littérature « nihiliste », elle analyse ici les ressorts de la violence et de la criminalité, avec virulence… et sans doute un brin de manichéisme. « Oui, il faut avoir un pénis et des testicules pour ainsi charcuter, violer, ouvrir le corps des autres à la machette, au poignard ou à l’épée, les déchiqueter à la mitraillette, les décapiter et jouer aux boules avec les têtes… » écrit-elle, ne manquant pas de déclencher au passage la polémique sur le site du journal…

Le maître des illusions de Donna Tartt, Folie et décadence sur fond de campus de Nouvelle-Angleterre et cours de grec

Ecrit en dix ans et publié à l’âge de 28 ans, « Le maître des illusions » de Donna Tartt est un de ces pavés mythiques que les lecteurs se recommandent, par bouche à oreille, d’année en année. Il est l’oeuvre d’une jeune Américaine, née à Greenwood, Mississippi, écrivain précoce, publiant ses premiers poèmes à treize ans et camarade de lycée d’un certain Bret Easton Ellis à qui elle a notamment dédié ce premier roman.

Minority report de Philip K Dick: « L’existence d’une majorité implique logiquement l’existence d’une minorité correspondante. »

minority-Report-livre-philip-k-dick.png« Minority report » de Philip K Dick est un texte datant de 1956 et publié pour la première fois dans la revue de SF américaine « Fantastic Universe », alors qu’il en était encore à ses débuts (avant la 1e reconnaissance arrivée avec « Le maître du Haut château ») : on en admirera d’autant plus la maîtrise narrative, l’originalité visionnaire et la profondeur sous-jaçente qu’elle recèle ! « We can remember for you wholesale » (rebaptisé « Total recall ») arrive en milieu de carrière, en 1966, initialement publiée dans « The Magazine of Fantasy & Science Fiction ».

Ubik de Philip K. Dick : « Le monde entier est-il contenu en moi ? Est-il englobé par mon corps ? »

« Ubik » de Philip K.Dickest un roman culte de science fiction qui n’en finit pas de passionner et de soulever des débats*, tandis que Michel Gondry souhaitait l’adapter au ciné (mais a récemment déclaré « qu’il n’y avait pas les ressorts dramatiques pour un bon film« . Ecrit en 1966, classé en 2005 parmi les 100 meilleurs romans écrits en anglais depuis 1923 par le magazine Time, le critique Lev Grossman l’a qualifié d’« histoire d’horreur existentielle profondément troublante, un cauchemar dont vous ne serez jamais sûr de vous être réveillé. »

De l’inconvénient d’être né de Cioran : « Rien n’est tragique, tout est irréel »

« De l’inconvénient d’être né » de Cioran (décédé en 1995) fait partie de ces livres et auteurs dits inclassables. Michel Houellebecq dont on le rapproche regrettait néanmoins : « Il n’est pas illégitime (…) de souligner ma filiation avec Schopenhauer. Je ne suis pas le seul, j’ai, dans cette lignée, de prestigieux aînés, Maupassant, Conrad, Thomas Mann, par exemple. Et Cioran, auquel je reproche pourtant de n’avoir jamais cité Schopenhauer. »

Manuels scolaires, critiques littéraires et Wikipédia…: les femmes toujours sous représentées

Au XXIe siècle, les femmes ont-elles encore besoin du féminisme ? Si l’on en juge par les résultats de récentes études, il semble bien que leur combat ne soit pas fini pour s’imposer et faire reconnaître leur place dans le monde littéraire et des connaissances de façon plus générale :

« Génération X » de Douglas Coupland: le manifeste idéaliste anti-yuppie

Génération X de Douglas Coupland fait partie de ces petites bibles, de ces guides de survie qui vous donnent soudain l’impression d’y voir clair. Ces livres qui renversent les perspectives et soulèvent le voile poussièreux du prêt-à-penser. Publié en 1989 par Douglas Coupland alors jeune auteur canadien pour la presse, le roman, initialement un feuilleton dans le Vancouver Magazine strictement alimentaire, n’a rien perdu de son actualité. La génération Y ou Z s’y retrouvera. Et c’est même un pur bonheur de le relire régulièrement et de s’émerveiller de l’avant-gardisme de l’auteur, de sa lucidité et de son humour à la fois cynique et tendre.