Buzz littéraire

Articles de cet auteur

« Ce n’est qu’en écrivant que l’on va apprendre quel écrivain on est » (Philip Roth)

Considéré comme l’un des « géants de la littérature américaine », même si certains crient à la déception depuis « La tâche », Philip Roth qui vient de publier son 30e roman, « Le rabaissement », analyse son parcours d’écrivain prolifique marqué par la série des « Nathan Zuckerman » et notamment son obsession de la sexualité (et de son déclin) ou encore sa passion des « scènes d’expertise professionnelle » ; il livre même un (non-)conseil aux écrivains débutants en passant… :

« Room » d’Emma Donoghue : L’imagination peut-elle sauver de l’horreur ?

ncore méconnue, l’irlandaise et historienne Emma Donoghue est révélée en 2010 à la publication de son septième roman « Room » inspiré des récents faits divers tragiques de séquestration de jeunes filles en Autriche (le cas Natascha Kampusch et l’affaire Fritzl). Lauréat d’une douzaine de prix, ce « roman choc », entre conte noir et thriller, explore une nouvelle fois (après les succès d’une Lionel Shriver « Il faut qu’on parle de Kévin » ou plus anciennement « Le livre de Jérémie » de JT Leroy) une étrange et ambivalente relation mère-enfant

Connaître la fin de l’histoire : une aide à la lecture ?

Alors que le « spoiler » (dévoilement des éléments d’une intrigue ou pire son dénouement) est généralement honni des lecteurs, une équipe de chercheurs du département de psychologie sociale de l’université de San Diego le réhabilite. Pour bien s’imprégner d’une histoire, mieux vaudrait en connaître la fin ont-ils conclu suite à une étude sur un groupe de volontaires :

Dans la bibliothèque des blogueurs… Titiou Lecoq (auteur d’un premier roman « Les morues » et du blog « Girls and geeks »)

En cette rentrée littéraire de septembre 2011, une jeune trentenaire s’est faite remarquer avec son premier roman au titre ironique « Les morues », vendu à 15000 exemplaires, dans la 1e sélection du prix de Flore 2011 et lauréat du prix du premier roman du Doubs : chronique générationnelle d’une bande de copines bobo parisiennes, entre féminisme, clivages gauche/droite, adulescence, discussions sur le « piège du couple » et Internet « aux dégoulinants débordements d’affections entre parfaits inconnus », sur bande son de Nirvana. L’histoire flirte aussi avec le thriller politique (les dessous de la privatisation du patrimoine culturel français) lorsque l’une d’entre elles se suicide… La justesse de sa galerie de portraits contemporains et de la France des années 2000, entre Pôle emploi et MySpace, a été saluée par la presse.

L’auteur est aussi connue pour son blog « Girls and Geeks » et ses articles culture et société pour Slate.fr ou encore Grazia. Qu’elle décortique les recettes du succès de Marc Lévy, retrace la figure du l’anti au « no héros » moderne de Houellebecq à Jonathan Coe, ou réagisse à l’affaire DSK (« Ma réponse aux défendeurs trop zélés de DSK », repris dans l’ouvrage « Un troussage de domestique »). Cette diplômée de sémiologie, qui ré-écrivait les fins des romans de la Comtesse de Ségur dans son enfance, nous dévoile les livres qui ont jalonné sa vie :

« L’enculé » : quand l’écrivain Marc-Edouard Nabe se met dans la peau de DSK…

Après l’annonce de Tristane Banon de la sortie de son livre « Le bal des hypocrites » aux éditions du Diable Vauvert, relatant le parcours du combattant de sa plainte pour tentative de viol contre Dominique Strauss Kahn et « Un troussage de domestique », essai féministe, c’est au tour de Marc-Edouard Nabe de s’emparer de l’affaire DSK pour son nouveau (et 29e) roman intitulé « L’enculé ». Décidément l’affaire n’a pas fini de délier les plumes… :

« La cloche de détresse » (« La cloche de verre ») de Sylvia Plath: « Le monde, ce mauvais rêve… »

« La cloche de détresse » de Sylvia Plath retraduit sous « La cloche de verre » (également titre d’un roman d’Anaïs Nin). Roman initiatique, de la fin d’adolescence et de la difficulté à faire des choix sur son avenir mais encore roman sur la condition féminine sur fond d’Amérique d’Eisenhower (baignant dans l’atmosphère trouble des premiers temps du maccarthysme), la condition et la vocation d’artiste, de poète et surtout sur le vertige du vide, de la confusion, la folie, la dépression, le suicide…

« Un livre qui n’a pas de synopsis c’est problématique pour les journalistes » (Chloé Delaume)

Que devient Chloé Delaume ? L’auteur du cri du sablier a déserté son blog et n’a pas publié de roman depuis 2009 (« Dans ma maison sous terre »). Un nouvel ouvrage était aussi annoncé pour la rentrée de septembre, « Une femme avec personne dedans », toujours au Seuil (« Fiction et Cie »), mais la publication a finalement été repoussée. Pourtant l’écrivain ne chôme pas et s’active notamment à défendre sa collection de textes expérimentaux même si elle déplore le manque de visibilité dans les médias :

« Un troussage de domestique », un livre sur les réactions à l’affaire DSK (+ livre témoignage de Tristane Banon « Le bal des hypocrites »)

L’Affaire Dominique Strauss Kahn n’a pas fini d’indigner et de mobiliser l’opinion et les associations. Alors qu’un rassemblement de soutien est organisé le 24 septembre devant le Palais de justice pour la romancière Tristane Banon ayant porté plainte pour tentative de viol, un ouvrage sort également en cette rentrée littéraire. Avec son titre évocateur qui reprend l’expression malheureuse et révélatrice de Jean-François Kahn, il analyse les réactions de nos élites à l’Affaire… Parmi les auteurs, on remarque la présence de Clémentine Autain ou encore de Titiou Lecoq (qui vient de publier « Les morues » en cette rentrée littéraire aux éditions du Diable Vauvert).

Ikea anticipe la fin des bibliothèques… ?

Signe du temps, le célèbre fabriquant de meubles suédois Ikea commencerait à chercher une remplaçante à sa bibliothèque Billy. Même si la marque, dont le catalogue imprimé à 198 millions d’exemplaires est plus lu que la bible !, a démenti pour l’instant l’arrêt de la production de son célèbre modèle, il semble que son avenir ne soit pas des plus prometteurs. Et pour cause: le livre a déserté bon nombre de foyers modernes…

Après « Sex and the city », projet d’adaptation en série d’un nouveau roman de Bushnell

Depuis le succès phénoménal de la série Sex and the city adapté du petit livre éponyme de la célèbre chroniqueuse et romancière new-yorkaise Candace Bushnell, qualifiée de « reine de la chick litt’, aucune série « girly » n’a réellement réussi à se hisser au niveau des aventures urbaines et sentimentales de Carrie et sa clique Upper east side. Après le flop de la série « Cashmere Mafia » et « Lipstick Jungle » (également adapté de C.Bushnell) sur le même modèle, la chaîne ABC a décidé de retenter sa chance avec un des derniers romans de l’auteur pour une nouvelle série :

Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan : Généalogie des « impitoyables malédictions »…


Avec son nouveau et cinquième roman « Rien ne s’oppose à la nuit », Delphine de Vigan vient encore de rafler le prix de la Fnac en 2011, cette star de la rentrée les collectionnant depuis quelques années (prix Saint Valentin en 2006, des Libraires en 2008, du Rotary International et du roman d’entreprise en 2009). Avec un roman difficile sur le suicide de sa mère, elle ose aborder frontalement un sujet lui tenant particulièrement à cœur, et autour duquel elle n’a cessé de rôder finalement dans ses précédents romans

Comment écrire un best-seller ?!

En cette rentrée littéraire de septembre 2011, un petit livre malin commence à faire parler de lui : «Une histoire des best-sellers» (Flammarion) de l’écrivain et professeur de droit public Frédéric Rouvillois. Quels sont les plus grands best-sellers de tous les temps et existe-t-il des « ingrédients » qui feraient le best-seller ?

« Premier bilan après l’apocalypse » : Où je juge les jugements littéraires de Frédéric Beigbeder

Frédéric Beigbeder reprend sa casquette de passeur de livres en publiant en cette rentrée littéraire 2011 une anthologie de ses 100 romans favoris: « un hit parade » comme le qualifie la 4e de couv’. Jouant sur l’idée que les livres sont menacés avec l’arrivée du numérique (et qui donne lieu à une préface régressiste et ennuyeuse sur le sujet, recyclé d’une de ses chroniques pour le magazine Lire : « Fahrenheit 451 »), il nous présente donc les livres qu’il souhaite « sauver » de « l’apocalypse », au XXIe siècle. Voila pour le concept (on n’a pas été publicitaire pour rien hein ! :-).
Dans le texte, cela donne des petites chroniques légères (que son ami Yann Moix, d’ailleurs référencé dans son ouvrage qualifiait, dans une interview sur France Inter, de « critiques bâclées sans fond », « drôles et brillantes mais pas profondes », et vlan !), comme l’auteur en a le secret, agrémenté de souvenirs personnels de lecteurs (qui pourront plaire ou bien agacer c’est selon votre empathie à l’auteur) et de quelques analyses parfois bien vues. Romans cultes ou plus confidentiels voire controversés, d’hier et d’aujourd’hui, je me suis amusée à comparer mes perceptions aux siennes :

« Touriste » de Julien Blanc-Gras (extrait choisi : « Épisode brésilien, où l’on voit des pauvres en vrai »)

Julien Blanc-Gras, jeune auteur des éditions Au Diable Vauvert, s’est fait remarquer du public et de la critique depuis son premier roman Gringoland en 2005, déjà sur le thème du voyage sur fond de réflexion sociétale et générationnelle. Si ses livres ressemblent plus à des recueils de chroniques qu’à de véritables romans et peuvent paraître un peu légers, il n’en reste pas moins que son humour caustique, sa « justesse de regard » et son sens critique sont plébiscités tant par la critique que les lecteurs. Ce « routard » (qui ne veut surtout pas imiter ces gens « qui naissent, achètent un canapé et meurent ») revient nous parler, dans son 3e roman dit « géographique », paru en mai 2011 (en cours de réimpression), sélectionné pour le Prix de Flore 2011, de sa passion des voyages. Il brosse ainsi des tableaux de pays et surtout un portrait du touriste, cette figure souvent décriée, sous le signe du choc des cultures.

Buzz rentrée littéraire 2011 : Marien Defalvard, un génie de 18 ans ?

Les premiers buzz de la rentrée littéraire de septembre 2011 se font entendre… Parmi eux, Marien Defalvard, son plus jeune auteur, commence à attirer l’attention par son âge précoce (il aurait commencé à écrire son volumineux roman de 1000 pages à l’âge de 16 ans) et sa prose romantique et précieuse, comparée à Radiguet. Ébloui par ce manuscrit d’un autre temps («Du temps qu’on existait») reçu par La Poste, Charles Dantzig, éditeur chez Grasset, a décidé de le publier :

« Du temps qu’on existait » de Marien Defalvard : « Toute ma vie, j’ai traversé des paysages intérieurs » PRIX DE FLORE 2011

Le bouche à oreille et la curiosité s’enflamment autour du benjamin de la rentrée littéraire 2011 : Marien Defalvard ayant écrit son premier roman à l’âge de 15 ans. Une oeuvre étonnante, folle, flamboyante qui semble jaillir d’un autre temps, au langage précieux et érudit et à l’exaltation romantique qui peuvent dérouter ou au contraire émerveiller. S’agit-il d’un cheminement spirituel, d’une réflexion purement métaphysique ? C’est un roman où la mort et la vie se donnent la main en permanence, au gré des rencontres, des situations où l’amour se faufile partout où il peut :

« I don’t wanna lose my job » (Nafissatou Diallo) : pourquoi les femmes violées ne se défendent pas.

La rentrée littéraire s’apprête à débarquer mais le « roman DSK de l’été » (ou tragédie plutôt) continue d’accaparer mon esprit. Sur Internet le débat a fait rage (et même les écrivains sont nombreux à réagir, de part et d’autre, depuis mai : je partage d’ailleurs complètement l’avis de Virginie Despentes tant sur le harcèlement sexuel que sur la prison). Et force est de tristement constater que les défenseurs du violeur présumé dominent depuis le début.

Quand les écrivains réagissent à l’affaire DSK…

Alors que l’affaire DSK continue de mobiliser l’actualité, retour sur les différentes réactions, plus ou moins heureuses, des écrivains (de Catherine Millet à Régis Jauffret en passant par Jay Mc Inerney, Angot ou Despentes…) interrogés par la presse, ces derniers temps :

La série Wilt de Tom Sharpe: Aventures rocambolesques et satire socio-politique anglaise

Tom Sharpe, trublion des lettres britanniques a connu le succès avec sa série Wilt (qui demeure sa plus belle réussite à ce jour) et plus particulièrement son tome 1 paru en 1976 : « Comment se sortir d’une poupée gonflable et de beaucoup d’autres ennuis« . Le titre donne immédiatement le ton: celui de la franche gaudriole qui ne l’empêche pas de brocarder les mœurs de l’époque, celle des seventies et de la libération sexuelle ou encore le milieu scolaire, la bureaucratie, l’industrie ou les services de police stupides…

Coup de pub pour les librairies

Alors qu’elles demeurent un pivot de la prescription des livres grâce au bouche à oreille, les librairies se plaignent de désertion notamment en raison de la concurrence d’Internet. Le Syndicat nation de l’édition (SNE) a donc décidé de revaloriser le travail des libraires à travers une campagne de pub diffusée fin juillet :