Buzz littéraire

Articles de cet auteur

« Mad men », une série à l’écriture intimiste

« Par exemple dans « Mad men », on montre simplement un homme qui rentre chez lui et pose ses clefs, et qui n’a pas envie de dîner avec sa femme. Et on comprend beaucoup de choses à partir de ces faits en apparence insignifiants. » (Matthew Weiner)

« Internet nous rend moins créatifs, moins heureux et plus seuls » (Jonathan Safran Foer)

Décidément les écrivains n’aiment pas Facebook. Après la diatribe de Beigbeder, les piques de Nicolas Fargues ou encore, Jonathan Safran Foer, le jeune auteur new-yorkais acclamé de « Tout est illuminé » et « , et plus récemment d’un essai « Faut-il manger de la viande ? », pourrait bien aussi se lancer à l’assaut du vaste réseau social

Camille de Peretti rend hommage à Anaïs Nin : « la dévoreuse d’intellectuels »

A travers l’analyse Le journal de l’amour Deuxième chapitre de notre série d’été sur les grandes amoureuses : Anaïs Nin. Diariste admirée, épistolière exaltée, femme « d’aventures » selon les termes, elle a bravé tous les interdits. Jusqu’à l’inceste consenti. Sa vie fut une course au plaisir, une chasse au bonheur, marquée par sa passion incandescente pour Henry Miller. Portrait d’une Venus Erotica au courage évident.

La revue Décapage se lance dans l’édition numérique

Jean-Baptiste Gendarme qui a créé et dirige depuis 2001 la revue littéraire Décapage (hébergée aujourd’hui par les éditions de la Table ronde) qui fait la part belle aux jeunes auteurs français contemporains et aux nouvelles, franchit une nouvelle étape avec l’édition numérique. En partenariat avec la plateforme de diffusion numérique StoryLab, il lance une nouvelle collection de formats courts :

Emue, nouvelle maison d’édition 2.0 multiculturelle

Etablie en Australie, une nouvelle maison d’édition a vu le jour en 2010, sous l’impulsion d’une française expatriée à Melbourne, ancienne journaliste et éditrice chez Lonely Planet. Signes particuliers : la recherche de nouveaux talents de langue française, une forte dimension multiculturelle et une vraie culture des nouvelles technologies (l’un de ses premiers auteurs, Emilio Sciarrino*, a d’ailleurs reçu le Prix du livre numérique) :

La trilogie « Rosalie Blum » de Camille Jourdy: De l’art de ré-enchanter la routine quotidienne…

C’est avec sa trilogie « Rosalie Blum » que Camille Jourdy, trentenaire (née en 1979), diplômée de l’Ecole Supérieure d’Art d’Epinal et des Arts décoratifs de Strasbourg, s’est faite remarquer, après des illustrations pour des albums jeunesse et une première BD chorale. Lauréate de plusieurs prix (prix Révélation pour le Tome 3 « Au hasard Balthazar ! » du 37e Festival international de bande dessinée et Prix RTL 2009), cette lyonnaise cultive un univers sensible, doux-amer, sublimé par une palette chatoyante d’aquarelle.

Mélanie Laurent passe du cinéma aux livres

Après avoir présidé le Festival de Cannes 2011, la jeune actrice qui fourmille de projets (musique, réalisation…), a décidé d’apporter son soutien (et son glamour !) au premier Salon du livre de Coulommiers (77) organisé par l’éditeur indépendant Stéphane Million (originaire de la région), qui s’est tenu le 25 juin 2011 au parc des Capucins. Celle qui s’est fait connaître dans un film adapté du roman d’Olivier Adam, « Je vais bien, ne t’en fais pas » a également pu rencontrer son auteur préféré à cette occasion :

« La patience des buffles sous la pluie » de David Thomas : « (…) S’il te plaît, avant de me réveiller, laisse-moi finir mon rêve »

Présenté en 2009, ce premier roman, coup de coeur de Buzz littéraire, vient d’être publié au Livre de poche (après une adaptation au théâtre à la Manufacture des Abbesses), l’occasion de le remettre à la Une et de le découvrir en urgence !
Conseillé par Nicolas Rey, préfacé/encensé par Jean-Paul Dubois et plébiscité par le jury de lecteurs du prix Orange, « La patience des buffles sous la pluie » (titre animalier non sans rappeler « Le chameau sauvage » de Jaenada et la résonnance ne s’arrête pas là !) est un premier roman/recueil sorti tout droit de la même maison que Christophe Nicolle, les éditions Bernard Pascuito. Cet auteur de théâtre partage avec son confrère un style direct et rapide ainsi qu’un univers commun : celui des affres sentimentales modernes, du couple, de la séduction et du désir… A travers les voix d’une multitude d’hommes et femmes, de tous âges, il revisite toutes les équations amoureuses. Une sorte de strip-tease où les antihéros nous dévoilent, tour à tour, leurs doutes, paradoxes, malaise et souffrance dans leurs relations et incompréhension mutuelle. A la façon d’un « Combien de fois je t’aime » de Serge Joncour, il brosse en près de 70 « microfictions » (parfois des instantanés d’une seule page ou d’un gros paragraphe), la palette des sentiments, frustrations, obsessions, rancœurs, désillusions mais aussi l’envie, la tendresse, la pureté de l’amour porté à un être. Plutôt noir, parfois grinçant mais toujours émouvant et juste.

Nouveau blook BD : Yatuu la stagiaire se fait exploiter sur papier…

Repérée par Buzz littéraire en 2010, c’est avec joie que l’on apprend la publication de la jeune blogueuse BD, Yatuu, aux éditions 12Bis, en ce mois de juin 2011 : « Moi, 20 ans, diplômée, motivée… exploitée ». Un best-of de ses saynètes d’exploitation ordinaire d’une jeune (et éternelle !) stagiaire dans le milieu publicitaire (sans doute le pire en terme d’exploitation). Ou les désillusions d’une jeune diplômée pour qui les trois lettres d’or « CDI » (ou même « CDD ») restent un « Eldorado inaccessible »… :

Le mépris d’Alberto Moravia : « J’éprouvais une sensation précise d’abandon et l’épouvante de cet abandon… »

Le mépris d’Alberto Moravia est plus connu pour son adaptation ciné par le pape de la Nouvelle vague Godard et l’éclatante Bardot. Pourtant l’auteur italien, également essayiste, scénariste et journaliste, reste l’un des grands romanciers du XXe siècle, maître de l’analyse psychologique…

Interview de Grégory Nicolaidis (Welovewords.com) : « Je crois à l’intermédiation et à l’importance d’une mise en relation pertinente entre un talent et un partenaire »

Les sites communautaires littéraires se développent de plus en plus en France et attirent les éditeurs qui y voient un nouveau vecteur de promotion. Communautés de lecteurs tels que Babelio (où les internautes peuvent recevoir et chroniquer des services de presse), le nouveau né Newsbook ou plus anciennement le très bon et toujours vaillant Critiqueslibres ou encore réseaux sociaux culturels (Ulike, Senscritique…) et plus récemment des communautés d’aspirants écrivains. Après my Major Company Books, site d’édition participative ou Ebookpulp autour des e-books, Welovewords, axé sur les concours d’écritures (cf :partenariat avec Flammarion), a été lancé en 2010. Interview de son fondateur trentenaire, Grégory Nicolaidis :

Autofiction et éthique de l’auteur (interview de Camille Laurens et Annie Ernaux)

Dans une interview donnée au journal « Le Monde » en février 2011, les deux grandes écrivains françaises dont la plume s’inspire directement de leur vécu, analysent dans quelle mesure l’auteur doit éventuellement se censurer pour préserver son entourage. Des réponses intéressantes au regard des récents polémiques et procès pour « atteinte à la vie privée » subis par plusieurs auteurs s’étant inspirés de proches dans leurs romans (cf: procès de Nicolas Fargues et Patrick Poivre d’Arvor :

Bernard Pivot et la nouvelle génération littéraire

Comme le veut la coûtume, l’invité d’honneur de Michel Drucker, pour son émission Vivement dimanche, choisit à son tour différents invités qu’il souhaite mettre en avant. Le 19 juin 2011, Bernard Pivot, invité à l’occasion de la parution de son livre « Les Mots de ma vie » (Albin Michel), n’a souhaité recevoir qu’un écrivain :

Flammarion à l’assaut de la chick litt’

Le secteur de la chick’ litt’ (littérature girly qui mêle comédie de moeurs et aventure sentimentale) connaît un succès florissant, convoité par de nombreux éditeurs en France (d’Harlequin, le précurseur en 2003 (collection Red Dress Ink) à Belfond (Mille Comédies) ou Fleuve noir (Gossip Girl), Marabout (Girls in the city)…). Après le succès d’auteurs comme Géraldine Maillet (ex mannequin et auteur notamment de « Presque top model », qui publie ces jours-ci un nouvel opus sur son expérience de réalisatrice « Il ferait quoi Tarantino à ma place ? ») ou encore Tania de Montaigne, et la création de la collection « Comédie » chez J’ai lu, les éditions Flammarion ont décidé d’investir plus franchement le créneau à fort potentiel commercial :

Extrait ou résumé ? Enquête sur la 4e de couv’…

Le réflexe du lecteur flânant dans les rayons d’une librairie est bien souvent de se saisir d’un livre et de le retourner fissa, afin d’en avoir un rapide aperçu par le petit texte de présentation, rédigé au dos. Outre le titre (voire le blurb) et la couverture du livre, la 4e de couv’ joue donc un rôle assez stratégique comme invitation à la lecture et dans le choix d’un livre… :

Affaire DSK : Le « bûcher des vanités » du « Démon » tombé en « Disgrâce »…

Difficile de ne pas parler de l’affaire qui obsède l’actualité du moment, l’affaire DSK, les images de son audience qui tournent en boucle sur tous les médias, à commencer par Internet, les gros plans impudiques et inquisiteurs sur son visage au gris bronzé et ridé, ses lèvres anorexiques crispées, ses yeux vitreux qui courent de son avocat à la juge, comme si la caméra ou l’objectif des photographes tentait d’y lire, d’y débusquer ce qui s’est réellement passé dans cette suite du Sofitel samedi dernier. Et surtout pourquoi… ? J’avoue une fascination assez malsaine pour ce procès dont je ne peux m’empêcher de suivre chaque minute dés qu’une nouvelle actu surgit sur le Net. Qui, comme tout grand procès agit comme révélateur de notre société et de ses failles. Comme plusieurs blogs littéraires (cf : Aymeric Patricot qui évoquait le déni de la violence faite aux femmes qu’il a cherché à aborder dans ses romans), j’ai tendance à rapprocher cette « histoire » (qui ne manquera pas d’être récupérée par les scénaristes ou écrivains) de mon imaginaire littéraire, et je constate aussi que sur la toile on évoque plusieurs grands livres pour tenter de mieux comprendre peut-être ce nouveau « séisme » qui nous secoue actuellement :

Dans la bibliothèque des blogeurs… Anne-Laure (blog « Je suis venue te lire »)

En octobre 2010, Anne-Laure, parisienne de 30 ans et jeune maman d’un petit garçon, a décidé d’ouvrir son blog littéraire au nom gainsbourien « Je suis venue te lire ». C’est avec un regard personnel et décalé que cette journaliste pour la presse touristique et culturelle a souhaité faire partager ses lectures. « Je suis venue te lire » se définit comme « un blog littéraire… mais pas que ». On y trouve notamment aussi son goût pour les voyages et la photographie. Une série de photos illustre ainsi ses billets en mettant en scène ses livres du moment mais aussi une rubrique de « street-reading » regroupant les photos de ses rencontres de lecteurs, au hasard de la rue. Aussi à l’écoute des conseils de sa « libraire préférée » que des recommandations des blogs, elle dévore les grandes sagas et les histoires riches fourmillant de personnages, avec une grande curiosité pour la littérature contemporaine et étrangère (en particulier scandinave…) :

« La ballade de l’impossible » d’Haruki Murakami: Dérive nostalgique et sensuelle dans le Tokyo étudiant post 68

« La ballade de l’impossible » d’Haruki Murakami, livre qui l’a propulsé sur le devant de la scène internationale (paru en 1987 au Japon et vendu à plus de 4 millions et demi, et 8 millions si l’on compte les éditions poche, exemplaires, traduit dans 36 langues) fait écho à son beau conte sur le désir et la nostalgie « Au Sud de la frontière, à l’ouest du soleil ». A mi-chemin entre un roman d’apprentissage et un « campus-novel » asiatique, poétique et sensuel, l’écrivain japonais revient sur les traces de sa jeunesse étudiante dans les années 70, les amitiés et surtout les relations amoureuses qui ont jalonné cette époque marquée par l’ennui, l’incertitude et un certain plaisir malgré tout, avec en toile de fond les grèves anti-impéralistes, la vie des foyers de garçons, leurs passions musicales et culturelles et les cours d’histoire du théâtre…

La beauté d’une femme sortant du bain et La fascination charnelle (extraits d’Un amour insensé de Tanizaki

Publiée en 1925 (peu après le tremblement de terre de 1923 qui détruisit Tokyo), « Une amour insensé » est l’un des chefs d’oeuvre du grand romancier japonais, Tanizaki. Dénoncé à sa parution comme « le reflet d’un esthétisme décadent, en raison de son indécence revendiquée« , il dépeint l’histoire « d’amour » singulière, entre possession et manipulations, d’un couple japonais, en pleine occidentalisation du Japon. Sa jeune héroïne Naomi exerce notamment sur son mari plus âgé une fascination charnelle qui se traduit pas de nombreux passages descriptifs d’une grande force lyrique et poétique. Tanizaki y célèbre le corps (et surtout la peau) féminin avec une minutie troublante :

L’ex-caissière-blogueuse Anna Sam publie un nouveau livre et prépare son film…

Décidément rien n’arrête plus l’ascension de la plus célèbre (ex !) caissière du web et de France. Tout en continuant son blog, elle publie, toujours aux éditions Stock, un troisième ouvrage sur l’univers des blogs cette fois, et prépare aussi l’adaptation au cinéma de ses fameuses tribulations, après la BD sortie en 2009. Le livre des tribulations poursuit, lui, sa carrière Outre Atlantique.