Buzz littéraire

Articles de cet auteur

Frédéric Beigbeder lance un nouveau prix littéraire et participe au prix Fitzgerald

Après avoir créé le fameux Prix de Flore en 1994, quelque peu décrié aujourd’hui et le Prix Sade en 2001, l’écrivain a décidé de prendre un nouvel élan avec un nouveau prix littéraire. Objectif : rompre avec les pratiques de copinage et les « remises de prix opaques ». En parallèle, il devient membre du jury d’un nouveau prix en hommage à son écrivain favori, l’auteur de Gatsby… :

« Polichinelle » et « Michael Jackson » de Pierric Bailly : Contes de la vie ordinaire d’une jeunesse prête à tout

Au rayon « jeunes auteurs français qui montent », on trouve actuellement le nom de Pierric Bailly. Apparu sur la scène littéraire en 2008 avec « Polichinelle » son premier roman aux éditions POL (sorti en poche chez Folio en février 2010), il se fait remarquer pour sa voix singulière et marquante. Un teen-novel rural côté France profonde, dans le Jura, région dont l’auteur âgé d’à peine 30 ans est originaire, et où domine sa nostalgie pour l’adolescence (une tendance qui perdure chez les jeunes romanciers hexagonaux). Le tout servi par une verve trépidante et des portraits déjantés. Il planche même actuellement sur le scénario en vue d’une adaptation pour le cinéma en cours de production.

Son deuxième opus,« Michael Jackson », publié à la rentrée de janvier 2011, aux allures de fausse suite, reprend les mêmes ingrédients, en décrivant des héros, sortis de l’adolescence,

Les blogueuses ont leur maison d’édition attitrée…

De plus en plus de blogueurs cèdent à la tentation d’éditer leurs blogs sous forme papier. Alléché par leurs audiences records, à faire pâlir les auteurs traditionnels, un éditeur a même décidé d’ouvrir une maison d’édition spécialement dédiée à ce nouveau genre (dit « blook »). Baptisée « Les blogueuses », ces éditions proposent, depuis novembre 2010, divers ouvrages basés sur des blogs de filles dites « influentes » :

Entretien avec Nicolas Fargues, prix France-Culture Télérama 2011, pour son roman « Tu verras »

Nicolas Fargues a remporté, le 16 mars 2011, lors du Salon du Livre à Paris, le prix France-Culture Télérama pour son huitième roman « Tu verras » qui vient relancer son œuvre, après deux derniers opus moins plébiscités (« Beau rôle » et « Le roman de l’été »). Un titre qui fait écho à la fameuse sentence parentale « Tu verras quand tu seras grand… » et dresse un portrait père-fils dérangeant et émouvant qui rompt quelque peu avec le cynisme habituel de l’auteur :

Le prix de l’Inaperçu pour les auteurs oubliés des médias…

Peu de titres parviennent à émerger dans les librairies et les médias, le prix de l’inaperçu s’est donné pour vocation de mettre en lumière un livre resté dans l’ombre injustement. Sous l’égide du fameux John Kennedy Toole, écrivain maudit refusé de tous les éditeurs avant de connaître la gloire posthume, il récompensera, le 12 mai prochain, le meilleur roman français et étranger parmi les sélections suivantes :

« Les petits » : Christine Angot tente de dénoncer le matriarcat occidental…

« Style incantatoire », « syncope durassienne », « un portrait de femme ardent et dur » pour certains ou des « phrases fatigantes », « illisibles » pour d’autres : décidément Christine Angot ne fera jamais l’unanimité et son dernier roman « Les petits » paru à la rentrée littéraire de janvier 2011 n’échappe pas à la règle… Angot dérange, c’est un fait. Ce qui n’est pas forcément un défaut. Plus gênant elle agace, irrite même s’il lui a été reconnu dans ce nouvel opus un regard sociologique acéré et original. A travers le thème devenu classique de la désintégration d’un couple, elle ose explorer une problématique encore peu abordée : celui de la domination de la femme surprotégée par la machine judiciaire occidentale, parfois au détriment des hommes en particulier s’ils sont de couleur… Un parti pris audacieux, à contre courant du politiquement correct. Malgré cela Angot ne convainc malheureusement pas… et n’est pas à la hauteur de son sujet pourtant ambitieux :

« Les anges s’habillent en caillera » : le buzz littéraire venu des cités…

Après Faiza Guene et son « Kiffe kiffe demain » devenue égérie de la littérature des cités, c’est au tour de Rachid Santaki de se faire remarquer avec un polar estampillé « premier roman noir du 93 », son deuxième opus publié en janvier 2011 aux éditions « Moisson rouge ». Avec 6 000 exemplaires vendus, une sortie poche pour septembre 2011 et un projet d’adaptation ciné, l’auteur de « Les anges s’habillent en caillera » -d’ailleurs préfacé par Oxmo Puccino- revendique sa méthode consistant à « vendre son livre comme un disque de rap » :

« Sukkwan Island » de David Vann : « Survivre au rêve de son père » (prix Médicis étranger 2010)

Encore inconnu jusqu’alors et succès inattendu de l’année 2010, couronné du prix Médicis étranger, traduit dans 45 pays, le premier roman de l’américain David Vann fait figure de « miraculé » de l’édition. Après avoir mis 10 ans à écrire son roman (tiré d’une nouvelle) et encore 10 ans pour le publier, d’abord de façon inaperçue aux Etats-Unis avant d’être mis en lumière lors de sa traduction française sous l’impulsion des éditions Gallmeister spécialisée dans les romans des grands espaces américains, dits de « nature writing ». Dans la lignée de ces auteurs (avec pour chef de file un Jim Harrisson) qui font de la nature (hostile et grandiose) un personnage à part entière, mais également un miroir psychique des héros, David Vann a été salué pour son « anti-robinsonnade » où les aventuriers, un père et son jeune fils exilés dans une île sauvage de l’Alaska, vont se trouver peu à peu aux prises avec un véritable enfer mental. Comparé à « La route » de Mc Carthy, « Into the wilde » ou encore Hemingway, le texte sur l’impossible fuite de ses responsabilités a ainsi été salué comme un « huis clos mortel et envoûtant » à « la noirceur magnifique et angoissante », au « crescendo venimeux » ou encore de « cauchemar épais et angoissant »… :

Un jeune auteur raconte ses salons du livre…

Alors que s’ouvre le Salon du livre 2011 Paris, l’une des plus grandes messes de l’édition, un jeune auteur, François Beaune remarqué lors de la rentrée littéraire 2009 pour son premier roman « Un homme louche », raconte avec humour son expérience des salons littéraires (du salon du livre à Brive jusqu’au salon du premier roman à Draveil…). Ambiance, dédicaces et auto-marketing…, pas toujours évident de se transformer en bête de foire pour un écrivain :

Les lectures au théâtre relancent les ventes en librairie…

Plusieurs comédiens (Fabrice Luchini en tête au Théâtre de l’Atelier à Paris) s’adonnent aux lectures de grands auteurs (La Fontaine, Céline ou Philippe Muray…), et jouent le rôle de prescripteurs auprès des spectateurs qui se précipiteraient dans les librairies acheter les livres de ces auteurs :

« Le monde selon Garp » de John Irving: C’est l’histoire d’un story-teller…

« Le monde selon Garp » de John Irving, publié en 1978 en France, lauréat du National Book Award après trois premiers romans passés relativement inaperçus, révéla son auteur au grand public et inaugura une série de best-sellers (« L’Hôtel New-Hampshire », « L’œuvre de Dieu, la part du Diable » ou encore « Un prière pour Owen »). Dans ce roman culte des années 80, le célèbre story-teller, grand lecteur de Dickens passé par les cours de creative writing de l’Iowa, pose les jalons de ce qui fera son succès : des romans tragicomiques foisonnants sur plusieurs décennies, où le loufoque côtoie l’introspection et les réflexions de société, et où s’enchaînent les péripéties rocambolesques…

Les romans les plus piratés en 2010

Alors qu’en 2009 le kamasutra arrivait en tête du palmarès des livres les plus piratés en ligne, la nouvelle étude du MOTIf (observatoire du livre et de l’écrit du conseil régional d’Ile-de-France), EbookZ 2, révèle un palmarès français plus littéraire qui place en tête, quelques romans phare de la rentrée littéraire 2010 :

Le blurb : la meilleure pub pour un livre ?

Sur la couverture d’un récent succès d’édition, « Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates », on pouvait lire la réaction enthousiaste, « Absolument délicieux ! », d’une Anna Gavalda. Faire appel à un écrivain célèbre pour promouvoir le livre d’un(e) inconnu devient une pratique courante des éditeurs new-yorkais de la Ve Avenue et commence à s’installer à Saint Germain des près… Ce petit éloge, puissant levier marketing, porte même un nom : le « blurb » :

Auprès de moi toujours de Kazuo Ishiguro (et présentation de l’adaptation ciné)

« Auprès de moi toujours » de Kazuo Ishiguro réunit les qualités qui ont consacré l’« écrivain britannique japonais » comme il se qualifie: son talent à créer des univers et instaurer des atmosphères prenantes où affleurent nostalgie, réminiscences et mélancolie flottante. C’est ce qui lui a aussi valu le grand succès de « Never let me go » en VO, paru en 2006 en France et sorti au cinéma le 5 mars 2011 (avec Keira Knightley en photo ci-contre, présentation ci-dessous).

Quand la mauvaise critique dope les ventes d’un livre…

La mauvaise critique, qui vexe tant les auteurs, peut malgré tout leur être profitable en suscitant une hausse des ventes de leur livre. Une étude de deux professeurs américains s’est penchée sur la question :

« On ne peut pas faire réfléchir le lecteur si on ne l’a pas diverti pendant les 300 premières pages » : Interview de John Irving

L’auteur du « Monde selon Garp » ou encore de « La part de Dieu, l’Oeuvre du diable », habitué aux best-sellers… et aux louanges des critiques, doit son succès à ses livres foisonnants retraçant des destins hors du commun, peuplés de féministes combatives et de pères absents, abordant la crainte de perdre l’être aimé, la condition de l’écrivain ou encore les troubles de la sexualité, sur fond d’histoire américaine.

« Asterios Polyp » de David Mazzucchelli : « Du moment qu’on ne confond pas système et réalité »…

« Asterios Polyp », publié en 2010, ce 5e opus de David Mazzucchelli en tant qu’auteur (il s’est précédemment fait connaître en illustrant des aventures de superhéros avant de bifurquer vers le récit littéraire plus intimiste, à commencer par l’adaptation graphique du roman Cité de verre de Paul Auster) a été couvert de louanges et remporté l’Eisner award 2010 « Best Graphic Album–New » ainsi que le Grand Prix de la critique 2011 décerné par l’Association descritiques et journalistes de bande dessinée (ACBD) qui le décrit comme «un ouvrage innovant tant par la (dé)construction de son récit que par la transcription en images des intentions de l’auteur et des états d’âmes des personnages»

Un revival 80’s souffle sur les romans… (de Gaelle Bantegnie à François Bégaudeau…)

Les romanciers trentenaires-quadra se retournent sur leurs années 80 et nous la jouent critico-nostalgique sur l’époque de leur adolescence. Au menu name dropping des marques, du top 50 des vinyles et K7, feuilletons américains et autres références emblématiques de cette France à paillettes et gauche caviar. Plus qu’un trip régressioniste, c’est une radioscopie des eighties middle class, en province ou à Paris, qui semble passionner les écrivains ces derniers temps et qui se poursuit en cette rentrée de janvier 2011 :

Goncourt du premier roman 2011

Après le prix Goncourt 2010 attribué à Michel Houellebecq (La carte et le territoire) et le prix Goncourt du Lycéen attribué à Mathias Enard (Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants), l’Académie vient de décerner son Goncourt du premier roman, en ce 1e février 2011, après un remaniement de sa sélection au 2e tour :

Le plagiat littéraire existe-t-il ? (autour d’ »Axolotl Roadkill » d’Helene Hegemann)

Pas une semaine ne passe, sans qu’un nouveau scandale de plagiat littéraire ne soit déclaré. Le dernier en date concernant ce pauvre PPDA qui les accumule ces temps-ci… Si cette affaire peut faire sourire (une ancienne maîtresse l’accuse d’avoir utilisé ses lettres d’amour, apparemment écrites avec les pieds, après l’en avoir a priori autorisé avant leur rupture…), celle concernant Michel Houellebecq et Wikipédia était moins risible, démontrant la stupidité de quelques intégristes incapable de différencier une simple information de type encyclopédique d’une oeuvre littéraire, sans parler du « plagiat psychique » que nous inventait Camille Laurens à l’encontre de sa consœur Darrieussecq en 2007. Même George Orwell a eu droit à son accusation, 60 ans plus tard : on lui reprochait ainsi d’avoir emprunté son intrigue et ses personnages à un ouvrage russe des années 1920, intitulé «Nous autres» d’un obscure Ievgueni Zamiatine. En cette rentrée littéraire de janvier 2011, paraît en France la traduction d’un premier roman, Axolotl Roadkill signée d’une jeune allemande de 17 ans, Hélène Hegemann, ayant défrayé la chronique pour son (soi-disant) talent, son jeune âge, mais aussi et surtout pour ses multiples emprunts à d’autres auteurs, dont fait nouveau : à un blogueur. A l’heure d’Internet, cette dernière, pur produit de la génération Facebook, estime que l’écriture est une démarche consistant à mixer différentes sources jusqu’à créer une nouvelle œuvre à partir de ce « mix » d’influences… :