Buzz littéraire

Articles de cet auteur

Carla Bruni-Sarkozy super-héroïne de bande-dessinée américaine

Après avoir fait les beaux jours des librairies françaises sous forme de bio romancées (« Carla, une vie secrète » ou encore « Carla et les ambitieux »…), la première dame de France se voit racontée en bande dessinée outre Atlantique. Dans sa série « Female Force », la maison d’édition américaine Bluewater propose en 32 pages très colorées sa biographie non-officielle :

Jay McInerney : de « Bright Lights, Big City » à Gossip Girl…

En 1985, le new-yorkais Jay McInerney illuminait la scène littéraire avec sa première autofiction « Bright lights, big city », roman initiatique d’un jeune new-yorkais, oiseau de nuit en quête de sa vocation littéraire. Aux côtés de Bret Easton Ellis, également auréolé du premier succès de « Moins que zéro », ils sont les nouveaux enfants terribles de la littérature américaine. Sortie poche, adaptation TV, remake, participation à la série Gossip girl : l’écrivain ne cesse de fasciner…

« Quartier lointain » (1 et 2) de Jirô Taniguchi : « Personne ne devient jamais vraiment adulte… »

« Quartier lointain » (1 et 2) de Jirô Taniguchi: prix du meilleur scénario au Festival d’Angoulême 2003 et primé au Forum de Monaco 2004, la série en 2 tomes, publiée en 2002 et 2003, aura consacré le mangaka Jiro Taniguchi. Après quelques œuvres historiques, il s’oriente sur des récits intimistes et sensibles autour du foyer familial, le quotidien, la nostalgie de l’enfance ou encore la beauté de la nature.

Michel Houellebecq sacré Goncourt 2010

Fébrilement attendu par l’auteur de « La carte et le territoire », et après bien des péripéties et autres scandales, Michel Houellebecq aura enfin obtenu la récompense suprême : le Goncourt 2010. Viriginie Despentes n’est pas en reste :

Prix de Flore 2010 : and the winner is…

Après nous avoir habitués (et déçus) depuis quelques années avec des choix très convenus, le prix de Flore 2010 renoue avec l’audace de ses premières années en couronnant un jeune auteur encore peu connu :

« L’homme qui voulait vivre sa vie » de Douglas Kennedy : « Lorsqu’on efface entièrement l’ardoise, qu’est-ce qu’on obtient ? La liberté. L’existence, délivrée de tout… »

« L’Homme qui voulait vivre sa vie », deuxième roman de Douglas Kennedy, publié en 1997, s’inscrit dans la droite lignée du premier (« Cul de Sac », republié en 2008 sous le titre « Piège nuptial »). Ce thriller psychologique reprend en effet la thématique chère à l’auteur : comment une vie peut basculer en un instant et changer du tout au tout. L’histoire d’un homme qui veut changer de vie et surtout reprendre sa liberté. Brodant sur le désormais classique « blues du businessman qui aurait voulu être un artiste » sur fond d’american dream et de banlieue consumériste étriquée, le roi du page-turner compose une histoire à rebondissements servie par son sens de la formule percutante.

Après le livre dont vous êtes le héros, le livre écrit par un héros (TV) !

Une nouvelle tendance, américaine pour l’instant, s’impose : il s’agit du livre, roman ou mémoires fictives, écrit ou du moins signé par le héros d’une série TV (à succès). Les séries envahissent de plus en plus nos vies et deviennent de véritables références jusqu’à désormais investir la réalité ! Plus que de simples produits dérivés, ces livres nouvelle génération capitalisent sur le public de fans de la série comme autant de potentiels lecteurs. Quand la TV conduit à la librairie… :

« Girls don’t cry » de Nine Antico : une nouvelle concurrente pour Pénélope Bagieu ?

Le secteur de la BD dite girly est en pleine expansion avec pour chef de file, la célèbre blogueuse Pénélope Bagieu qui sort d’ailleurs actuellement le 3e tome de sa série « Joséphine » dont le succès ne tarit pas. D’autres auteurs tels que Margaux Motin ou encore Aude Picault sont dans son sillage. Une nouvelle venue tente de se démarquer avec des héroïnes se voulant plus acides et moins frivoles : Nine Antico, une jeune auteur de 29 ans fan de rock…

L’influence de Jean-Paul Sartre sur la nouvelle génération littéraire ? (et avis sur Sartre romancier : L’âge de raison…)

Dans son dernier roman, La carte et le territoire, Michel Houellebecq s’amuse à qualifier Frédéric Beigbeder de Jean-Paul Sartre des années 2010. La comparaison peut paraître saugrenue… Si l’auteur d’Un roman français a en effet revendiqué l’influence des Mots pour l’écriture de son roman autobiographique, il n’y a pas grand-chose en commun entre les deux hommes, ni d’un point de vue littéraire ni d’un point de vue idéologique.

Les finalistes du prix du 1e roman se dévoilent

Le jury du prix du Premier roman a dévoilé, mardi 5 octobre, ses finalistes composés de 13 premiers romans dont 8 français. Le prix sera attribué le 3 novembre prochain.

Dans la bibliothèque des blogueurs… Martin Page (écrivain)

Remarqué en 2001 avec un premier roman au titre intrigant « Comment je suis devenu stupide », Martin Page a su imposer depuis, à travers une dizaine de romans (dont divers ouvrages jeunesse), son univers poético-loufoque et sa fantaisie décalée, avec en filigrane un regard critique sur notre société et notre époque. Ce trentenaire, touche à tout, s’intéresse aujourd’hui de près à l’illustration et s’apprête à publier un livre illustré « La mauvaise habitude d’être soi », recueil de 7 histoires dessinées avec Quentin Faucompré, le 4 novembre 2010 aux éditions de L’Olivier, ainsi qu’un comic strips. Depuis janvier 2009, il tient aussi un blog (voir article) où il distille notes de travail et rend compte de ses lectures, films vus et rencontres littéraires. Il nous dévoile les romans qui l’ont marqué, de Romain Gary à Michaël Chabon jusqu’aux BD et essais…, entre humour et gravité :

« La carte et le territoire » de M.Houellebecq : « un projet aristotélicien » selon F.Beigbeder

Après la préface de Michel Houellebecq d’Un roman français et l’intégration de Frédéric Beigbeder comme personnage de « La carte et le territoire », l’intéressé consacre sa dernière chronique pour le magazine Lire à ce roman qui fait beaucoup couler d’encre :

De l’importance du titre… (autour de la polémique « La carte et le territoire » de Michel Houellebecq/Michel Lévy)

Attaqué par plusieurs polémiques, le dernier roman de Michel Houellebecq de cette rentrée littéraire 2010, a notamment fait l’objet d’une accusation de plagiat pour son titre. Si l’accusation portant sur son utilisation de Wikipédia était parfaitement ridicule, cette dernière est plus gênante. Pour rappel, Michel Lévy (frère de la fondatrice du club « Les Amis de Michel Houellebecq ») aurait porté à la connaissance de l’auteur son livre (auto-édité) intitulé comme tel. Je ne crois pas que Michel Houellebecq se soit exprimé sur le sujet (contrairement à Wikipédia). Son éditeur a fourni en revanche une justification peu probante à mon avis (« le titre, association de deux mots de langue courante, n’est pas original au sens du droit d’auteur et ne peut donc recevoir de protection juridique dans le cadre que vous invoquez »). Qu’est ce qu’un titre sinon l’association de mots de langue courante (Colette disait d’ailleurs qu’elle cherchait à « écrire comme personne avec les mots de tout le monde » : c’est bien cela le talent !) ? C’est justement tout l’art de cette association qui fait le bon titre. Il y a même des gens dont c’est le métier… On ne peut pas sous-estimer l’importance et l’impact d’un bon titre. « La carte et le territoire » en est un particulièrement fort selon moi (outre la référence qu’il contient au philosophe Alfred Korzybski, il recèle de multiples interprétations assez passionnantes…). Je peux donc comprendre le mécontentement de Lévy s’il s’avère qu’il dit vrai.

« Putain » de Nelly Arcan : « (…) il faut être deux pour jouer à ce jeu là, un pour frapper à la porte et l’autre pour l’ouvrir »

En septembre 2009, il y a tout juste 1 an, le milieu littéraire était bouleversé par la mort tragique de l’écrivain québecoise Nelly Arcan, suicidée dans son appartement de Montréal à l’âge de 36 ans. Même Maurice Dantec lui rendait alors hommage en décrivant son oeuvre comme « une bizarre expérience apophatique » (voir ci-dessous*).
Cette jeune-femme à la blondeur Marilyn très médiatique a rapidement marqué les esprits par son image provocante au point de faire parfois oublier les textes qui se cachaient derrière son visage. Et ce drame, le rapport conflictuel à son physique écrasant et son rapport violent aux hommes, est au centre de son œuvre, avec un poids… morbide. Il éclate dés son premier roman choc « Putain » en 2001 qui la révèle. Traumatisée par le diktat de la beauté et de la jeunesse, elle y développe sa vision très noire de la féminité et de la société ainsi que son approche sans détour du commerce du corps dans ses aspects les plus sordides. Mais aussi ses fêlures intimes, familiales notamment. Elle disait avoir choisi les titres phares de ses deux premiers romans, « Putain » et « Folle », parce qu’ils sont les qualificatifs les plus employés dans l’Histoire pour parler des femmes.
Rattachée au courant de l’autofiction, cette étudiante inconnue avait été publiée par Le Seuil après avoir envoyé son manuscrit par la poste :

« La carte et le territoire » de Michel Houellebecq : Retour au terroir… GONCOURT 2010

Malgré bien des tentatives de parasitage du livre (de la ridicule accusation de plagiat sur wikipédia au plus gênant emprunt de titre d’un livre non publié…), le dernier et sixième roman de Michel Houellebecq, en lice pour le Goncourt, fait une fois de plus l’évènement et s’attire de nombreux éloges. Comme dans les particules élémentaires, Michel Houellebecq nous retrace la trajectoire d’un homme dans son époque qu’il brocarde au passage. Après les bureaux froids des ingénieurs de la Défense, c’est la société du spectacle qu’il vise ici. La condition artistique et la fracture sociale et culturelle hexagonale. Un hommage à la France profonde et une satire de la France « bling bling » qui « gagne », par l’auteur expatrié en Irlande et aujourd’hui en Espagne. Un roman plus que jamais sociologique donc, nostalgique également, mâtiné de polar, mais qui s’enlise parfois dans une technicité indigeste… :

Florian Zeller poursuit sa carrière théâtrale…

Si l’auteur des amants du n’importe quoi n’a publié aucun roman depuis près de 4 ans (avec Julien Parme en 2006), il n’en reste pas moins actif côté scène avec l’écriture de deux nouvelles pièces, après « L’Autre », « Le Manège », « Si tu mourais » et « Elle t’attend » :

La Brève et Merveilleuse Vie d’Oscar Wao de Junot Díaz :  » (…) je ne crois pas aux malédictions. Je crois que seule la vie existe. »

Paru en 2008, « La Brève et Merveilleuse Vie d’Oscar Wao » le premier roman de Junot Diaz, écrivain dominico-américain, né en 1968 (par ailleurs prof de creative writing à New-York), après un recueil remarqué de nouvelles « Los boys » publié en 1996, a connu un buzz retentissant tant côté lecteurs que médias. On acclame sa « prose bouillonnante épique et hilarante » sa « tchache débridée qui met le feu à la langue » ou encore son « explosion verbale étourdissante ». Lauréat du National Book Critics Circle Award et du prix Pulitzer, tout juste sorti en poche chez 10/18, ce roman foisonnant mêle plus ou moins habilement récit intimiste et satire politique…

Bret Easton Ellis revient sur l’écriture de « Suites impériales »… et « American psycho »

A l’occcasion de la sortie de son nouvel opus, le père de Patrick Bateman accorde de nombreuses interviews et participera à de nombreux évènements (dont le Festival America à Vincennes les 24 et 25 septembre prochain). Il commente notamment l’écriture de « Suites impériales »… et règle quelques malentendus d’interprétation sur American psycho… L’occasion aussi de s’expliquer sur sa petite phrase polémique twittée sur la mort de Salinger :

Littérature, autofiction, génération, blog, facebook… vus par Virgine Despentes

A l’occasion de la parution de son nouveau roman « Apocalypse bébé » en cette rentrée littéraire 2010, Virginie Despentes confie ses nouvelles influences littéraires et commente son époque (Internet…) et sa génération… :

« Apocalypse bébé » : Virginie Despentes vire hyène de garde… Prix RENAUDOT 2010

Les années passent et Virginie Despentes à 41 ans ne perd rien de son énergie, fidèle à son univers dit trash, déjanté voire explosif ! Depuis le succès tonitruant de Baise-moi en 1993, l’auteur expatriée à Barcelone et récemment revenue à Paris, n’a eu de cesse d’inventer des héroïnes aussi sulfureuses que révoltées dans un monde misogyne et violent, des personnages à la dérive, extrémistes, prêts à tout pour s’en sortir… Deux ans après son essai féministe « King Kong théorie », pavé dans la mare qui a agité le débat et la fin du tournage de l’adaptation de son roman « Bye bye blondie », elle revient avec un titre qui révèle sa vision toujours aussi aiguisée et noire de notre société. Se disant inspirée par sa lecture de Roberto Bolano, l’auteur nous livre un thriller foisonnant en forme de road book, entre Paris et Barcelone, brodant toujours autour de ses thèmes phare : l’adolescence rebelle et fugueuse, la féminité, les ratés, les clivages sociaux, la sexualité aussi bien homo qu’hétéro…, mais aussi nouveautés les réseaux sociaux ou le milieu littéraire qu’elle brocarde allègrement… Mais quelques longueurs et caricatures homo-féministes nuisent au roman :