Né en 1951 à Paris, fondateur d’un organisme de formation où il enseignait les littératures françaises et américaines aux bibliothécaires, Lemaitre se lance dans l’écriture romanesque à cinquante ans passé. Après s’être vu refusé deux manuscrits, il envoie son premier polar « Travail soigné » à 22 éditeurs et accumule les lettres de refus jusqu’à ce que l’un d’eux change d’avis et le rappelle (Le Masque, 2006) et décroche le Prix du premier roman du Festival de Cognac. Il enchaîne dés lors les polars et les prix (Prix Sang d’Encre, le Prix du Polar francophone, le Prix du polar européen,etc.) et parvient à vivre de sa plume.
Articles de cet auteur
La femme rompue de Simone de Beauvoir : « C’est si fatiguant de détester quelqu’un qu’on aime. »
Publié en 1967, La femme rompue de Simone de Beauvoir est un recueil de trois nouvelles écrit à la suite de ses principaux romans dont notamment Les Mandarins qui lui valurent le prix Goncourt en 1954. Moins connu (et éreinté par la critique de l’époque*) mais gagnant ces dernières années une nouvelle visibilité avec notamment …
Quand le diable sortit de la salle de bain de Sophie Divry : « ce long animal mou, cruel, collant, dégueulasse, que j’appelle par défaut la nécessité, la dèche, la débine, la misère, la mouise… »
Dans Quand le diable sortit de la salle de bains (2015), Sophie Divry, notamment remarquée avec « La condition pavillonnaire », revisite le genre littéraire du « galérien » tant sur le plan économique que sentimental, voire les deux. Raconté avec la bonne dose d’auto-dérision et de cynisme qui va bien, il peut s’avérer particulièrement désopilant…
Interview : l’éditrice de Delphine de Vigan explique son métier d’éditeur (Karina Hocine, éditions JC Lattès)
En quoi consiste le métier d’un éditeur ? Comment travaille l’éditeur avec ses auteurs, comment les accompagne-t-il, les guide-t-il et les conseille-t-il dans l’écriture de leurs romans ? Des questions auxquelles a répondu Karina Hocine, directrice littéraire puis directrice adjointe aux éditions JC Lattès, qui a notamment décoverte et publié Delphine de Vigan (Prix Renaudot, Goncourt des lycéens) et Grégoire Delacourt, l’auteur best-seller de La Liste de mes envies, ou encore Delphine Bertholon :
Conseils d’écriture de David Foenkinos : « Ecrire, ça veut dire s’acharner »
Depuis près de 15 ans, David Foenkinos, l’auteur de Charlotte (vendu à près d’un demi-million d’exemplaires, prix Renaudoit et prix Goncourt des lycéens), trace son sillon, passant avec un succès croissant du registre loufoque/absurde à l’intimiste ou le tragique, mais aussi derrière la caméra à l’occasion avec son frère directeur de casting (cf: l’adaptaion d’un autre de ses succès La Délicatesse en 2011). Ecrivain prolifique, toujours un livre en tête, il livre les coulisses de sa routine d’écriture, ses débuts dans l’édition et sa vision de l’écriture romanesque
Fahrenheit 451 de Ray Bradbury : « Here we go to keep the world happy, Montag! »
Fahrenheit 451 de Ray Bradbury publié en 1953, a d’abord vu le jour sous la forme d’une nouvelle (« The Fireman », Le pompier en VF, elle-même dérivée d’une précédente intitulée « The pedestrian », « Le piéton » en VF suite à avoir été persécuté par un policier zélé alors qu’il marchait dans son quartier, on retrouve ses allusions à la marche à pied à travers le personnage de Clarisse, Bradbury n’ayant jamais passé son permis de conduire par méfiance des automobiles) publiée dans un magazine de SF en 1950. Bradbury l’étoffera ensuite sous la forme d’un roman en le tapant dans le sous-sol de la bibliothèque de UCLA à Los Angeles, en louant sa machine à écrire. C’est donc au milieu des livres et dans un lieu qu’il affectionne plus que tout (il revendique son éducation d’autodidacte self-educated faite dans les bibliothèques alors qu’il n’avait pas les moyens d’étudier à l’université) qu’il écrit un roman qui rend justement hommage à ces livres qu’il chérit tant et qu’il craint de voir négliger, tomber dans l’oubli et disparaître.
Ecole bienveillante : apprendre à mettre des mots sur ses émotions pour enrayer la violence
Des classes d’un nouveau genre, inspirées notamment des écoles bienveillantes danoises et des écoles alternatives (pédagogie Freinet, sont mises en pratique par l’éducation nationale en France. Elles invitent les enfants à exprimer et écrire leurs sentiments positifs comme négatifs. Objectifs : désamorcer les conflits et la violence tout en développant l’empathie. Une classe de primaire à Trappes en Yvelines, en zone d’éducation prioritaire (ZEP) expérimente avec succès ce dispositif depuis 3 ans.
« Ecrire est un métier… qui s’apprend en écrivant » Simone de Beauvoir
Simone de Beauvoir, l’auteur du Deuxième sexe publié en 1949 qui l’a faite proclamer mère du féminisme moderne et toujours une référence, était un bourreau de travail. Philosophe, essayiste, romancière, mémorialiste et épistolière enthousiaste, pas un jour ne se passait sans qu’elle ne soit à sa table de travail, écrivant sans relâche ou se documentant pour ses travaux. Dans une intéressante interview de au Paris review elle livre ses secrets d’écriture et de productivité mais aussi ses goûts littéraires et influences, son expérience de l’édition :
Les lecteurs/lectrices ont la cote sur les sites de rencontre…
Dis moi qui tu lis je te dirai qui tu aimes ? Un adage qui pourrait bien s’avérer vrai si on en croit les résultats d’une récente étude du site de rencontres américain eHarmony. En effet en analysant les lectures de leurs membres, ils ont ensuite recherché l’influence que leurs goûts littéraires avaient sur la popularité de leur profil et leur « pouvoir de séduction ». Et ces premières constitueraient un vrai atout de charme d’après leurs chiffres !
Les différences entre le marché de l’édition en France et en Angleterre vues par Clémentine Beauvais, jeune auteur à succès expatriée
On parle beaucoup de littérature jeune adulte/ado américaine, mais la France n’a pas à rougir de ses talents dans le domaine qui savent aussi passionner les jeunes et moins jeunes. Clémentine Beauvais, une jeune professeur de lettres expatriée en Angleterre à York après des études à Cambridge, s’est ainsi faite remarquer avec deux jolis succès, Les petites reines (2015, 27000 exemplaires vendus et auréolé de 4 prix littéraires) et plus récemment l’ambitieux et innovant « Songe à la douceur » (2016, tiré à plus de 40000 exemplaires). A la croisée de la littérature française et anglo-saxonne, elle occupe une place privilégiée pour comparer les deux marchés d’édition des deux côtés de la Manche. Dans une interview, elle analyse leurs différences avec les avantages et inconvénients de chaque système pour les auteurs et la création littéraire :
La littérature jeunesse « young adult » manque-t-elle de « sérieux » ?
De JK Rowling mère de la saga Harry Potter et autres dérivés à Twilight, Hunger games ou Divergent, les romancières anglo-américaines se taillent la part du lion sur ce marché porteur de la littérature ado et jeunes adultes. Pourtant ces histoires fantastiques et autres dystopies, particulièrement quand le personnage central est une héroïne, sont souvent réduites à de la littérature commerciale facile sans intérêt littéraire, voire médiocre dont il faudrait même tenir éloignés les jeunes… Dans sa tribune au site Bustle*, la jeune auteur américaine de romans ados à succès (la trilogie Délirium, Before I fall/ »Le dernier jour de ta vie », etc.), Lauren Oliver
Le christianisme et la bible : un thriller best-seller !
Dans une interview, l’historien Paul Veyne spécialiste du monde antique, professeur émérite au Collège de France auteur de « Quand notre monde est devenu chrétien », livre sa vision du livre canonique, base de la civilisation occidentale et source de sa littérature. Il n’hésite pas à comparer la fascination historique exercée par l’oeuvre des hébreux à celle d’un thriller moderne :
Auteurs femmes et programmes scolaires : Mme de La Fayette rejoint les oeuvres du bac L
Dans le sillage d’une lycéenne en 2014, une prof de français d’un lycée d’Alfortville lançait en mai 2016 une pétition « Pour donner leur place aux femmes dans les programmes de littérature du bac L », sur change.org. Adressé à la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, le texte souligne que «jamais une auteur femme n’a été au programme de littérature en terminale L». Une requête qui aura été entendue puisqu’en 2018, un premier pas sera franchi avec l’étude d’une oeuvre de Mme de La Fayette.
Continuer de Laurent Mauvignier : « Si on croit qu’on n’a pas besoin des autres ou que les autres sont seulement des dangers, alors on est foutu. »
Continuer, 11e roman de Laurent Mauvignier, écrivain discret d’origine tourangelle, qui trace et imprime son sillon d’une force tranquille et diversifiée dans le paysage littéraire français, a connu un beau succès critique tant auprès de la presse que des lecteurs. Parmi ses louanges on trouve : une « très belle histoire d’apprivoisement entre une mère et un fils », un « grand livre d’aventures, sauvage et abrupt, [à la] splendeur visuelle » ou encore une « leçon d’endurance et de ténacité, de courage face à l’adversité ».
Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir : Misères et splendeurs de la jeune-fille
Publié en 1949, Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir demeure une référence de la pensée féministe et est considéré comme l’oeuvre -massive de 1000 pages !- fondatrice de la 2e vague du mouvement féministe débutant dans les années 50. A la fois encensé et lynché au moment de sa publication, il reste une œuvre aujourd’hui une œuvre admirée et controversée, alors qu’on l’accuse notamment en France, d’être « dépassé ». L’oeuvre reste en réalité mal connue, l’image sulfureuse que l’on aime donner à son auteur, l’ayant tristement souvent écrasée et occultée, ajouté au fait qu’elle n’est pas ou mal et peu étudiée à l’école.
Comment être publié : Les éditeurs répondent (Grasset, Albin Michel, Anne Carrière, POL)
Comment trouver un éditeur et faire publier son manuscrit est une question qui hante certains visiteurs, aspirants écrivains, des salons du livre à Paris. Six pour cent des français avouent avoir déjà écrit un manuscrit, soit plus de 2,5 millions de personnes, révèle un sondage du Figaro littéraire en date de 2006. Régulièrement les éditeurs …
Bâtir une intrigue efficace et des personnages forts : conseils d’écriture de Lauren Oliver (Before I fall, Delirium, etc., romans « Young adult »)
Lauren Oliver fait partie de cette nouvelle génération d’auteurs de romans ados dits « young adult » selon l’appellation anglo-saxonne capable de produire des best-sellers à la chaîne avec des univers semi-fantastiques dystopiques et de jeunes héroïnes souvent lycéennes confrontées à diverses épreuves et leçons de vie. Aux côtés de Suzanne Collins (The Hunger Games) et de Veronica Roth (Divergent), elle truste le palmarès des best-sellers du New York Times.
Le « bookface » gagne le milieu de l’édition français !
Après son inauguration par les bibliothécaires et librairies aux États-Unis, au Canada et en Angleterre, le bookface (dérivé du sleeveface : même principe avec les pochettes de disque vinyle) gagne la France. Une façon de renouveler l’intérêt pour les livres à travers des photomontages artistiques ou décalés où se mêlent visages de lecteurs et couvertures de livres. Des (re-)créations très réussies et qui ne manquent pas d’attirer l’attention. Une nouvelle technique pour promouvoir les livres sur Internet et créer le buzz…
Bien rédiger la lettre d’accompagnement de son manuscrit : Conseils d’une lectrice d’édition
Comment écrire la lettre de présentation de son manuscrit à envoyer à un éditeur ? Communément appelée lettre d’accompagnement, lettre d’intention voire lettre circonstanciée, elle peut constituer un véritable plus pour l’auteur à la recherche d’un éditeur. Une lectrice d’édition nous aide à mieux comprendre comment rédiger sa lettre pour éviter les faux pas/gaffes les plus courant(e)s. Découvrez tous ses conseils pour séduire les éditeurs, éviter de les agacer ou de vous décrédibiliser…
La conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole : « The United States needs some theology and geometry, some taste and decency. »
La conjuration des imbéciles (The Confederacy of Dunces en VO, on pourra d’ailleurs se demander pourquoi la traduction n’a pas conservé l’idée de confédération qui outre la référence à Swift*, fait aussi écho aux états confédérés du Sud pendant la guerre de Sécession) de John Kennedy Toole, fait partie de ces livres cultes dont la légende les précède et finit presque par les écraser. En effet, Toole fait peut-être partie des refusés de l’édition les plus célèbres de l’histoire littéraire, causant tragiquement son suicide quelques années après avoir finalisé son manuscrit en 1969 (à l’âge de 32 ans).
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