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Articles de cet auteur

Miss Saturne de Barbara Israël, De l’autre côté de l’été d’Audrey Diwan et Les petites morsures d’Aurore Guitry : extraits choisis

En cette rentrée littéraire de janvier, les jeunes plumes au féminin font entendre leurs voix. La niçoise Barbara Israël qu’évoquait Stéphane Million, son éditeur, dans sa chronique nous parle d’adolescence, l’âge des premières fois, des bars et des révoltes, dans son deuxième roman « Miss Saturne », toujours sur fond de bande-son rock et de Côte d’azur. C’est aussi le sujet du premier roman, « Les petites morsures » d’Aurore Guitry (qui publie déjà en parallèle un deuxième roman : « Les âmes fardées ») qui vous avait été présenté l’an passé et qui sort aujourd’hui au Livre de Poche. De son côté, Audrey Diwan revient aussi avec un deuxième roman, « De l’autre côté de l’été » chez Flammarion et essaie de revisiter les affres de la femme de la cinquantaine qui s’offre les services d’un escort boy comme l’a déjà fait Balasko dans son roman (puis film) « Cliente » (voir article à ce sujet).

Quelques petits extraits qui vous donneront peut-être envie de découvrir l’une ou l’autre de ces jeunes romancières…

« Se divertir avec la littérature, c’est grave… politiquement » (Chloé Delaume)

Hier, dimanche, je regardais « La grande librairie », une émission littéraire sur France 5, animée par François Busnel. Parmi les invités se trouvaient notamment Philippe Djian (pour « Impardonnables ») et Chloé Delaume (pour « Dans ma maison sous terre »), deux auteurs dont j’ai pu apprécier certains romans, dans le passé, mais que je ne suis plus depuis, n’ayant …

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Rétrospective Paul Auster

A l’occasion de la sortie de son nouveau roman « Seul dans le noir » en cette rentrée littéraire de janvier, nous vous proposons, au fil de ces prochaines semaine, une petite rétrospective des œuvres marquantes de cet auteur américain phare. La trilogie new-yorkaise de Paul Auster/Cité de verre, Revenants et La chambre dérobée : « Rien …

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Léviathan de Paul Auster, L’effet papillon…

« Léviathan » de Paul Auster: un titre qui fait référence à la mythologie (monstre aquatique symbolisant le paganisme) et au célèbre ouvrage éponyme de philosophie politique du britannique Thomas Hobbes (défendant un idéal despotique du pouvoir). Traduit en 1993, le 10e roman de l’auteur de la trilogie new-yorkaise, prix Médicis étranger est dédié à l’écrivain Don DeLillo. Un roman dans la lignée de ses précédents qui reprend bon nombre de ses obsessions littéraires mais marque aussi une évolution vers une dimension politique plus marquée (à travers l’engagement terroriste de son héros notamment).

Les romans du 11 septembre continuent d’affluer… (Deborah Eisenberg, Ken Kalfus, Paul Auster…)

Après un article cet été vous présentant une première série de romans sur le thème du 11 septembre, la rentrée littéraire de janvier 2009 révèle encore différentes œuvres se réclamant du « genre », si tant est qu’il puisse s’apparenter, désormais, quasiment à un genre littéraire à part entière, témoignant du traumatisme identitaire, de l’égarement et de la remise en cause provoqués par ce cataclysme.

François Bégaudeau va publier un nouveau roman de trentenaire… et fait des émules

Dans le magazine GQ du mois de février 2009, à l’occasion d’une interview orchestrée par Frédéric Beigbeder, François Bégaudeau dévoile quelques indices sur son prochain roman « Vers la douceur » à paraître en mars 2009 (voir la chronique du roman « Vers le douceur », mise à jours mars 2009), aux éditions Verticales. Dans le sillage d' »Entre les murs » (adapté au théâtre et qui se joue actuellement au Théâtre ouvert jusqu’au 14 février 2009 – visuel de l’affiche ci-contre ; le texte de la pièce – Entre les murs, théâtre-récit – est publié aux Editions Théâtre Ouvert collection Enjeux, accompagné d’entretiens avec François Bégaudeau et François Wastiaux son metteur en scène), un roman de la rentrée littéraire de janvier tentait lui aussi de restituer une expérience de classe in vivo tandis qu’au cinéma Riad Sattouf présentera prochainement sa propre vision, tout aussi caustique, du collège et de l’adolescence…

La trilogie new-yorkaise de Paul Auster/Cité de verre, Revenants et La chambre dérobée : « Rien n’est réel sauf le hasard », romans existentiels à élucider…

Refusé par 17 éditeurs: c’est ainsi que « Cité de verre » (ouvrant sa trilogie new-yorkaise), le chef d’œuvre de Paul Auster (complété par la suite de « Revenants » et « La chambre dérobée » parus en 1988) a commencé sa carrière littéraire. De quoi redonner espoir aux nombreux aspirants écrivains qui tentent désespérément de trouver éditeur à leur manuscrit ! Lorsqu’il paraît enfin, en 1985, c’est le début de la consécration pour son auteur (qui aura bien tiré « le diable par la queue » auparavant, comme il le raconte dans un essai éponyme) qui est sélectionné pour le prix Edgar Allan Poe du roman à suspense, l’une des plus importantes distinctions, et considéré comme la grande révélation littéraire de l’année.

« Panda Sex » de Mian Mian, extraits choisis et interview vidéo

En cette rentrée littéraire de janvier 2009, l’enfant terrible des lettres chinoises et icône underground, Mian Mian (devenue entre temps bouddhiste comme sa consœur et rivale de l’époque Wei hui, étrange tendance !), auteur du scandaleux « Les bonbons chinois », publie la traduction de son deuxième roman très attendu, « Panda Sex ». Une forme très expérimentale qui déroute un peu… A cette occasion, l’auteur participait à une rencontre lecteurs le 23 janvier dernier au Virgin Megastore des Champs Elysées à Paris dont vous pourrez visionner les vidéos ci-dessous :

Bottomless Belly Button de Dash Shaw : Famille au bord de la crise de nerfs

On voit mal comment le superbe Bottomless Belly Button de Dash Shaw pourrait échapper à une récompense au festival d’Angoulême 2009. Les 700 et quelques pages de ce jeune prodige californien de 25 ans, membre du groupe pop Love Eats Brains !, ont fait sensation des deux côtés de l’Atlantique : une réussite aussi évidente …

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Le dernier monde de Céline Minard

Dans « Le dernier monde », sur le thème rebattu du dernier homme, Céline Minard décrit un périple halluciné et hallucinant de talent. Dernier survivant sur Terre à la suite d’une catastrophe inexpliquée, un astronaute s’invente pour survivre une galerie de personnages imaginaires. Bonne nouvelle : la relève de l’anticipation sociale est assurée par une romancière française…

Moon palace de Paul Auster, Odyssée urbaine et lunaire…

strong> »Moon palace » de Paul Auster, publié en 1990, fait partie de ses romans majeurs, écrits lors de sa période littéraire particulièrement fertile aux côté de « La trilogie new-yorkaise », « Le voyage d’Anna Blume » ou encore « Léviathan ». Il contient ainsi tous les thèmes et obsessions chers à l’auteur et qui constituent l’essence de son œuvre : New-York, l’errance, la solitude, la folie, les « sortilèges du hasard » (pour reprendre l’expression de Kundera), la quête d’identité, de ses origines (et plus particulièrement du père) et l’introspection.

SUITE : L’ivresse de la solitude : regard sur quelques (plus ou moins) célèbres « no-lifes » littéraires : Moon palace (Auster), La trilogie sale de la Havane (Guttierez)

Le hasard de mes lectures m’a conduite à lire simultanément trois romans (« A rebours » de JK Huysmans, « Moon palace » de Paul Auster et « La trilogie sale de la Havane » de Pedro Juan Guttierez) a priori sans rien de commun entre eux, tant par leur époque, leurs thèmes que leur contexte géographique. Et pourtant j’ai réalisé à leur lecture qu’ils étaient tous trois liés, en particulier les deux premiers par un thème central : celui de la solitude. Suite du billet avec quelques impressions sur « Moon palace » de Paul Auster et « La trilogie sale de la Havane » de Pedro-Juan Guttierez :

« Les bonbons chinois » de Mian Mian, Fureur de vivre des jeunes amants dans la Chine underground

Chef de file d’une nouvelle génération de romancières asiatiques (post-maoïste, celle de Den Xiaoping), « Les bonbons chinois » de Mian Mian a défrayé la chronique en 2000 lors de la parution en Chine de ce premier roman, censuré avant d’être traduit avec retentissement (simultanément avec le superbe « Shangaï Baby » de Zhou Weihui qu’elle a d’ailleurs accusé de plagiat) à travers le monde dont la France en 2001. Qualifié de « scandaleux » ou de « sulfureux »…

Interview de Stéphane Guillard éditeur indépendant (arHsens édiTions) : ‘Il ne faut voir l’édition indépendante ni comme une planche de salut ni comme un pis aller »

Stéphane Guillard, a lancé, il y a 3 ans, sa maison d’édition (littérature générale), arHsens édiTions, avec son ami Nicolas Kulpa, après une expérience de journaliste et caressé un temps l’espoir de publier son propre roman. A travers 3 collections, il publie de jeunes talents dans des registres variés et contemporains. Il a accepté de nous raconter cette aventure dont il ne mesurait pas l’ampleur de la tâche ! Il nous présente sa ligne éditoriale, comment s’effectue la sélection des auteurs et analyse le rôle d’Internet et des blogs littéraires avant de livrer sa vision de l’édition indépendante : (photo ci-contre : Stéphane Guillard -à droite-, aux côtés de Nicolas Kulpa son associé)

Talent blog(-BD) : Le combat ordinaire de Pierrot

Nouveau repérage d’un blog de talent à découvrir, dans la catégorie blog-bd, ouvert depuis avril 2008. Entre Lewis Trondheim, Riad Sattouf et Larcenet, Pierrot est un jeune dessinateur travaillant en agence et vivant en coloc’, qui derrière ses airs de loser, de « tricard » et de « no-life » (c’est lui qui le dit !), porte un regard corrosif sur notre société moderne (facebook, les factures, la crise, les économies d’énergie…), n’hésitant pas à tourner en satire ou à détourner l’actualité politique et notre respecté gouvernement… Sans oublier une bonne dose d’autodérision !
Il pourrait être l’alter-ego au masculin de la célèbre Pénélope Jolicoeur (dont il est lecteur assidu !) dans un style plus engagé.
Recommandé par la blogueuse (et autre esclave du monde des agences de pub) Simone de Bougeoir (« parce que j’adore les personnages de losers sympathiques » dit-elle), ce qui n’est pas rien quand on connaît le cynisme de la dame !

24 secondes dans la vie de Stéphane Million, éditeur [BUZZ… littéraire Guest] #3

Dans le cadre de notre rubrique « BUZZ… littéraire Guest », notre invité Stéphane Million, jeune éditeur indépendant et fondateur de la revue littéraire « Bordel » vous donne rendez-vous mensuellement pour une tranche de vie express sur son nouveau métier et livre son regard de lecteur impénitent sur l’actualité littéraire.
Cette semaine, en cette rentrée littéraire de janvier 2009, il évoque notamment une jeune auteur, Barbara Israël, dont il publie le deuxième roman très rock « Miss Saturne » (après le remarqué « Pop Heart », qui vient de sortir en poche chez J’ai lu dans la collection « Nouvelle génération »), leur rencontre, leur collaboration et le travail sur la couverture (très graphique !).

Warm-up de Bénédicte Martin: Chattes sur toit brûlant (sortie poche)

« Warm-up » de Bénédicte Martin: il aura fallu attendre presque 5 ans pour que son fameux recueil de nouvelles sorte en poche (mai 2008), aux éditions Pocket ! L’occasion de découvrir enfin ce qui se cachait derrière sa « scandaleuse » petite culotte couverture remplacée ici par une silhouette de femme en ombre chinoise, qui laisse planer le mystère. En fait Bénédicte Martin avait inventé la microfiction bien avant Régis Jauffret ! Mais contrairement à ce dernier qui fait plutôt dans le noir charbon, la demoiselle préfère au contraire butiner le rose et le rouge. A travers 41 saynètes ou tranches de vie, cette admiratrice d’Anaïs Nin et de Colette nous offre un condensé d’hédonisme, d’insouciance effrontée et de féminité mutine et insolente. A lire comme on se parfumerait d’un flacon à la fois fruité et capiteux, mi-nymphe mi-satyre…

Loin d’être parfait d’Adrian Tomine : L’erreur est humaine

Avec Loin d’être parfait, Adrian Tomine, jeune prodige de la bande dessinée indépendante, figure dans la sélection officielle du Festival d’Angoulême 2009 pour. Et contrairement aux personnages désoeuvrés qu’il met en scène, ce petit bijou de roman graphique frôle la perfection.

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La reine du best-seller à suspense, Mary Higgins Clark, analyse les raisons de son succès

A l’occasion de la sortie récente de son 40e roman (« Le mystère de Noël »), écrit à 4 mains avec sa fille (Carol), la sémillante Mary Higgins Clark, à qui l’on doit l’invention du « thriller rose » (à base de jeunes héroïnes belles et talentueuses, de crimes mystérieux et d’atmosphère angoissante) et qui a vendu plus de 300 millions de livres dans le monde (elle a reçu en 1980 le Grand Prix de Littérature policière pour « La Nuit du renard »), analyse les raisons de son succès. Cette veuve qui a publié son premier roman à 40 ans passés en écrivant entre 5 et 7 heures du matin avant de conduire ses enfants à l’école, a aujourd’hui 79 ans et toujours pas l’intention de lâcher le clavier !

L’ivresse de la solitude : regard sur quelques (plus ou moins) célèbres « no-lifes » littéraires : A rebours (Huysmans), Moon palace (Auster), La trilogie sale de la Havane (Guttierez)

« Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme l’ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir. » Pascal, Les Pensées

Le hasard de mes lectures m’a conduit à lire simultanément trois romans (« A rebours » de JK Huysmans, « Moon palace » de Paul Auster et « La trilogie sale de la Havane » de Pedro Juan Guttierez) a priori sans rien de commun entre eux, tant par leur époque, leurs thèmes que leur contexte géographique. Et pourtant j’ai réalisé à leur lecture qu’ils étaient tous trois liés, en particulier les deux premiers par un thème central : celui de la solitude (induisant un ennui vertigineux) sous le signe de Pascal, pionnier des no-lifes littéraires :- ) Le qualificatif « no-life » est apparu avec le phénomène des joueurs de jeux vidéo compulsifs, si je ne me trompe pas. Au Japon (où ils sont particulièrement nombreux), on les appelle des « Otakus ». Autant dire qu’à l’époque d’un Huysmans on ne parlait pas en ces termes !
L’écrivain étant un animal solitaire (et tropical ajouterait Guttierez !), ce sentiment est donc assez récurrent en littérature, en particulier chez les romantiques, mais il m’a plus nettement frappée dans ces œuvres :