Buzz littéraire

Articles de cet auteur

« La pianiste » d’Elfriede Jelinek: Baisers, râclées et sonate en ré majeur

« La pianiste » de l’autrichienne Elfriede Jelinek sortait sur grand écran, en 2001 dans son adaptation ciné par Haneke (Grand Prix du Jury lors du Festival de Cannes 2001). L’œuvre controversée de cette chef de file de la nouvelle génération littéraire germanique dite « pop » (aux côtés de Thomas Berhnard) et prix Nobel 2004, a même été qualifié de « vile » et « immorale » par le leader de l’extrême droite autrichienne, Jörg Haider. On a alors beaucoup parlé de ses scènes à sensation dont la fameuse mutilation intime de la professeur de piano, Erika Kohut, dans sa salle de bain (qui ne représente qu’une courte scène du roman), occultant au passage, l’analyse et la tension psychologique, la souffrance abyssale, la solitude qui habitent ce roman et lient la triangulaire de ses personnages principaux.

Nouvelle édition poche d' »American Darling » de Russell Banks, La pastorale américaine… out of Africa (+ extraits)

Depuis plus de trente ans, en une quinzaine d’ouvrages, romans et recueils de nouvelles – Affliction, Continents à la dérive, De beaux lendemains, Trailerpark, Sous le règne de Bone…–, Russell Banks, fils de prolo devenu plombier avant d’embrasser son destin littéraire, s’est imposé parmi les grandes voix des lettres américaines contemporaines. Dans le sillage d’un Faulkner, d’un London, d’un Dos Passos ou d’un Steinbeck (ses références qu’il aime à citer), il s’est affirmé comme le story-teller de l’envers du rêve américain, des laissés-pour-compte et l’observateur pessimiste de la faillite idéologique de son pays. Son œuvre romanesque dénonce la décomposition des familles, les inégalités ou encore l’oppression sociales. Dans son quatorzième ouvrage traduit en France, « American Darling », il s’empare d’un pan de l’histoire américaine – la fin des années 60 – et s’achève un certain 11 septembre 2001…
Son roman « le plus politique » et revendiqué comme tel par l’écrivain dit engagé (et militant politique par ailleurs), qui assigne à la littérature un rôle de « mémoire ». Après un grand succès aux éditions Acte Sud (également publié chez Babel), il vient de sortir en poche chez J’ai lu dans la collection « Par ailleurs » tandis que Martin Scorsese devrait en sortir une adaptation ciné d’ici la fin 2009…

« La pianiste » d’Elfriede Jelinek, prix nobel de littérature 2004 relooké

En cette rentrée littéraire de septembre 2008, les éditions Point ont eu la (bonne) idée de demander aux étudiants arts déco de redessiner les couvertures des Nobel de littérature publiés dans leur collection. Résultat : une belle série de huit livres à la couverture très graphique, en noir et blanc parée d’un simple bandeau orange aux lettres argent, d’Alexandre Soljenitsyne (Le clocher de Kaliazine) à J.M Coetzee (Disgrâce). Parmi eux, nous avons décidé de nous intéresser plus particulièrement à l’autrichienne Elfriede Jelinek auteur du sulfureux « La Pianiste », adapté au cinéma par Michaël Haneke en 2001, (voir la chronique détaillée). Retour sur le making-of de cette couverture new-look et notre avis :

24 secondes dans la vie de Stéphane Million, éditeur [BUZZ… littéraire Guest] #1

Chers lecteurs, voici donc enfin révélé, après un suspens insoutenable (si, si !) de près d’une semaine, le nom de notre premier invité, dans le cadre de la nouvelle rubrique « BUZZ… littéraire Guest », il s’agit de : Stéphane Million. Personnalité iconoclaste, passionnée et… « bordélique » -créateur de la revue littéraire Bordel-, pour reprendre les indices distillés, dont vous aviez pu lire une interview en septembre dernier.
Il devrait vous donner rendez-vous mensuellement pour une tranche de vie express sur son nouveau métier d’éditeur indépendant et de lecteur impénitent. Pour son premier billet rédigé lors de l’annonce du prix Goncourt 2008 (Atiq Rahimi pour son roman «Syngué Sabour. Pierre de Patience», chez POL.), il revient sur l’actualité littéraire tout en préparant déjà activement la rentrée littéraire de janvier, eh oui déjà !

Prix de Flore 2008 : le jury a voté pour Tristan Garcia

And the winner is… Tristan Garcia avec « La meilleure part des hommes », un premier roman très remarqué de la rentrée littéraire 2008 qui aborde les années sida, dans le milieu homo des 80’s, non sans rappeler les thèmes de prédilection d’un autre prix de Flore (1999), Guillaume Dustan. Agé de 27 ans, Tristan Garcia est normalien et termine actuellement sa thèse de philosophie sur «la crise de la représentation».

« Confidences à Allah » de Saphia Azzeddine au théâtre et peut-être au ciné…

Le roman de Saphia Azzeddine (ex de Jamel Debbouze) publié aux éditions Léo Scheer en janvier 2008, a su rencontrer son lectorat, vendu à 15 000 exemplaires. Adapté en pièce de théâtre pour le festival (off) d’Avignon en juillet dernier, il devrait être joué prochainement au théâtre Montparnasse (voir chronique). Il se chuchote qu’une adaptation …

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Rencontre avec Tristane Banon, auteur de « Daddy frénésie » : La « trapéziste » continue de chercher son équilibre…

« Daddy frénésie », fait partie des romans de la rentrée 2008, racontant la hantise de la figure paternelle et son absence. Son auteur, Tristane Banon, reprend ici l’héroïne de ses précédents romans à succès « Trapéziste » et « J’ai oublié de la tuer », Flore qui part cette fois, sur les traces de celui qui l’a abandonnée à la naissance, son père ou plutôt son géniteur. Nous nous sommes rencontrées le 17 septembre, au premier étage du Rocher de Candale, rue Montorgeuil, suite à l’invitation de LINTERVIEW.fr. Ses fidèles lecteurs l’attendaient et ont pu poser leurs nombreuses questions auxquelles elle a répondu avec concision sur l’absence du père, sa fuite et sa non-quête à elle. Et sur son rapport aux femmes. Tristane est (apparemment !) détendue, très joviale, très souriante, loquace. Elle fait quasiment parler Flore tout au long de la rencontre. Je vous propose donc ce Double-voix où Tristane et Flore semblent se répondre.

Interview de Denis Roulleau, auteur du « Dictionnaire raisonné de la littérature Rock » : « Le Rock est un matériau inépuisable »

Denis Roulleau vient de publier aux éditions Scali le « Dictionnaire raisonné de la littérature Rock », un pavé de près de 500 pages recensant et explicitant de nombreuses références mythiques de William S. Burroughs à Hunter S.Thompson jusqu’à Tom Wolfe… Plus méconnus, on y découvre Graham Greene qui a notamment écrit « Le rocher de Brighton » livre fétiche de Pete Doherty (à qui il rend hommage dans sa chanson « Love you but you’re green »), Woody Guthrie (« En route pour la gloire »)… ou encore la définition, un brin moqueuse du jazzy Boris Vian sur le rock’n roll… Par contre on regrette (ou on apprécie c’est selon) de trouver des références pas vraiment littéraires telle que Thierry Ardisson ou Antoine de Caunes et pléthores de magazines/fanzines et groupes mythiques du rock. En complément de notre article sur la littérature rock (litrock), nous avons posé quelques questions à Denis Roulleau sur la littérature rock en général et sur sa démarche éditoriale :

François Bégaudeau réagit sur les blogs littéraires (Antimanuel de littérature)

Jeudi soir (23/10/08) François Bégaudeau participait très sympathiquement à une rencontre et dédicace lecteurs à la librairie L’Arbre à lettres à Paris, autour de son Antimanuel de littérature. Un échange riche sous le signe de l’humour et de la décontraction qui a donné lieu à de nombreuses analyses sur la littérature (aristocratie versus démocratie), mais aussi l’écriture, le « style » ou encore la critique littéraire. Au sujet de cette dernière, cet ancien critique aux cahiers du cinéma (et toujours critique par ailleurs notamment pour le magazine Transfuge) a déploré un certain manque de « travail » en prenant pour exemple la (désormais fameuse) observation de Pierre Assouline déclarant notamment que son livre « n’était pas drôle » sans argumenter davantage. Il a aussi évoqué le malaise en France sur l’alliance entre la théorie (qui sous-tend la critique) et l’acte de création artistique qui pour lui sont liés tandis qu’on s’efforce de les dissocier en général (« Flaubert était un immense théoricien », a-t-il notamment rappelé en citant La Correspondance). Il a lui-même expliqué comment certaines « techniques » repérées lors de ses lectures, comme l’usage des adjectifs chez Echenoz, pouvait l’aider dans son travail d’auteur. Bref c’était le moment idéal pour lui demander son avis sur la blogosphère littéraire qui tend à s’ériger comme critique littéraire alternative. Voici sa réponse :

Rock et littérature (Litrock) : Vrai genre littéraire ou (im)posture ? (2/2)

2e partie de notre article : La 3e catégorie de roman rock « les romans mêlant explicitement paroles/titres de chansons à leur prose », les réussites et la dérive actuelle, une revue littéraire rock (Minimum Rock’n roll), vers l’avènement d’une nouvelle génération de romans « musicaux »…

Rock et littérature (Litrock) : Vrai genre littéraire ou (im)posture ? (1/2)

Après avoir protesté contre le mariage de la littérature et de la politique, il est temps de s’attaquer à l’union du rock et de la littérature ayant enfanté d’un nouveau genre baptisé « litrock ». A son apogée (90’s), on s’amusait des réflexions de Rob Fleming (« Haute fidélité », Nick Hornby) sémillant disquaire trentenaire de Londres, fan adulescent de pop-rock s’étripant avec ses deux acolytes sur des questions aussi cruciales que les « cinq meilleures faces A de tous les temps » (le charme vintage de la cassette en prime), hésitant entre The Clash et Marvin Gaye, ou rêvant que sa vie ressemble à une chanson de Bruce Springsteen… On trouvait original et rythmé ces romans de Bret Easton Ellis, Poppy Z. Brite, Murakami (Haruki et Ryu), Virginie Despentes, Philipe Djian, Vincent Ravalec, Ann Scott… qui mêlaient habilement les « lyrics » à l’histoire de leur roman. Problème : Quand cette alliance musico-littéraire vire à la récupération et au procédé artificiel comme l’ont illustré les publications récentes, en particulier en cette rentrée littéraire, on commence à y devenir allergique… (illustration : sortie poche de « Viens là que je te tue ma belle » de Boris Bergmann)

Concours Nouveaux auteurs de polar, parrainé par Frédéric Beigbeder

Vous rêvez d’être publié ? La magazine “VSD” en partenariat avec le site des éditions « Lesnouveauxauteurs.com » donne leur chance à tous les amateurs avec un Grand Prix qui verra deux polars édités en mars 2009. 2 auteurs inconnus seront révélés au grand public en mars 2009, édités et lancés comme des best-sellers (lancement France, Belgique, …

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« Comment je suis devenu stupide » de Martin Page, La poursuite du bonheur… par la stupidité ?

Flash-back sur « Comment je suis devenu stupide » de Martin Page, le premier roman qui l’a révélé, petit succès de 2001 au titre provocateur et accrocheur qui partage néanmoins les lecteurs, enthousiastes ou dubitatifs sur le « concept ». Le principe: voyager dans la stupidité et s’abrutir pour parvenir au bonheur, même si cette curieuse « Odyssée personnelle » pourrait bien le mener sur la rive inverse…

« Peut-être une histoire d’amour » de Martin Page : Allégorie poétique ou verbiage prétentieux ? (1/2)

Repéré en 2001 avec un premier roman prometteur « Comment je suis devenu stupide » (voir chronique), Martin Page tente depuis de construire une œuvre suivie avec attention mais qui peut dérouter.
Problème: si le trentenaire tient souvent des idées de départ inventives et alléchantes, il peine à tenir la longueur en essayant d’étirer en roman ce qui ferait surtout une bonne nouvelle…
On salue pourtant sa « tendresse insolente » ou encore son « impertinence mêlée de gravité » même si on lui reproche en parallèle d’être « prétentieux, élitiste ou scolaire » ! Chronique à deux voix (énergiques !) pour faire le tour de ce drôle d’oiseau littéraire à l’occasion de la sortie de « Peut-être une histoire d’amour », en cette rentrée littéraire :

« Cliente » (J. Balasko), « Plateforme » (Houellebecq) et « L’école de la chair » (Mishima) : la prostitution vue par la clientE

Le thème de la prostitution (des femmes auprès des hommes) constitue désormais un « classique » de la littérature qui ne scandalise plus personne. On ne compte plus les romans, trash et/ou dramatiques, qui ont abordé ce thème, mettant en scène les « filles de joie » depuis la « Nana » de Zola jusqu’aux confessions intimes ou romans de ces (ex) professionnelles (de « Putain » de Nelly Arkan à « King-Kong théorie » ou « Les chiennes savantes » de Virginie Despentes). Plus récemment on a eu droit au récit des « call girls » censées en être la version luxe. Pour autant, peu de romans ont jusqu’à présent abordé la prostitution masculine et sa « consommation » vue du côté des femmes : les « clientes ». En effet si la prostitution masculine a déjà été abordée, elle l’a souvent été par le prisme encore une fois des clients, puisque l’on s’en doute les premiers clients sont les hommes (gay). Plus marginale, la clientèle féminine existe néanmoins mais reste encore très taboue.

Que lit-on… au Jardin du Luxembourg ?

Après le « Que lit on… » à Paris plage, voici la deuxième édition de ce petit photo-reportage en direct du Jardin du Luxembourg. Non loin des statues de Baudelaire ou de Flaubert, au cœur du quartier des éditeurs et des écrivains, c’est le lieu idéal pour savourer un roman, confortablement assis sur l’une de ses fameuses chaises-transat vertes, en particulier quand le soleil est au rendez-vous. La rentrée littéraire 2008 s’est-elle mise au vert ? Lit-on davantage les classiques ou les contemporains, les poches ou les brochés, les français ou l’étranger… ? Découvrez une sélection des choix des lecteurs et lectrices, de tous âges, venus bouquiner, le temps d’un we ensoleillé d’automne, au « Luco »…

romans lus au Jardin du Luxembourg

Claudie Gallay (Les déferlantes), sur les pas de Muriel Barbery : histoire d’un buzz littéraire

Agée de 47 ans, Claudie Gallay, écrivain méconnue et discrète publiée par la petite maison d’édition du Rouergue (où officie notamment Olivier Adam), est le best-seller surprise de cet été avec son cinquième roman « Les déferlantes »… et de la rentrée littéraire 2008. Celui sur lequel personne n’avait parié et qui une fois de plus, par le miracle du buzz littéraire, ce fameux bouche à oreille des lecteurs (et des libraires), a su se hisser au sommet des ventes avec près de 80 000 exemplaires vendus à ce jour ! Quel est donc le secret de cette paisible institutrice à temps partiel dans le Vaucluse, amoureuse de la nature ?

Florian Zeller et David Foenkinos : la rentrée littéraire des romanciers … au théâtre ! (+ extraits)

Le premier est un habitué des planches. Le second frappe pour la première fois les trois coups (après s’être essayé au court-métrage « Une histoire de pieds » avec son frère, directeur de casting). Tous deux explorent le thème du couple, de l’amour, chacun dans leur registre. Tous deux sont publiés dans la nouvelle collection théâtre de Guillaume Robert (Flammarion). Deux auteurs, Florian Zeller (en répétition avec Lætitia Casta, à la une de « Point de vue », en photo ci-dessous) et David Foenkinos, un drame sur le mensonge amoureux, « Elle t’attend » (un peu chahuté dans les critiques presse néanmoins…) et une comédie dans sa veine loufoque habituelle, « Célibataires », pour un seul plaisir.

Florian Zeller et Laetitia Casta au théâtre

La fille de Patrick Modiano, Marie, compose un deuxième album sensible et onirique « Outland »

Deux ans après son premier album très remarqué « I’m Not a Rose », la fille de l’écrivain Patrick Modiano, revient avec un album plus personnel, « Outland », qui révèle un univers sensible et onirique rythmé par des mélodies pop saupoudrées de folk. A propos du choix de la langue de Bob Dylan pour …

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Concours de nouvelles rock’n roll

Si l’esprit rock se décline aujourd’hui sur papier, de nouvelles générations se pressent, la plume à la main à l’instar des jeunes groupes qui reprennent les guitares et investissent les scènes un peu partout en France. Tout donner, tout de suite. Se cramer, à fond, sans calcul. Comme pour le rock, plus c’est court, plus …

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