Buzz littéraire

Articles de cet auteur

« American Psycho », en comédie musciale à Broadway?

Patrick Bateman, le héros sanguinaire du roman de Bret Easton Ellis, poussant la chansonnette sur les planches de Broadway, une blague ? Peut-être pas…

Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme de Cormac McCarthy

Avec Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme, Cormac McCarthy lâche un peu le western pour le roman dense et noir. Mais à travers l’histoire banale d’un homme qui tombe sur un paquet de dollars et d’emmerdes, il décrit toujours de manière impitoyable les territoires américains désolés et oubliés de Dieu.

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Rentrée littéraire 2008 : les choix d’Amélie Nothomb

En cette rentrée littéraire, l’auteur du Fait du prince ne fait pas que publier son 24e roman et en assurer la promo, mais prend aussi le temps de lire ses confrères et consoeurs. A l’occasion d’une interview du journal Métro elle dévoile ses coups de cœur :

« La Meilleure Part des Hommes » de Tristan Garcia: dans la violence des années 80 dans l’ombre du sida

Chronique des années quatre-vingt, conte moral désenchanté et réflexion sur le Sida, La Meilleure Part des Hommes, premier roman cru et cruel du jeune Tristan Garcia, fait l’un des événement de la rentrée littéraire de septembre 2008, entre louanges et réserves quant au style « déconstruit » de l’auteur:

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Réactions sur le film « Entre les murs » de François Bégaudeau, palme d’or 2008 (+ extraits choisis de son « Antimanuel de littérature »)

Buzz maximal pour François Bégaudeau, Mr Palme d’or 2008, pour son film « Entre les murs » adapté de son roman éponyme. Difficile de ne pas tomber ces derniers jours, en ouvrant un journal ou un magazine, sur une interview de l’ancien prof de français (qui nous apprend entre autres qu’il a décidé de racheter le FC Nantes ! et donc d’arrêter d’écrire ?), répondant à des questions aussi intelligentes que « N’avez-vous pas peur que les jeunes acteurs prennent la grosse tête après ce succès ? » (le pauvre, on compatit !), et autre polémique toute aussi subtile sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un film mais d’un documentaire ou alors est « caricatural » (on se doute que ce n’est pas comme ça partout… on est pas cons non plus !). Bref, toujours est-il qu’il devenait urgent d’aller voir ce qu’il en était entre les murs d’un UGC ciné cité fissa ! Quelques réactions en « mode oral » après cette immersion de « violence des échanges en milieu tempéré » :

Interview de Stéphane Million, éditeur indépendant (Stéphane Million Editeur) : « Chez Scali, j’ai appris tout ce qu’il ne fallait pas faire »

Vous êtes nombreux à vous interroger sur la nouvelle maison d’édition indépendante créée par Stéphane Million, connu pour sa revue littéraire Bordel, après avoir œuvré chez Scali pendant environ 1 an et demi. A l’occasion de la rentrée littéraire 2008 (où il publie 3 romans), il a accepté de revenir sur son expérience d’éditeur, livrer son regard sur le paysage littéraire et nous raconter sa nouvelle aventure en solo animée par la passion et l’envie de découvrir toujours plus de nouveaux talents… Avec un goût non dissimulé pour les plumes venues du web ! (illustration ci-contre : autoportrait par Stéphane Million, version photo et… BD !)

Pourquoi tout n’est pas à jeter dans « Le Marché des Amants » de Christine Angot ?

Au fil des rentrées littéraires, Christine Angot, encensée en 1999 pour son roman « L’inceste », est chaque fois plus durement attaquée, souvent davantage sur sa personne que sur son œuvre du reste… Bouc émissaire favori et cible de railleries et autres pastiches, le Prix de Flore 2006 n’aura certes encore pas livré un chef d’œuvre en cette rentrée 2008 voire même un livre raté, insipide, irritant… Et pourtant en brassant des thèmes finalement assez ambitieux et universels, reste tout de même « quelque chose ». Ces quelque chose qui font qu’on ne peut s’empêcher d’être touché malgré tout…

De « Camping Atlantic » à « New Wave » d’Ariel Kenig, Le temps des amitités adolescentes (+ extraits)

Après « La belle personne » de Christophe Honoré, nouveau rendez-vous cinématographico-littéraire sur Arte ce soir à 21h avec la diffusion de « New Wave », film-livre de Gael Morel et d’Ariel Kenig. Depuis 2005, Ariel Kenig fait entrendre sa voix singulière au sein de la littérature nouvelle génération. Auteur protéiforme, il s’est déjà illustré au théâtre et en littérature à travers des écrits pour la jeunesse, essai engagé et bien sur ses romans qui explorent les affres de l’adolescence, le temps des amitiés, de la fascination, du rejet… Autant de chemins initiatiques qu’il dépeint dans « Camping Atlantic » puis « La Pause » (qui vient de paraître en poche) et aujourd’hui « New Wave ». Un roman à la genèse pour le moins original et l’occasion de confronter la première (ré-éditée en poche début 2008, J’ai lu Nouvelle génération) et la dernière parution d’Ariel Kenig.

« Appelez-moi par mon prénom » de Nina Bouraoui, Anatomie d’une rencontre amoureuse (+ extrait choisi)

Comme dans « Mes mauvaises pensées » (probablement son livre le moins réussi), Nina Bouraoui déroule, dans « Appelez-moi par mon prénom », son onzième roman, le filet serré de ses pensées en phrases, mais qui s’enchaînent ici avec fluidité et sans chapitres, pour raconter la naissance et le développement d’une passion à distance, entre une écrivain parisienne et un artiste plasticien (également lecteur admirateur) suisse de 16 ans son cadet, façon Marguerite Duras et Yann Andréa.

Michel Houellebecq, star (mystère) de la rentrée littéraire ? (mise à jour: parution de « Ennemis publics, Correspondance de Michel Houellebecq et de Bernard-Henri Lévy »)

L’auteur de « La possibilité d’une île » fait l’objet de deux interviews fleuve dans les magazines GQ (où il est interviewé par Frédéric Beigbeder qui compte parmi ses fidèles soutiens et ami) et Technikart. Pourtant l’écrivain qui réside toujours en Irlande n’a – a priori- aucune actualité littéraire mais une ciné (l’adaptation de son livre « La possibilité d’une île » sort sur grand écran en octobre prochain.). Au premier, il s’exprime de façon plus large sur de nombreux sujets et n’hésite pas à reconnaître un certain reniement de certaines de ses « valeurs de jeunesse » (anti-libéralisme), au deuxième il revient sur toute l’aventure de la réalisation de son film et de l’accueil médiocre qui en a été fait. Autre occasion de faire encore parler de lui : l’adaptation, musicale cette fois, de son poème « La possibilité d’une île » par Carla Bruni (en écoute ci-dessous). En filigrane, court également une mystérieuse rumeur sur la possibilité d’un roman (confirmée entre les lignes à Technikart) à paraître chez Flammarion sous peu (mise à jour : parution le 8 octobre de « Ennemis publics, Correspondance de Michel Houellebecq et de Bernard-Henri Lévy »)… Notre Michel national serait-il la vraie star de la rentrée littéraire ?

« Dessous c’est l’enfer » de Claire Castillon, Entrez dans la fosse aux lions ! (+ interview vidéo de Claire Castillon)

Avec son sixième roman « Dessous c’est l’enfer », (qui annonce immédiatement la couleur !), Claire Castillon, « experte en contes cruels » selon l’expression du Monde des livres, continue de disséquer la féminité, le couple, le mariage, les relations hommes-femmes, la famille et l’enfance (malheureuse), de son regard noir charbon et de sa plume sardonique toute en ironie. Une certaine radicalisation se fait ici sentir, depuis son premier opus « Le grenier » où déjà elle réglait ses comptes avec la gente masculine (et les hommes adultérins en particulier). La violence des sentiments et des incompréhensions saupoudrée d’une certaine perversité prend le lecteur à la gorge et rend la lecture âpre… Verdict ?

Les gens du Balto de Faïza Guène

Les Gens du Balto, nouveau roman de Faïza Guène confirme son véritable talent d’écrivain. Avec ses deux ouvrages précédents, Du rêve pour les oufs et Kiffe kiffe demain, l’auteur de Bobigny, de parents originaires d’Algérie, a imposé sur la scène littéraire française une voix originale, revigorante, et délestée de toutes les contraintes formelles qui ont depuis longtemps commencé à faire bâiller tout le monde. Loin de la chronique de banlieue ou du témoignage social auxquels on a souvent associé à ses écrits, Les Gens du Balto se révèle être un texte truffé d’humour et de suspense, à mi-chemin entre un polar déjanté et un hommage à la France semi-profonde. Situé au terminus d’un RER, la ville-cadre du roman porte un nom éloquent – Joigny-les-deux-bouts, et telle qu’elle nous est décrite, évoque bien davantage nos campagnes oubliées que nos cités parfois surmédiatisées.

Lacrimosa : Lettre en demi-teinte à Régis Jauffret… et à Charlotte

« On peut décrire l’état du désespéré en proie au désespoir directement, en le faisant parler, suivant le procédé des poètes. Mais l’on ne peut déterminer le désespoir que par son contraire ; et pour que la réplique ait une pleine valeur poétique, elle doit offrir dans un langage coloré le reflet de l’opposition dialectique. » Soren Kierkegaard.

Mon cher Régis,
Permettez que je vous appelle Régis. Permettez que je m’imagine m’adresser à vous. Ça me défrise un peu de penser que je fais la retape en direction de vos futurs clients. Même si j’ai l’impression de ne faire que ça depuis des années. Pas depuis le début quand même c’est vrai, à l’époque j’étais plus intéressé par les aventures de Galactus. Convenez d’ailleurs que c’est heureux, puisque si j’avais commencé par la lecture de votre pièce de théâtre, je me serais certainement désintéressé de la suite de votre carrière. N’empêche, depuis près d’une décennie que je vous suis avec l’ardeur d’un roadie, j’ai l’impression d’avoir un peu contribué à votre notoriété critique, puis publique, puis médiatique, et finalement à cette collection de médailles en chocolat que vous ne finissez plus d’accumuler.

La princesse de Clèves (Mme de La Fayette) adaptée par Christophe Honoré au ciné (« La belle personne »)

L’adaptation du roman classique « La princesse de Clèves » de Madame de la Fayette (fustigé notamment par Nicolas Sarkozy, voir ci-dessous) par l’écrivain et réalisateur Christophe Honoré, sous le titre de « La belle personne« , ne tient pas forcément ses promesses. Critique du film comparé au livre et explications de Christophe Honoré, le réalisateur :

Le concept de « rentrée littéraire » (et panorama des tendances de la rentrée 2008) 2/2

Suite de notre tour d’horizon de la rentrée littéraire 2008… Qui dit « tri » dit « décryptage » et « tendances ». Tentative d’un panorama (en forme de patchwork)…

Sortie poche de « Cendrillon » d’Eric Reinhardt, star de la rentrée littéraire de septembre 2007 (extrait)

Il était à la Une de tous les médias, encensé de toute part, le fameux « Cendrillon » d’Eric Reinhardt est un roman polyphonique, roman choral sur la classe moyenne, milieu de prédilection de l’auteur de « Le moral des ménages », à travers lequel il imagine celui qu’il aurait pu devenir s’il n’avait pas rencontré sa compagne à l’âge de 23 ans. Un autoportrait spéculatif et une mise en abîme qui nous entraîne dans les trajectoires de trois personnages : Laurent Dahl, trader multimillionnaire en fuite après avoir effectué une opération frauduleuse, Patrick Neftel, obèse frustré coincé chez sa sa mère se gavant de téléréalité et enfin Thierry Trockel, géologue travaillant à extraire de la chaux pour une multinationale et surfant sur des sites pornographiques… Un roman très personnel qui fait aussi la part belle à de nombreuses digressions, considérations sur l’art, le cinéma, la littérature et rend notamment un hommage récurrent au poète Mallarmé, adulé par l’auteur. Extrait choisi pour vous mettre dans l’ambiance… :

La rentrée littéraire des romanciers… au théâtre et au ciné

En cette rentrée littéraire 2008, les romanciers ne nous donnent pas seulement rendez-vous dans les librairies mais aussi au théâtre et au cinéma. Petit aperçu du programme :

« Guerre à Harvard » de Nick Mc Donell, Tentative d’un campus-novel post 11 septembre

Attardons-nous plus précisément sur « Guerre à Harvard » de Nick Mc Donell, suite à notre tour des teen-novels de la rentrée littéraire 2008. Dans ce court récit de 95 pages, l’auteur creuse le sillon de l’autofiction estudiantine, après deux premiers romans très remarqués et traduits dans une dizaine de langues – Douze (Denoël, 2004) et Le troisième frère (Denoël, 2006).

Les teen-novels de la rentrée littéraire : « Encore un jour sans massacre » de T.Dirick, « Journal d’un dégonflé » de J. Kinney, « Guerre à Harvard » de N. Mc Donell, « Corniche Kennedy » de M.de Kerangal, Ravalec…

Après les phénomènes fin 2007, « Boris Bergmann » (qui publiait, à 15 ans, chez Scali, « Viens là que je te tue ma belle » soit le journal romancé d’un ado faisant son éducation à travers la découverte du rock, prix de Flore du lycéen) et du blogueur « Brad-Pitt Deuchfalh » (qui racontait ses déboires de collégien sur son blog avant de devenir un livre édité chez M6 Editions, élu d’ailleurs livre de l’été), qui ne nous avait pas enthousiasmés mais qui ont apparemment su rencontrer leur lectorat, au moins pour le deuxième, la rentrée littéraire réserve encore quelques récits/romans dans cette même veine mais aussi de façon plus générale sur l’adolescence ou encore le monde des campus… Un genre où il reste difficile d’éviter les clichés et où le niveau littéraire est inégal…

Ventes record pour « Les tribulations d’une caissière » de la blogueuse Anna Sam et « La caissière » de Catherine Moret-Courtel

Souvenez-vous, nous vous avions présenté son blog, puis elle nous avait accordé une interview à l’occasion de la publication de son ouvrage (document), « Les tribulations d’une caissière », adapté de son blog, quelques mois plus tard, la plus célèbre ex-caissière de France (et diplômée d’un DEA de lettres modernes) caracole en tête des ventes de librairies avec plus de 80 000 exemplaires vendus !