Buzz littéraire

Articles de cet auteur

« Babylon AD », réduit le roman philosophique « Babylon babies » de Dantec à un film de « gros bras »

Adapté un roman de Maurice G. Dantec est une gageure quand on connaît le goût de la digression métaphysico-scientifico-philosophico-géopolitico-théorique de l’auteur qui en truffe ses intrigues souvent alambiquées (et qui servent davantage de prétexte à ses romans à idées). Il s’agit ici de la deuxième adaptation au cinéma d’une de ses œuvres après La Sirène rouge, d’Olivier Megaton (Le Transporteur III) avec Jean-Marc Barr et Asia Argento en 2002.

Le concept de « rentrée littéraire » (et panorama des tendances de la rentrée 2008) 1/2

C’est l’évènement littéraire de l’année, celui dont il faut être, celui dont il faut parler, « une maladie française qu’il ne faut surtout pas soigner.», selon la formule de Mister Beigbeder*, avec ses statistiques (676 pour le millésime automne 2008, en légère baisse), ses stars, ses oublié(e)s, ses polémiques, spéculations, stratégies, ceux dont on parle trop ou pas assez, ceux dont on ne se souviendra plus le mois ou l’année d’après, ceux qui marqueront peut-être l’histoire littéraire… Hérésie ou moment béni: dans tous les cas on ne peut pas y couper !

L’Homme qui tombe de Don DeLillo

Don DeLillo s’est lancé sans réfléchir dans l’écriture de L’Homme qui tombe, trois ans après son article In the ruins of the future (Dans les ruines du futur) paru quelques semaines après le 11 septembre, au lendemain de la réélection de George Bush. Il reste à ce jour le roman le plus juste jamais consacré …

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Que lit-on… à Paris plage ?

Du lundi 21 juillet jusqu’au 21 août, Paris Plage déroule de nouveau son sable chaud et ses palmiers d’importation pour nous donner un avant goût de vacances (ou prolonger celle des juillettistes). Les livres sont bien sûr au rendez-vous. Petit photo-reportage en live des lectures de Paris plage (pas de Marc Lévy ni de Guillaume Musso à l’horizon !) :

« Dans ma chambre » de Guillaume Dustan, La vie (homo)sexuelle de Guillaume D.

Dans ce premier roman, paru en 1996, intitulé explicitement « Dans ma chambre », (feu) Guillaume Dustan, écrivain gay revendiqué et prix de Flore 99, nous fait pénétrer dans son intimité érotique et majoritairement autobiographique. Lui-même définit cette œuvre d’autofiction comme son « autobiographie érotique sur fond de grégorien-rap, parce que quand j’écris, j’écoute Depeche Mode » (p.63). Ces confidences livrées à sa doctoresse sont les seules à illustrer son approche très personnelle de l’écriture. « Dans ma chambre » est un roman cru, direct, sur les us et coutumes, si l’on peut dire ainsi, du monde ou plutôt du ghetto gay auquel Dustan appartient dans les années 90. Sa confession intime nous dévoile une succession de scènes d’amour hard, clairement détaillées, sans affect ni recul. Une approche presque clinique et technique où le plaisir rime presque avec performance sexuelle et surtout liberté totale de « jouir sans entraves ». Avec pour background l’épidémie de sida qui décime son entourage, l’auteur-narrateur laisse apparaître au fil des pages un état psychologique plutôt désespéré et hanté par la mort.

« Journal d’une jeune chinoise sur le Net » de Mu Zimei : Aventures entre Canton et Pékin…

C’est en 2003 qu’a été publié sous forme de livre (traduit en 2005, aux éditions Albin Michel en France) le blog de la chinoise Mu Zimei (de son vrai nom Li Li). Aboutissement du succès phénoménal rencontré par le journal intime en ligne de l’auteur, une chroniqueuse cantonaise de 25 ans, diplômée de philosophie. Elle y confie ses aventures sexuelles multiples et rencontre un buzz sans précédent lorsqu’elle évoque sa relation avec une star locale de la musique (marié). La ruée médiatique aidant, elle devient un phénomène de société, censurée comme il se doit par le gouvernement. Nympho, exhib’, une traînée ou au contraire une femme libre voire une égérie féministe favorisant « l’éveil social de la chine post-maoïste »… : on a tout entendu pour la qualifier. Mais ce « Journal sexuel d’une jeune chinoise sur le Net » (traduction un peu racoleuse du titre original « Lettres d’amour posthume ») ne doit pas être réduit au simple « récit de ses galipettes amoureuses ».

« Les Onze mille Verges » de Guillaume Apollinaire, Aventures priapiques… et rocambolesques !

« Les Onze mille Verges » de Guillaume Apollinaire, classique de la littérature érotique, oeuvre du poète symbolique connu notamment pour ses poèmes d’amour fou à Lou : « Poèmes à Lou », circulait sous le manteau au début du siècle en chuchotant que l’on y trouvait du « Sade accommodé à la sauce rabelaisienne ». Une définition plutôt appropriée pour ces tribulations sexuelles du fantasque et débridé prince roumain Mony de Vibescu, à travers l’Europe jusqu’au Japon. De 1907 à 1970, ce livre fut édité et vendu clandestinement.

Les romans du 11 septembre de l’été dans le sillage de « La belle vie » de Jay McInerney

Les attentats du 11 septembre sont devenus une source d’inspiration (et peut-être même un genre ?) littéraire à part entière. Cataclysme physique et moral, traumatisme humain, remise en question personnelle ou familiale… : les écrivains américains et un français (Frédéric Beigbeder pour ne pas le nommer avec son poignant et original « Windows on the world ») …

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« Le boucher » d’Alina Reyes: Ebats et abats

« Le boucher » d’Alina Reyes déboule en 1988 sur le devant de la scène littéraire signé d’une petite jeune femme de 32 ans brune et incandescente avec un court et fulgurant roman au titre sanguinaire. Publié sous un pseudonyme (qu’elle conservera ensuite) emprunté d’une nouvelle de Julio Cortazar (« La Lointaine, Journal d’Alina Reyes ») et écrit en une semaine pour participer à un concours de littérature érotique – alors qu’elle était étudiante à Bordeaux, – elle défraie la chronique et s’impose d’emblée comme l’un des plus importants auteurs contemporains de littérature érotique (même si cette étiquette lui semble réductrice…

Histoire d’O de Pauline Réage (Dominique Aury), Attache-moi ou L’insoutenable liberté du corps

Histoire d'O Pauline Réage roman analyse critique

« Monte, dit-il. Elle monte. »
Toute la dialectique d’Histoire d’O de Pauline Réage est contenue dans cette simple première injonction.
Un ordre, sans explication, une soumission, sans interrogation, ni inquiétude.
O embarque avec son amant. Elle le suit confiante, s’en remet entièrement à lui, quelque soit la destination, quelque soit l’issue…

« Sous le manteau » : Delphine de Vigan, Anna Rozen, Philippe Jaenada, Serge Joncour revisitent l’érotisme des années folles

Un beau livre illustré, au titre suggestif « Sous le manteau », mêlant nouvelles inédites de plusieurs écrivains contemporains (Delphine de Vigan, Anna Rozen, Philippe Jaenada, Serge Joncour) et cartes postales érotiques du début du XXe siècle vient d’être publié aux éditions Flammarion. Un concept original qui a inspiré des nouvelles pleines d’humour, de malice sensuelle et de fraîcheur aux auteurs du XXIe siècle !

Philippe Djian adapté en BD (« Mise en bouche ») par Jean-Philippe Peyraud

Une nouvelle écrite par Philippe Djian (”Mise en bouche”), inspirée du fait divers de la prise d’otage de l’école de Neuilly-sur-Seine en 1993 par celui qu’on surnomma Human Bomb et parue dans un supplément des Inrockuptibles en 2003 (initialement prévue pour être un chapitre de son livre « Friction ») a donné lieu à une adaptation, du même titre, en BD par Jean-Philippe Peyraud (le dessinateur de la série Premières chaleurs…). Une parution en juin 2008 aux éditions Futuropolis.

François Bégaudeau écrit son « Antimanuel de littérature » (rentrée littéraire 2008) + Ariel Kenig

Le jeune et heureux lauréat de la palme d’or du Festival de Cannes pour « Entre les murs » ne compte pas s’endormir sur ses lauriers justement et reviendra pour la rentrée littéraire 2008 avec un nouvel opus en forme d’essai –L’antimanuel de littérature (voir notre chronique) – qui analyse, avec son anticonformisme habituel, l’enseignement littéraire en …

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Dossier : Le potentiel érotique de la littérature…

Cet été, nous vous proposons un petit dossier de littérature dite « érotique ». Un genre qui prête à interrogations et à quelques controverses… Qu’appelle-t-on « littérature érotique » ? Une littérature ghettoïsée qui se lit honteusement dans des rayons à part dans les librairies ou qui devrait, au contraire, intégrer, sans aucun distingo, la « noble » littérature générale ? Et comment écrit-on, écrivait-on, aujourd’hui et hier, l’intimité physique, le plaisir charnel ? Comment traduire avec des mots ce qui se vit avant tout par le corps ? Comment trouver une justesse et y a-t-il des « limites » à ne pas franchir, des « règles » à respecter ? Allez, un peu de masturbation… intellectuelle pour débuter ce dossier :

Concours de romans sur le thème de l’horreur

Les Éditions L’Olibrius Céleste organisent un concours de romans gratuit ouvert à tous les auteurs d’expression française.

Talent blog : « Simone », l’enfant terrible des blogs de filles !

Depuis près d’un an, un blog fait l’objet d’un bouche-à-oreille notable dans la blogosphère et grincer quelques dents… « Simone de Bougeoir », la blogueuse bien-nommée, est en effet une sorte d’anti « blog de fille » (les blogs tenus par des filles traitant de mode, maquillage et autres sujets cosmétiques courtisés par les marques) et aime à se moquer gentiment (ou férocement, à vous de voir !) de certaines pratiques des « blogueurs influents » (à ne pas manquer ses célèbres « simonecasts » !).

« Ferdinand et les Iconoclastes » de Valérie Tong Cuong, Un business-novel en forme d’utopie qui ne tient pas ses promesses…

On entend beaucoup parler de Valérie Tong Cuong ces derniers temps pour son dernier opus « Providence » (paru en avril 2008), un roman choral souvent comparé par la critique au film « Magnolia » (d’Anderson) et qui est d’ailleurs en cours d’adaptation ciné. L’occasion de revenir sur l’un de ses précédents succès publiés en 2003, « Ferdinand et les Iconoclastes » (disponible en poche Nouvelle génération, J’ai lu). Quatrième roman de l’auteur qui aime à cultiver les histoires plutôt noires voire désespérées où le mal-être, l’inadéquation à soi et la non intégration aux autres prédominent (notamment «Big», «Gabriel» et «Où je suis»)… Cette mère et « femme de » (elle est l’épouse d’Eric Tong Cuong, golden boy de la pub reconverti dans l’industrie musicale), ex professionnelle de la « communication », passée aussi par la case journalistique avant de s’adonner à l’écriture et à la musique (chanteuse sous le pseudo de « Qvoice » au sein du groupe electro trip-hop « Quark »), a fait grand bruit à l’époque de la sortie de ce roman, récoltant des critiques enthousiastes.

Interview expresse de Claire Castillon (prochain roman 2008 : « Dessous, c’est l’enfer »), Salon du livre 6/6

Dernier de nos entretiens express avec les auteurs à l’occasion du Salon du livre 2008 où l’on a réussi à cueillir une Claire Castillon très demandée par ses nombreux lecteurs et lectrices en dédicace ! Venue présenter notamment ses deux derniers recueils de nouvelles, « On n’empêche pas un petit cœur d’aimer » (2007) et « Insecte » (2006), sachez d’ores et déjà qu’elle publiera à la rentrée de septembre 2008 (en librairie le 20 août), un nouveau (et sixième) roman intitulé « Dessous, c’est l’enfer ».

Sélection de quelques sorties poches de l’été 2008…

Quelques sorties poches de littérature nouvelle génération à glisser peut-être dans votre valise cet été ?

Un bonheur parfait de James Salter: « Nous sommes nés pour ne rien avoir, pour que tout file entre nos doigts. »

Paru initialement en 1975 sous le titre Light years, Un bonheur parfait de James Salter a fait l’objet de ré-éditions plus récentes. Connu pour son roman American Express (1995) notamment, après une expérience de pilote dans l’US Air Force et sa participation à la guerre de Corée, il est admiré pour son « style à l’élégance …

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