Nous fêtions dimanche dernier nos mamans. La maman, la mère : ce personnage, cette icône, hautement littéraire et romanesque, a inspiré et inspire de nombreux auteurs d’hier et d’aujourd’hui. Hommage ou réglement de compte, mère chérie ou honnie, envahissante, absente ou dévouée, elle déchaîne les passions et hante les imaginaires honteux, reconnaissant, culpabilisant ou nostalgique des écrivains. De toute les générations et époques, ils ont tenté d’écrire leur relation ou « non relation » avec celle qui leur a donné la vie, en puisant dans le vif de leur enfance. Quelle importance en effet elle tient dans notre vie ! Déterminante sans doute. Une maman est celle qui vous donne votre premier livre, vous ouvre vos premières pages et vous fait découvrir un monde peuplé de géants, d’ogres, de renard rusé, de petit garçon en bois avalé par un cachalot (vous vous demanderez longtemps « comment c’est d’être dans le ventre d’un cachalot »), de chocolaterie, de montagne ou d’haricot magique… C’est une maman qui vous donnera un jour sa bibliothèque rose et verte, dont les chapitres jaunis vous tiendront éveillée si tard la nuit que votre grand-mère aura peur que vous ne vous « abîmiez les yeux ». C’est une maman qui vous donne ce goût, cette imagination là, qui a cette patience de lire à voix haute, avec le ton, de suivre avec son doigt les lignes que vous déchiffrez, très vite, naturellement (alors que vous pleurerez toutes les larmes de votre corps pour faire vos additions…).
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