Publié en 1995, grand prix de l’imaginaire et prix Rosny Aîné en 1996, ce roman culte (écoulé à 60 000 exemplaires à l’époque ) a révélé Maurice G. Dantec à un large public, après le succès de son premier ouvrage « La sirène rouge » (la cavale infernale d’une gamine au cœur de l’Europe gangrenée) qui le consacre « prince », « chef de file de l’école du néopolar », « messie du cyberpolar français » ou encore du « polar d’anticipation », « neuropolar » ou « polar technoïde »… Les étiquettes ne manquent pas ! Un roman d’avant sa reconversion au catholicisme, son combat chrétien, sioniste, pro-américain, anti-laïque, fasciste et « contre-révolutionnaire militant »… Déchaînant (déjà !) les passions, ce livre encore qualifié de « black book neuromatriciel » se distingue notamment par la combinaison des genres qu’il réussit à opérer en particulier celui du roman noir policier et de la science-fiction (prospection scientifique), tout en les dynamitant par une myriade de considérations politiques, métaphysiques ou encore philosophiques… Ce qui lui confère des allures de roman à thèse. Foisonnant donc, imaginatif sans aucun doute, haletant parfois mais surtout inégal voir bancal, « Les racines du mal » tente comme leur titre l’indique de remonter à l’origine de la violence et des crimes humains, dans ses tréfonds les plus obscurs et d’en comprendre les mécanismes. Un pari ambitieux qui ne tient hélas pas toutes ses promesses…
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