Buzz littéraire

Articles de cet auteur

L’art d’écrire et l’engagement politique de l’écrivain selon Paul Auster

Dans un entretien accordé au magazine Lire, de février 2007, à l’occasion de la parution de son dernier opus « Le scriptorium », raté selon le critique Eric Neuhoff au Figaro (« Ca se voudrait kafkaïen, ça n’est que plat, secondaire, radoteur, prévisible et narcissique » écrit-il, colérique à son sujet !) Paul Auster, qui fête ses 60 ans (et publiait il y a 20 ans, en 1987, son premier succès : « Cité de verre »), a confié sa conception de l’art d’écrire, la part sombre de l’écrivain, et a ré-affirmé ses positions politiques notamment son rejet des actions de Bush. Son dernier roman peut aussi être lu comme une parabole politique a t’-il expliqué. Des propos intéressants au regard des interrogations soulevées ici récemment sur les impasses mortelles du roman et la pertinence du mariage littérature/politique.

Appel à nouveaux talents chez Actes Sud (prix de l’Inédit)

Le Festival du livre de Mouans-Sartoux organise en faveur des nouveaux talents la quatrième édition du prix de l’Inédit, prix Actes Sud-Le Monde. Le manuscrit du lauréat sera édité par Actes Sud. Pour 2007, le thème est «Fiction(s) d’ailleurs». Un concours ouvert à tous.

« Le cosmonaute » de Philippe Jaenada, Guerre conjugale

« Le cosmonaute » de Philippe Jaenada nous entraîne dans une toute nouvelle aventure de l’auteur, après avoir suivi sa « vie de jeune-homme », comme il l’appelle, dans ses trois premiers opus dont le célèbre « Le chameau sauvage » (prix de Flore 97), « Néfertiti dans un champ de canne à sucre » et « La grande à bouche molle ». Celle de la paternité mais aussi et surtout celle de la vie (rangée, dans tous les sens du terme !) en couple, celle de l’engagement, de la fidélité et de la stabilité. Après sa vie de célibataire légère et fluctuante, son nouveau héros est désormais casé… jusqu’aux dents ! Sa case ressemble à une prison, aussi hermétique qu’une combinaison de cosmonaute C’est donc derrière le hublot qu’il nous donne de ses nouvelles et livre ainsi un témoignage poignant sur une vie de couple extrême.

American Psycho vu par Bret Easton Ellis… 10 ans après

10 ans après l’immense succès, les attaques et polémiques d’American Psycho, l’auteur âgé de 40 ans pose un autre regard sur son roman explosif…

Ecrivain et lecteur : une histoire d’incompréhension ? (citation Pierre Bayard)

« Tout écrivain qui a discuté un peu longuement avec un lecteur attentif connaît cette expérience d’inquiétante étrangeté où il se rend compte de l’absence de correspondance entre ce qu’il a voulu faire et ce qui en a été compris. » (Pierre Bayard)

Le complexe de l’écrivain « génial » par Charles Bukowski (extrait de « Women »)

Vous avez dit problème d’égo ?

« En attendant l’or » : la revue de la littérature alternative entre en scène ! (2 vidéos : Antoine Dole, Olivia Michel et Max Monnehay)

Ils attendent l’or et nous…, nous les attendions. Avec impatience ! Antoine Dole et Olivia Michel, deux des blogueurs les plus talentueux de l’e-scène littéraire, ont tenu leurs promesses et publient avec les éditions du Cygne le premier volume de leur revue littéraire « En attendant l’or » : le rendez-vous de la scène littéraire alternative.

Régis Jauffret poursuit ses « Microfictions » en vidéo sur Internet

Le mystérieux site annoncé par Régis Jauffret vient de faire son apparition sur la toile. Baptisé « Interview Génération », l’initiative a de quoi intriguer. Entre travail plasticien, expérimental et journalistique, il met en ligne une série de vidéos (une quarantaine pour l’instant) qui donnent la parole à des quidams hauts en couleur : SDF, roumain clandestin, gréviste, adolescente en crise ou encore un jeune homme en deuil de son teckel…, entrecroisés avec quelques personnalités littéraires…

Le dilemme de « la bonne éducation »

Dans son chef d’oeuvre « Tendre est la nuit », Francis Scott Fitzgerald s’exprime à travers la voix de son héros Dick Diver, au cours d’une discussion mondaine avec sa belle-soeur Baby Warren sur les inconvénients des gens « bien élevés ». Mais réalise ensuite qu’hélas « être bien élevé » est souvent préférable à l’honnêteté pure et directe…

Avoir « l’oreille littéraire » selon Régis Jauffret (vidéo)

A l’occasion du colloque « Enjeux contemporains du roman » qui s’est tenu les 26 et 27 janvier derniers à l’initiative de la Maison des écrivains, Régis Jauffret s’est exprimé sur sa conception du « roman », un genre bien controversé ces dernières années (paraît-il même que « le roman français est nul » ou que « la littérature contemporaine est en péril » minée par ses « impasse mortelles » !). Bref, il a su avec intelligence s’extraire des débats stériles pour se pencher sur le coeur littéraire et éviter les considérations périphériques oiseuses. Je retiens plus particulièrement le passage où il a parlé « d’oreille littéraire » par analogie avec l’oeille musicale des musiciens. Une sorte de « précision absolue » pour reprendre ses termes. Un sujet qui a fait écho à quelques réflexions connexes que je m’étais faites récemment justement.

« Boys in the band » de David Brun-Lambert : La bio fictive fait-elle le roman ?

Récemment les propos de Tzvetan Todorov, auteur de « La littérature en péril » dans Télérama a relancé la polémique sur le soi-disant danger de la littérature nombriliste ou narcissiste (un beau bourrage de crâne !). Si la vie d’un auteur peut souvent être la matière première de son inspiration (et il n’y a rien de répréhensible à cela), il arrive un moment où ce matériau s’épuise bien naturellement. C’est ainsi que nous assistons au boom du « roman biographique » (qui trouve son pendant cinématographique dans le « biopic ») basé sur des faits réels. A ce sujet David Lodge (encore un célèbre « nombriliste » mais c’est fou ça !) commentait dans le magazine Transfuge : « Nous vivons dans une société où l’on croule sous les faits souvent extraordinaires. Cela donne l’impression de vivre dans un monde spectaculaire. Vous pouvez recevoir des informations 24h/24 ! Cette surinformation confère une grande puissance au roman fondé sur des faits authentiques, plus séduisants pour le public que la pure fiction. »
Et d’ajouter « Trouver le matériau de son oeuvre est un problème capital. Or, avec le temps, pour la plupart des gens, les expériences de vie se raréfient : ils tombent amoureux, se marient, font des enfants, etc. Un écrivain confronté à ses limites va se tourner vers les histoires et expériences des autres. » C’est sur cette introduction un peu longue que l’on arrive au roman « Boys in the band » de David Brun-Lambert (ex journaliste de Radio Nova). Une bio « fictive » du cultissime Pete Doherty, rockstar internationale d’origine anglaise du moment, déguisée en roman (dont le titre est celui d’un des morceaux du groupe). Crédible ?

A propos d’un (premier) baiser : Nicolas Rey, Arnaud Cathrine, Niccolo Ammaniti, Anna Rozen, Lola Gruber, Jeffrey Eugenides, Matzneff, Fitzgerald, Bukowski, Djian, Sagan…

A l’occasion de la Saint Valentin, fête des amoureux, commerciale certes mais à laquelle on aime se prendre au jeu, Buzz… littéraire s’intéresse plus particulièrement au (premier) baiser, version littéraire. Celui sur lequel une existence peut basculer. Un homme, une femme, un premier rendez-vous et l’espoir brûlant de lèvres qui se scellent et se goûtent enfin. Mais avant ce baiser décisif, le prélude délicat et sensuel, hésitant, timide, maladroit ou au contraire fougueux, brutal… Des préliminaires qui s’éternisent parfois avant « d’oser » : Les écrivains « nouvelle génération » et leurs prédecesseurs nous offrent quelques belles scènes « d’avant baiser » et ses conséquences… Lyrique, blasé, émouvant ou poétique. Florilège :

Romans « Tourments amoureux au masculin » : Entre Nick Hornby et Antoine Doinel…

Les états d’âme, les convulsions du cœur ou la tyrannie des sentiment ne sont pas un domaine réservé aux femmes (voir billet sur : la littérature a t’elle un sexe ?). Les jeunes romanciers savent aussi décrire, avec humour et sensibilité, la difficulté d’aimer, à l’heure des téléphones portables et d’Internet. Célibat, peur de l’engagement ou du passage à l’âge adulte, nostalgie, adulescence, misère sexuelle, frustration, petites misogynies, fidélité ou encore rupture sont autant de thèmes qu’ils abordent, en s’inspirant souvent de leur vécu, à la façon d’un Nick Hornby qui fait figure de précurseur de cette nouvelle littérature masculine. En Angleterre on lui a même donné un nom « lad lit » (« littérature de mecs ») par opposition à la « chick lit » (« littérature de nana »).

« Neiges artificielles » de Florian Zeller, Que devient la blancheur quand la neige a fondu ?

C’est avec ce court et premier roman que Florian Zeller, figure désormais majeure de la littérature nouvelle génération française, a fait son entrée dans le monde des lettres. Un roman frais, pétillant mais qui révèle aussi derrière sa désinvolture de jeune-homme insouciant, une nostalgie, une fêlure inguérissable :celle de devenir adulte. Car c’est bien ce qui hante le jeune auteur (et que l’on retrouve comme fil conducteur tout au long de son oeuvre de façon plus ou moins marquée) : ce passage inéluctable à l’âge adulte et son cortège de désillusions sur un monde qui ne sait tenir aucune des promesses de l’enfance. Avec humour et poésie, le jeune-homme, alors âgé de 22 ans, à peine sorti de ses études de science-po, signe ici une première oeuvre plaisante, au charme léger et émouvant, pour laquelle il a reçu le prix de la fondation Hachette. Sous le signe de Shakespeare dont la phrase « que devient la blancheur quand la neige a fondu ? » a été le déclic de son inspiration…

De l’art de dévorer les livres ou Gastronomie littéraire (extrait blog Satinella, « Je veux devenir un livre, un jour »)

Les lecteurs boulimiques se reconnaitront probablement dans cette description savoureuse, aussi comique que tragique, dressée par la talentueuse blogueuse Satinella dont nous vous parlions dans un autre post !

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Festival de la création sur Internet : une chance pour les écrivains du Net ? (mise à jour lauréats)

Vu sur le blog de la rue de Beaune, une affichette sur le festival de Romans de la création sur Internet. Talent littéraire, musical, de dessinateur ou de comédien… le festival de la création sur internet est pour vous ! Du 1er au 3 février 2007, le Festival de Romans célébrera les créateurs qui mettent en ligne leurs créations. Les inscriptions sont ouvertes… Mise à jour 05/02/06 : Les lauréats viennent d’être désignés suite au vote des internautes puis du jury. Deux d’entre eux s’apprêtent à être édités. Deux nouveaux blooks/blivres en perspective

Ecrivains-réalisateurs : Les écrivains sont-ils les mieux placés pour adapter leur roman (de Houellebecq à Yann Moix…) ?

Dans son excellente émission L’Hebdo cinéma, Daphné Roulier s’interrogeait samedi dernier sur la pertinence des écrivains-réalisateurs avec pour témoin privilégié et invité : Michel Houellebecq en personne accompagné de son agent François Samuelson. L’auteur de « La possibilité d’une île » s’apprête en effet à tourner en avril (après sa crise de l’été dernier) l’adaptation de son roman, un conte philosophique qui traite de clonage, de secte et d’immortalité et se déroule entre aujourd’hui et l’an 4000, avec dans le rôle phare de Daniel, un humoriste à succès vieillissant, le comédien Benoît Magimel (qui est représenté par la même agence « Intertalents » que l’écrivain.). Un film produit par Mandarin Films.

Françoise Sagan vue par Frédéric Beigbeder

Leur rencontre : En 1997, l’auteur de « Bonjour tristesse » avait croisé l’écrivain et dandy Frédéric Beigbeder : « Nous avions fait un concours de vodka-tonic. J’avais perdu», précise l’auteur de Windows on the World, qui n’a pourtant rien d’un novice. Il faudra trois ans au jeune homme transi d’admiration avant d’oser l’inviter à dîner. Et quelques vodkas supplémentaires pour qu’il lui déclame «un texte très important» qu’il connaissait par cœur, et ce n’était pas pour l’occasion : «Sur ce sentiment inconnu dont l’ennui, la douceur m’obsèdent, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse…» Les mots coulaient comme l’eau du robinet. Sagan découvrait que le blanc-bec, ce héraut branché de la littérature du moi la vénérait, elle et son écriture de soie. Elle a écouté la première page de Bonjour tristesse, la tête penchée, triturant du bout des doigts sa frange d’adolescente timide. Ses deux yeux noirs dessinaient un regard aigu mi-tendre, mi-narquois. Ce soir-là, Sagan avait 18 ans. Ce soir-là, elle est redevenue pour quelques instants le «charmant petit monstre» adoubé par François Mauriac à la Une du Figaro.

Les jeunes auteurs se mettent en scène : Thomas Lélu et Christophe Paviot

Les écrivains… écrivent des romans certes mais pas seulement. Ils n’hésitent plus à jouer avec leur propre image et à se mettre en scène ! Pour promouvoir leur dernier livre et/ou dans une optique artistique. Après tout pourquoi cloisonner les arts en effet ? Alors voilà qu’ils s’emparent de la caméra ou de l’objectif photographique pour livrer d’étonnants objets à mi-chemin entre création littéraire, plastique et (audio)visuelle dont ils sont les héros. Une exploration créative assez innovante même si elle peut parfois dérouter en particulier dans un pays comme la France où l’esprit conservateur domine et où toute tentative de sortir des sentiers battus (ou de mélanger les genres) ne manque pas de faire froncer les sourcils…

Stéphane Audeguy, lauréat du prix des Deux-Magots 2007

L’autre prix du mythique café littéraire de Saint Germain des Prés (après le Prix de Flore) vient d’être décerné à Stéphane Audeguy pour son ambitieux roman picaresque « Fils unique ».