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Articles de cet auteur

Nouveau projet TV transgenre pour Bret Easton Ellis : The Canyons

Récemment -et apparemment toujours en cours- la présentation des trois romans de Céline Curiol, Elise Fontenaille et Céline Minard a suscité un débat inattendu sur les « frontières » (notez bien l’usage des guillemets !) entre littérature générale et SF et plus précisément de « l’étiquette » (re-guillemets) d’anticipation sociale. Une évolution qui semble naturelle au vue d’une littérature de plus en plus transgenre. Bret Easton Ellis en est peut-être le plus représentatif, comme le confirme cette brève qui annonce son nouveau projet de soap opera (développée pour Showtime), à mi-chemin entre l’horreur et la réalité quotidienne d’un groupe de trentenaires californiens

Dans l’alcôve des filles : les romans « girly » du moment

Posologie : Si vous avez plus de 35 ans, que la légèreté et le second degré ne font pas partie de vos habitudes, que vous êtes allergique à la presse féminine et/ou que vous appartenez à l’autre moitié de l’humanité, il est recommandé de ne pas aller plus loin dans la lecture de ce billet. Les effets secondaires pourraient être en effet dramatiques ! Pour les autres, bonne nouvelle : les histoires (et déboires) des trentenaires citadines sont de retour ! De Paris à Tokyo… « Sept filles en colère » du collectif de journalistes Sonia Bricout, Claudine Colozzi, Mounia Daoudi, Hélène Piot, Sophie Prévost, Elizabeth Tchoungui et Lucile Vanweydeveldt, « Cabine commune » de Delphine Bertholon (photo ci-contre, RGM), « Le sac de fille » de Marie Desplechin et le poignant « Vibrations » de la japonaise Akasaka Mari : petite sélection de « Chick lit » moderne (pas guimauve)…

Le goût des jeunes filles (extrait de « Le goût des femmes laides » de Richard Millet)

Le désir des jeunes filles hante les écrivains et les poètes (voir sur ce thème le dossier : « Les écrivains et la tentation des adolescentes »). La quête d’une beauté gracile qui leur rappelle leur propre jeunesse ? C’est en tout cas la théorie de Richard Millet (déjà auteur en 1993 d’un ouvrage « Le chant des adolescentes », galerie de portraits de jeunes filles dont la beauté fascine et trouble leur professeur) qui tente de s’expliquer son attirance irrépressible même si peu avouable pour ces femmes-enfants :

Microfictions de Régis Jauffret, Descente impitoyable dans la fourmilière humaine

Le plus obsessionnel de nos grands écrivains nationaux est de retour en cette rentrée littéraire de janvier. Après son Asile de fous (prix Femina 2005), il nous plonge une nouvelle fois au coeur des névroses et psychoses familiales, amoureuses, relationnelles ou professionnelles. Au coeur des microcosmes sociaux et de leur folie confinée.
Fidèle à son matériau d’inspiration préféré : l’humain, à dominante féminine parce que ce sont « les plus complexes » et… « les seules capables de pousser au suicide » (!) confiait-il dans une interview. Il livre en cinq cents polaroïds à la précision chirurgicale, tour à tour étranges, grotesques ou cruels, de nouveaux micro-« fragments de la vie des gens » (un de ses précédents opus à (re-)découvrir aussi par la même occasion). Avec un regard toujours aussi acéré, il explore ces existences qui sentent le renfermé, la mesquinerie ou encore le désespoir de vivre. Une sorte de petite encyclopédie « maniaque » (que Jauffret s’amuse même à classer par ordre alphabêtique) sur la face sombre de la nature humaine, à déguster par petite gorgée (avec un peu de vodka entre chaque rasade)…

Histoire d’amour de Régis Jauffret : Radioscopie d’un « noir désir » ou Quand le violeur tombe « amoureux » de sa proie…

« Histoire d’amour » de Régis Jauffret: Un homme. Une femme. Une rencontre furtive dans un wagon de métro. Un coup de foudre et… le début d’une romance ? Chez Régis Jauffret l’équation est plus complexe et vire plutôt à l’anti-romance. Publié en 1998, ce roman court, dense et hautement troublant imagine une « histoire d’amour » à la fois diabolique, parfois intenable et pourtant intense…

« Fragments de la vie des gens » de Régis Jauffret : La vie en noir (au goût d’anxiolytique)

Dans ce recueil publié en 2000, Régis Jauffret invente une nouvelle forme de nouvelle (terme qu’il n’aime pas) : le « fragment socio-littéraire » ou encore le « micro-roman ». Mille morceaux de vie tranchants et hérissés capturés sur le vif et qui se lisent comme on entrerait par effraction aux domiciles des « gens » : couple, famille ou célibataire en crise… Comme on épierait par la fenêtre de ces immeubles, barres de concentré de vie, de désespoir, ennui ou découragement ordinaires. Les petites et grandes tragédies modernes de l’humanité urbaine en 56 actes. Régis Jauffret, peintre ultra-réaliste des micro-sociétés dans la société brosse ici, à grands coups de pinceau noir, ses angoisses et névroses individuelles. Trajectoires à pic de ces anonymes en souffrance, au malaise insoluble. Une écriture en apnée où jamais l’auteur ne laisse le lecteur reprendre son souffle pour mieux l’engouffrer dans les marécages de l’existence…

« Les impasses mortelles du roman français » : Au secours, les bien-pensants de la littérature sont de retour !

Même si l’on tente d’éviter les débats périphériques à la littérature (souvent stériles) sur BUZZ… littéraire, voici tout de même une courte réaction à une nouvelle enquête très intéressante même si sans doute un peu vaine de Télérama. Enquête qui vient une fois de plus apporter de l’eau au moulin à la soi-disante « pauvreté » de la littérature contemporaine française, en dépit de quelques molles réserves…

« La Théorie quantitative de la démence » (The Quantity Theory of Insanity) de Will Self


Dans « La Théorie quantitative de la démence », Will Self, un des auteurs britannique en vogue, sacré par la prestigieuse revue littéraire britannique Granta comme « chef de file de la nouvelle fiction anglaise », s’est donné pour mission d’explorer et de mesurer, tel un entomologue, les différentes formes de folie qui peuplent notre quotidien, et plus particulièrement celle des quartiers populaires de Londres, de Camden à Gospel Oak en passant par Crounch End… Charles Bukowski qui a dit « Certains ne deviennent jamais fous… Leurs vies doivent être bien ennuyeuses » aurait sans doute apprécié cette auscultation du « plus sacré des sanctuaires modernes » : l’esprit.

La Cité des Amants perdus de Nadeem Aslam: Coup de coeur des lecteurs

Annie, 54 ans, bibliothécaire en Touraine partage sa lecture enthousiaste de « La Cité des Amants perdus » de Nadeem Aslam (que l’auteur a mis 11 ans à écrire !), une tragédie sur fond de tradition islamique pakistanaine au Nord de l’Angleterre d’aujourd’hui : « J’ai beaucoup aimé « La Cité des Amants perdus » de Nadeem Aslam paru au Seuil début 2006. Le lent déroulement des saisons soutient l’histoire d’une famille pakistanaise emblématique qui vit dans une ville du nord de l’Angleterre, avec, en toile de fond la disparition énigmatique de Jugnu, entomologiste de son Etat et de sa compagne Chanda qui vivaient en couple sans être mariés.

« La vie à deux » et l’obsession des femmes vue par Charles Bukowski (extrait de Women) et Philippe Djian (Zone érogène)

Dans son roman sulfureux intitulé « Women », publié en 1978, Bukowski alias le « vieux dégueulasse », figure majeure de la Beat generation, passe en revue ses conquêtes dans l’Amérique des années 60. Mais derrière le prédateur sexuel se cache aussi un grand sentimental… Voici un petit extrait touchant où il évoque ses compagnes sous un jour plus tendre. En écho, un autre extrait de « Zone érogène« , 2e roman de Philippe Djian, paru en 1984, grand lecteur et disciple de Bukowski :

Anna Rozen et Internet

En réponse à l’invitation de l’agence Publicis, Anna Rozen a écrit une courte nouvelle « Parler avec le monde » ayant pour thème les rencontres amoureuses sur Internet. Un monde artificiel où le romantisme n’a guère droit de cité… Dialogues hauts en couleur à l’appui ! Elle ne tient pas de blog (car la lecture à l’écran la gêne) mais un journal photos (de clichés sur le vif) en ligne au sein d’une communauté.

Dujardin se glisse dans la peau d’Octave, le publicitaire névrosé de 99 francs (Frédéric Beigbeder)

La très attendue (enfin surtout des lecteurs de Frédéric Beigbeder !) adaptation cinématographique de 99 francs (victime de nombreux rebondissements tant de réalisateur que d’acteurs) qui devrait sortir sur grand écran cette année ( 1er semestre 2007 ) commence à se dévoiler sur la toile… Vous trouverez ci-dessous un petit florilège des premiers clichés disponibles. Avec un Octave/Dujardin en créa parisien intello-branché. Crédible ? A vous de juger du casting… Ajout 19/01/07 : François, le webmaster du flambant neuf site non officiel de Frédéric Beigbeder nous informe du 1e teaser disponible sur le film (très réussi !).

Les influences littéraires de Bret Easton Ellis

L’auteur d’American psycho dévoile les auteurs qui l’ont marqué, donné envie d’écrire et influencé d’une certaine façon…

Rentrée poético-folk avec Carla Bruni (No promises)… Quand la guitare de Carla rencontre les vers romantiques du XIXe siècle


Dear Carla,
Je viens de recevoir votre album… et je suis très ennuyée. A cause de vous, je vais devoir tout changer. Oui Carla, à la vue de votre sublime pochette de CD, j’ai compris que c’était là que je voulais habiter. Dans cette chambre hors du temps, ce petit boudoir anglais feutré avec le même coussin en velours vieil or pour lire, posé comme un nuage sur un authentique parquet blond qu’on imagine craquant sous les pieds, les mêmes roses un peu fânées et nappes chamarrées, le transistor sixties, les paniers en osier, la méridienne vintage, la même lumière couleur thé et… et surtout la même chemise de nuit brodée d’héroïne victorienne (avec votre silhouette à la David Hamilton tant qu’à faire !).
Je veux absolument tout ce savant désordre bohême-artistico-chic, ce romantisme surrané du XIXe anglais peuplé de petits trésors kitsh qui invitent aux rêveries, aux veillées douces où l’on se gorge de mandarines et de chocolats sous les patchworks et les plaids irlandais… Un décor, une atmosphère enchantés, parfaits pour écouter votre nouvel album ciselé où vous susurrez les poèmes des plus grands de l’Angleterre et de l’Amérique d’hier, comme autant de secrets précieux et duveteux…

Those dancing days are gone de William Butler Yeats (album « No promises » de Carla Bruni)

Le nouvel album « No promises » de Carla Bruni nous fait (re) découvrir les poètes romantiques anglo-saxons du XIXe siècle.
Le premier single « Those dancing days are gone » (dont l’air ne nous quitte plus une fois écouté !) est l’un des deux poèmes de Yeats choisis par l’artiste qui lui évoque la perte irrémédiable de la jeunesse (son frère et son père sont morts emportant avec eux sa jeunesse sous terre rappelle-t’-elle à ce sujet). Pour vous donner un avant-goût en voici les paroles en anglais avec leur traduction française :

« J’ai pas lu mais j’ai adoré » ou De l’art de bien parler des livres que l’on a pas lus…

Tout lecteur qui se respecte aura une fois été confronté à cette terrible angoisse (ou honte avec rougissement phosphorescent à l’appui) du « J’ai pas (encore) lu » alors que votre interlocuteur vous demande hyper enthousiaste ou au contraire catastrophé votre avis sur le dernier « livre dont tout le monde parle en ce moment » ou vous livre son analyse hyper pointue sur ce chef d’oeuvre incontournable que vous DEVEZ avoir lu. Un peu d’improvisation (et de broderie) s’impose donc parfois… Le dernier exemple en date serait probablement « Les bienveillantes ». Même ceux qui ne l’ont pas lu en parle très bien : se pâmant ou fustigeant à l’envie (Quoi ? Pourquoi vous me regardez comme ça ?!).

Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald, Quand les rêves de cristal et d’amour absolu se brisent…

Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald, un univers et un style qui tiennent à une certaine élégance, nonchalance, un alcoolisme mondain, un épicurisme, le goût du luxe et des excès ou encore l’illusion des apparences et de la fête permanente sur un air de jazz… Un certain snobisme qui n’est qu’un échappatoire au désenchantement.
Une prose légère et brillante comme le champagne, au parfum suave d’une « génération perdue »…

La Disparition de Richard Taylor d’Arnaud Cathrine : Portrait en ombres chinoises d’une déroute masculine

Le prolifique Arnaud Cathrine revient en cette rentrée littéraire de janvier avec La Disparition de Richard Taylor, sixième roman qui rompt quelque peu avec son style au spleen élégant pour une écriture plus pragmatique voire humoristique. Inspiré d’une nouvelle initialement écrite par l’auteur pour la revue Remix, il fait écho aux premières pages du livre de la romancière écossaise A.L. Kennedy « Le Contentement de Jennifer Wilson » qui en constituet le point de départ.

Extrait de « La fabrication d’un mensonge » d’Audrey Diwan (Flammarion)

Dans ce premier roman, Audrey Diwan entraîne son lecteur dans une plongée, a priori anodine, dans l’univers des boutiques de mariage pour mieux dériver sur un récit en forme de road-movie urbain au féminin. Une amitié profonde entre vendeuses de robes de mariées qui a priori tout oppose se transformera en croisande inattendue, contre le mariage, ce mensonge social et cruel pour les âmes romantiques que sont les jeunes femmes élevées au mythe du prince charmant…

Céline Curiol, Elise Fontenaille et Céline Minard : Trois jeunes romancières à l’assaut du roman d’anticipation !

Dans un genre littéraire qui reste encore un bastion plutôt masculin, trois voix féminines s’élèvent en cette rentrée littéraire de janvier 2007 pour imaginer le monde de demain (plutôt désastreux)… On se souvient d’Anna Rozen qui s’y était aussi risquée et avait créé la surprise à la rentrée littéraire de septembre 2004 avec son Bonheur 230, une fable ironique sur notre futur post-humain où se croisaient clonage, biotechnologies et cybersexe… Cette année, il faudra compter avec Céline Curiol (photo à droite) adoubée par Paul Auster (auteur de « Permission »), Céline Minard (auteur de « Le dernier monde ») et Elise Fontenaille (auteur d' »Unica »). Entre cataclysmes universels et danger totalitaire, ces dames sont-elles les nouvelles « George Orwell » ou « Aldous Huxley » modernes ? Présentation en avant-première…