Buzz littéraire

Articles de cet auteur

« Méfie-toi des fruits », « Plaisir d’offrir, joie de recevoir »: Promenade subjective dans les jardins d’Anna Rozen

Anna Rozen fait partie de ces romancières particulièrement représentatives de cette littérature « nouvelle génération » qui est l’objet même du Buzz littéraire. Cette quadra épicurienne (génération 60’s) possède un charme et une fraîcheur dont on ne se lasse pas de roman en roman et sur ses quelques échappées tels « Le petit garçon qui n’existait pas », un livre illustré avec Dupuy et Berbérian (également auteurs de la couverture de son dernier opus « Vieilles peaux ») ou encore une ode à Stevie Wonder (« Encore » chez Naïve éditions). Anna Rozen c’est un spleen acidulé, une loseuse joyeuse, une sensibilité malicieuse d’écorchée. Elle aime la chair, les hommes, les plaisirs, bref la vie la vie même si celle-ci le lui rend rarement. Ces histoires gardent souvent un goût amer où le bonheur se fait discret (ou articificiel comme dans son Bonheur 230)… Une écriture gourmande, provocatrice, tout en rondeur même pour nous raconter le plus acide ou le plus cru. Une plume nue, vraie et pourtant pudique, jamais obscène même si elle est explicite. C’est une grande soeur pétillante et fantasque dont on se sent immédiatement complice et proche. Des romans courts, vifs et denses, sans complexe, dont on se délecte et qui font réfléchir. On ne peut s’empêcher de penser à Bridget Jones quand on lit Anna Rozen, ce qui ne lui ferait sans doute pas plaisir. Mais une Bridget libre, toute en nuance et en subtilité, qui serait filmée par un Claude Sautet ou un Patrice Chéreau (celui d' »Intimité » notamment). Un univers très féminin et sensuel sans aucune mièvrerie ou stéréotypes, bien au contraire. Une certaine violence et lucidité habitent ces écrits avec toujours cet humour si particulier, sa petite musique, en arrière plan. Florilège :

« Tendre est la nuit » de Francis Scott Fitzgerald, l’envers du décor sous le soleil de la Riviera

Tendre est la nuit de Fitzgerald, deuxième grand roman qui domine son oeuvre (dont le superbe titre est un hommage à un poème de Keats, « Ode à un rossignol », en exergue du roman), suit de près l’écriture et la publication de « Gastby le Magnifique ». Les ventes de ce dernier ayant été décevantes (25 000 exemplaires en un an), l’écrivain avait décidé de travailler sans attendre à un nouveau roman. La première esquisse date de l’été 1925 mais ce n’est qu’en 1934 qu’il put l’achever en raison de nombreux évènements plus ou moins tragiques qui jalonnèrent cette période et qui vont influencer son inspiration : son séjour à Hollywood en tant que scénariste…

« La fabrication d’un mensonge » d’Audrey Diwan et « La Mariée mise à nu » de Nikki Gemmell : Deux romancières brisent les dernières illusions sur le mariage…

La première a 26 ans, parisienne bien connue des milieux « hype » au CV à faire pâlir plus d’un (journaliste pour Technikart puis chef de rubrique du magazine Glamour -où elle ausculte notamment les moeurs amoureuses des trentenaires au féminin – et éditrice free lance pour Denoël – entre autres d’Ariel Kenig et donc désormais romancière !), la seconde est australienne, mariée et « sage » mère de famille et… à l’origine d’un scandale littéraire en 2003. En cette rentrée littéraire de janvier 2007, ces deux romancières portent, chacune à leur façon, sans tabou ni complaisance, les derniers coups au mythe du « Mariage idyllique rose bonbon »… Avec pour sous-titre respectif : « Un bon mensonge est d’abord celui qu’on se raconte à soi » et « Personne n’est totalement honnête en matière de sexe et d’amour. » Accrochez vos ceintures (et vos lunettes) !

Claire Castillon : Mais pourquoi est-elle aussi « méchante » ?!

Mère indique, sadique voire meurtrière, couple infect, parents acâriatres, enfant pervers… De roman en roman, la plume de la jeune écrivain se révèle de plus en plus féroce et son univers de plus en plus noir. L’explication de l’intéressée :

Les romanciers francais disparus toujours au top des ventes !

Ils sont morts depuis vingt-sept ou quatre-vingt-cinq ans, mais ils restent toujours présents en librairie. Mieux, chaque année, Albert Camus, Antoine de Saint-Exupéry, Romain Gary, Marcel Proust et Boris Vian vendent chacun plus de 100 000 exemplaires.

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« Opération manuscrits » Technikart : Avis aux auteurs wanna-be !

Cela faisait longtemps que nous n’avions pas parlé des auteurs wanna-be non ? Le magazine Technikart nous fait suivre son nouvel appel à manuscrits pour la seconde édition 2007. Vous pouvez donc adresser à la rédaction vos textes, accompagnés d’un C.V., d’une note de présentation et une enveloppe affranchie (pour le retour éventuel de votre volume).

La minute presse de Buzz… littéraire (3)

A signaler un petit article sympathique paru dans le nouveau magazine féminin Jasmin de cette semaine (6 au 13 janvier 2007), qui se définit comme « un généraliste contemporain pour les femmes entre 25 et 40 ans » d’actualité et de style de vie. Dans la rubrique « Culture », la journaliste Marie Audran a eu la gentillesse de consacrer un petit encadré présentant le Buzz littéraire. Un article vivant et assez représentatif à quelques petits détails près…

Monsieur Jean de Dupuy-Berbérian: « Les femmes et les enfants d’abord » (tome 3)

Après avoir passé difficilement le cap des 30 ans dans l’album précédent où la quête de l’amour lui donnait des nuits blanches, ce troisième album constitue un album charnière dans la « saga » Monsieur Jean. Il marque en effet la fin du célibat de notre héros avec la rencontre de son âme sœur. Il aura enfin une réponse (et « quelqu’un à présenter » à donner à ses parents qui lui posent la question rituelle à chaque déjeuner familial s’il a « rencontré quelqu’un ». Mais comme on pourrait s’en douter les choses ne sont pas si simples. Entre problème de logement, femme libérée, voisin suicidaire, jalousie d’un ex un peu nerveux et le souvenir douloureux d’un amour de jeunesse…

Le serrurier volant de Tonino Benacquista et Jacques Tardi, Enigme à double clé

Il est désormais très « tendance » pour les écrivains de partager leur plume avec celle d’un dessinateur. Des collaborations qui donnent naissance à des œuvres graphico-littéraires combinant la narration texte de type romanesque et la narration graphique (dessin, photographie, collage, gravure…), les rendant solidaires, l’un de l’autre. Après Philippe Jaenada avec le duo Dupuy-Berbérian (Les brutes), bientôt Virginie Despentes avec Dame Darcy ou encore les duos sur des BD plus classiques de Frédéric Beigbeder à David Foenkinos, Tonino Benacquista, l’auteur de Les morsures de l’aube ou de l’excellent Saga…, se lance lui aussi dans l’aventure avec le dessinateur et scénariste Jacques Tardi (Rumeurs sur le Rouergue, la série « Adèle Blanc-Sec » et auteur de nombreuses adaptations…). L’une de ses nouvelles « La boîte noire » avait déjà été transposée en BD mais sans son concours. Il signe ici une histoire inédite et originale, fidèle à son univers à la fois noir, humoristique et émouvant, où les mystères (et les conflits) de la psychée et le poids du passé affleurent à la première occasion…

Coup de coeur éditrice : « Les petites morsures » d’Aurore Guitry, par Elodie Mandel (Calmann Lévy)

Dans le cadre de la rubrique Tribune libre, le Buzz littéraire donne la parole à une jeune éditrice : Elodie Mandel chez Calmann Lévy nous a écrit pour partager son coup de coeur pour le premier roman qu’elle publie, d’une jeune auteure au patronyme remarquable… Une première pour les deux jeunes femmes !
« Une fois n’est pas coûtume, même si je ne suis pas attachée de presse, je prends ma souris pour vous faire partager mon coup d’oeil littéraire pour le premier roman d’Aurore Guitry (photo ci-contre)… Parfois, il est bon que les éditeurs se mouillent… Surtout quand on essaie de se faire remarquer parmi les 400 et quelques romans de janvier !

Max Monnehay prépare déjà son deuxième roman…

Interviewée par le tout nouveau Magazine des livres (n° de novembre-décembre 2006) , la jeune romancière Max Monnehay (auteur de « Corpus Christine », prix du premier roman 2006) dévoile les grands thèmes de l’intrigue de son prochain roman qui fait écho à sa conception de l’écriture… Avis aux fans (nombreux) !

Trente ans vu par Francis Scott Fitzgerald (Gatsby le Magnifique)

« Trente ans – promesse de dix années de solitude, d’une liste d’amis célibataires qui n’ira qu’en s’amincissant, d’une réserve d’énergie qui n’ira qu’en s’appauvrissant, de cheveux qui n’iront qu’en s’éclaircissant. Mais Jordan était à côté de moi. Contrairement à Daisy, elle était assez sage pour ne pas s’encombrer, d’âge en âge, de rêves oubliés. Quand la voiture s’est engagée sur le pont, son visage s’est posé contre mon épaule avec lassitude, et le contrecoup des trente ans s’est apaisé sous la calme pression de sa main. Et dans le crépuscule qui nous apportait un peu de fraîcheur, nous avons roulé vers la mort. »

« Gatsby le magnifique » et regard sur la littérature contemporaine par Haruki Murakami (La ballade de l’impossible)

Dans son chef d’oeuvre « La ballade de l’impossible », Haruki Murakami décrit longuement les nombreuses références littéraires (américaines) de son narrateur, double à peine voilé de lui-même, qui ont bercé sa jeunesse. Il exprime aussi un certain état d’esprit face à la littérature contemporaine à travers la voix de l’un de ses personnages…

Un homme d’affaires respectable (extrait Le démon – Hubert Selby)

Dans son chef d’oeuvre « Le démon« , un magistral et douloureux portrait masculin dans l’Amérique puritaine et sclérosée des années 70, Hubert Selby démontre comment un jeune cadre brillant et ambitieux de Manhattan sera victime des modèles dans lesquels la société tente de l’enfermer tandis que le démon gronde en lui…

« Chien jaune » de Martin Amis, un mauvais cru selon le Magazine littéraire

Les premières critiques de cette rentrée littéraire de janvier 2007, riche de 542 nouveaux romans français et étrangers, commencent à poindre. Le très attendu dernier opus de Martin Amis, le talentueux et corrosif auteur de « Money », « London Field » ou encore de La flèche du temps, considéré par la prestigieuse revue littéraire britannique Granta comme l’un des meilleurs romanciers anglais contemporains, a été, contre toute attente, descendu en flèche par le Magazine littéraire du mois de janvier 2007, qui lui consacre une pleine page… de reproches !

Claire Castillon chronique pour les enfants et publie un nouveau recueil de nouvelles en janvier (On n’empêche pas un petit coeur d’aimer)

Alors que David Foenkinos blogue sur Livres hebdo, l’écrivain Claire Castillon (dernier roman : « Insecte  » chez Fayard), après avoir prêté ses mots à Kenzo, joue les chroniqueuses pour une nouvelle boutique en ligne de vêtements de luxe pour enfants : « Little Fashion Gallery ». Vous avez dit double vie de l’écrivain ? Elle publie également, lors de la rentrée littéraire de janvier 2007, un recueil de nouvelles dans la veine d’Insecte, dédié cette fois-ci aux relations hommes-femmes. La plume de l’auteur est toujours aussi pessimiste et parfois assez cruelle…

Les auteurs se présentent : William Pierre (Samedi soir un DJ m’a sauvé la vie)

Nous inaugurons la nouvelle rubrique « Tribune libre » avec un jeune auteur, passionné de musique (The Carpenters, 2Pac, Donna Summer, MC5, The Neptunes, Prince, Leonard Cohen…) qui nous a écrit pour se présenter : William Pierre, auteur de « Samedi soir un DJ m’a sauvé la vie ». Il nous fait savoir qu’il sera de plus l’invité cet après-midi de l’émission de Tewfik Hakem, Le Choix des livres, sur France Culture.
« Bonjour,
Je m’appelle William Pierre, j’ai 30 ans. Samedi soir un DJ m’a sauvé la vie est mon premier roman, aux éditions Françoise Truffaut, trouvable dans toutes les bonnes librairies, paru en octobre 2006. J’ai fait une rencontre fin octobre à la librairie EN MARGE à Paris sous forme d’une lecture avec extraits musicaux (car le livre parle beaucoup de musique). Le 23 novembre, j’ai été l’invité de l’émission « Le Choix des Livres » sur France Culture.

Technikart, Les Inrocks et Culture Café dévoilent leurs best-of romans de l’année 2006

Les deux magazines culturels branchés et le webzine culturel incontournable ont dévoilé respectivement leurs top ten, top 50 et « top 15 des lecteurs » de romans préférés parus au cours de l’année 2006 lors des rentrées littéraires de janvier et septembre ou pas. Des choix et des analyses originaux de ce cru littéraire écoulé. Pas de « Bienveillantes » en première place en vue !

La minute presse de Buzz… littéraire (2)

Le magazine Technikart a interrogé, en novembre dernier, Buzz littéraire sur le thème des « wanna-be ». Le dossier, plutôt satirique, vient de paraître dans le numéro de décembre/janvier 2006 du mensuel. Les journalistes ont choisi de s’intéresser à une facette du monde des « wanna-be », la catégorie des « Prêt(e)s à tout », très « All about Eve » de Mankiewicz, qui pensent d’abord célébrité avant la passion et le travail de leur art respectif qu’il s’agisse de littérature ou autre. Regrettons donc qu’ils n’aient pas évoqué la partie immergée de l’iceberg, la partie qui fait « moins de bruit » et plus intéressante… Vous trouverez ci-dessous les réponses transmises par écrit (une citation a été retenue) et qui vous avaient été soumises (merci de vos avis !). Déception de ne pas voir apparaître : « En attendant l’or » ou les autres exemples évoqués. Remerciement néanmoins à Olivier Malnuit pour l’intérêt porté au Buzz littéraire. De son côté, Eric Mettout du magazine Lire inaugure un nouvel éphéméride (blog ?), « Au jour le jour », et nous consacre un billet qui retranscrit bien le travail mené ici bas. Merci également à lui !

Emmanuelle Laborit : Un théâtre pour réconcilier langue des signes et langue française (vidéo)

A l’occasion d’un portrait réalisé pour le magazine Atmosphères auquel je collabore et qui paraîtra en février 2007, j’ai rencontré et interviewé Emmanuelle Laborit. Même si cette personnalité est un peu éloignée de l’univers du Buzz littéraire, son entretien pourra tout de même vous intéresser. Cette jeune femme passionnante à l’énergie communicative, sourde et muette de naissance, auteur du fameux Cri de la mouette paru en 1994, milite pour la reconnaissance de la langue des signes, une langue fascinante et magnifique qui pourtant était encore jusqu’à l’année dernière tenue dans l’ombre, jugée -à tort- inesthétique et « inférieure ». A la direction d’un nouveau théâtre visuel en plein coeur de Paris (voir article du Monde), elle compte bien faire découvrir à tous la richesse et la beauté de ce moyen de communication privilégié pour les sourds. Portrait et explications en vidéo d’une comédienne qui n’a pas les mains dans sa poche !