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L’âge des possibles, extrait de « L’élégance du hérisson » de Muriel Barbery

Salué par la critique et véritable succès d’édition, ce deuxième roman écrit par une prof de philo est une leçon de vie à deux voix que tout opposent, Renée, une concierge de 54 ans, « petite, laide, grassouillette, des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth », d’un immeuble chic parisien et Paloma 12 ans riche petite occupante de ce même immeuble aux tendances suicidaires. Démontant les clichés, ce roman démontre que la finesse d’esprit n’est pas toujours là où on l’attend. Emouvant, étonnant, bouleversant… Empli de petites sagesses qu’il fait bon de ré-entendre comme cet extrait choisi :

« King Kong théorie » de Virginie Despentes (4) : 2e extrait

Quelques citations supplémentaires extraites de ce « manifeste pour un nouveau féminisme » signé Virginie Despentes : du métier « d’écrivain-prostitué » jusqu’au bourrage de crâne social ou encore « la looseuse de la féminité »… Un livre plus dense et riche qu’il n’y paraît au premier abord :

« Cours » de libertinage par Stéphane Audeguy (Fils unique) aux lycéens (vidéos)

Le jeune romancier, auteur du très remarqué et salué « La théorie des nuages » dont les terribles pages sur Hiroshima lui ont valu le prix du style 2005, revient en cette rentrée littéraire avec « Fils unique », une biographie apocryphe haute en couleur et une étonnante traversée dans le XVIIIe siècle libertin, du côté des boudoirs et bordels, aux accents Sadiens. En lice pour plusieurs prix littéraires, il a aussi été sélectionné pour le Goncourt des lycéens. L’occasion de visionner quelques vidéos de l’auteur où celui-ci réagit aux interrogations de ses jeunes lecteurs sur l’omniprésence de la sexualité dans son ouvrage. Libertinage, sexe ou pornographie : Non ce n’est pas « sale », martèle celui qui ne supporte pas que le sexe soit séparé de la vie et l’analyse dans son rapport à l’histoire avant tout…

« Rhésus » d’Héléna Marienské, prix du « 15 minutes plus tard » (extrait)

Suite à la remise du premier « prix du 15 minutes plus tard« , voici un extrait de ce roman de la rentrée littéraire 2006, salué unanimement par la critique et les lecteurs. Dans son épilogue intitulé « D’après moi », Héléna Marienské exprime, dans son style malicieux et poétique, ce que signifie pour elle l’acte d’écrire : l’oubli de son moi, si pesant. « Je non-suis avec passion », décrit-elle avec humour…

Protégé : Accès vidéos

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SONDAGE : Les prix littéraires ça vous chatouille ou ça vous gratouille ?

Depuis quelques semaines, ils monopolisent l’attention (des médias en tout cas) et font l’objet de pronostics, calculs et autres spéculations. Qui ? Les prix littéraires bien sûr ! Un marathon auquel se livrent chaque année les éditeurs et leurs poulains du moment. Plus de 3 000 prix littéraires sont décernés en France et entre 500 000 et un million de Français achètent un livre couronné par l’un des six grands jurys – Goncourt, Renaudot, Femina, Académie française, Médicis ou Interallié, selon le Figaro (qui propose aussi des idées pour les réformer et les rendre plus transparents et plus justes…). Ils alimentent les petites polémiques habituelles (comme le récent « scandale » Desforges/Chapsal pour le Femina ) qui finalement intéressent plus que le livre de la lauréate (Lignes de faille de Nancy Huston ). Car c’est bien ce qui me gêne dans tout ce cirque : les stratégies (les magouilles dénoncées de toute part) semblent davantage passionner que les textes des auteurs eux-mêmes. Quant à l’utilité de ces dits prix, j’avoue ne leur accorder guère d’attention…

Le « Quinze minutes plus tard » : Après le Goncourt décerné à Jonathan Littell, le prix créé par la revue Décapage (Jean-Baptiste Gendarme) désigne son premier lauréat

Philippe Jaenada, membre du jury du tout nouveau prix littéraire « Le 15 minutes plus tard », au concept très original (remis au café le K1ze, 15 minutes après l’annonce du lauréat du prix Goncourt) signé Jean-Baptiste Gendarme, écrivain et fondateur de la revue Décapage, nous informe des sélections d’ouvrages retenus pour cette première édition 2006 et de sa lauréate. (mise à jour)

Dossier : Identification d’une femme… (Virginie Despentes, Chloé Delaume, Joy Sorman, Sofia Guellaty, Bénédicte Martin, Tristane Banon…)

A l’occasion de la sortie de King Kong théorie de Virginie Despentes, qui livre sa vision plutôt radicale sur la « condition féminine », voici une petite sélection d’autres jeunes romancières, qui chacune dans leur style, pose leur regard sur les multiples visages de la féminité, « l’éternel féminin »… Virulente, cynique, satirique ou au contraire douce, poétique, mélancolique voire romantique ou sensuelle, ces jeunes femmes incarnent, à elles toutes, une pièce de « l’énigme » féminine au XXIe siècle et nous révèlent des trésors de subtilité, d’humour et de lucidité… La génération post-68, post-moderne, héritière de l’émancipation, à la fois forte et fragile, entre « Sue perdue dans Manhattan » et « Chacun cherche son chat », vogue entre cet « idéal féminin » dicté par la norme sociale, leurs propres aspirations et la quête de leur identité dans ce grand bazar des sexes des « temps modernes »… Refusant de se laisser étiqueter ! Découvrez-les dans ce petit dossier que nous leur consacrons et n’hésitez pas à partager vos références !

« Les mouflettes d’Atropos » de Chloé Delaume : Les monologues du vagin dévasté…

« Les mouflettes d’Atropos » de Chloé Delaume est intéressant à relire à l’occasion de la parution du manifeste de Virginie Despentes (King Kong théorie) qui aborde notamment son rapport à la prostitution (à travers sa propre expérience). Dans ce premier opus au nom mystico-ésotérique (inspiré de l’une des trois Parques qui coupait le fil de la vie dans la mythologie grecque), comme elle seule en a le secret, il cache un texte tendu à la fois déroutant, troublant et dérangeant. Mais aussi, fait inattendu : drôle!

« Perspectives de paradis » de Bénédicte Martin : Instantanés de féminité, sensoriels et poétiques

Dans « Perspectives de paradis » de Bénédicte Martin, son deuxième recueil (après Warm-up en 2003), la jeune romancière, âgée de 28 ans, dévoile, à travers 25 courtes nouvelles (de 2 à 8 pages), comme autant d’instantanés dans la vie d’une femme, les jours ou les nuits d’attente amoureuse, de passion, d’ennui, de jalousie, de plaisir ou d’angoisse de jeunes femmes acidulées, romantiques, vulnérables, émouvantes ou sexy. Elle semble nous entrouvrir la porte, comme sur la couverture de son livre, de leur intimité, de quelques instants volés à leur Féminité…

Chambre sous oxygène (et Table rase) de Jean Baptiste Gendarme : Les souffrances du jeune Jean-Baptiste ou les monologues du coeur en chamade

Premier roman du jeune Jean-Baptiste Gendarme (publié à l’âge de 26 ans) qui ne se doutait pas du succès qui l’attendait (obtention de la bourse Hachette, investissement de Lagardère…), la coqueluche des auteurs wanna-be (dont certains sont publiés dans sa désormais célèbre revue littéraire Décapage), écrit ici un livre qui ne ressemble à aucun autre et dévoile une sensibilité aïgue de même qu’une écriture aux effets parfaitement maîtrisés. Choisissant la forme risquée de l’exercice de style (l’histoire se passe entièrement dans une chambre d’hôpital et alterne réalité, fantasme et flash-back), il décrit sous la forme d’une parabole poético-médicale les tourments du coeur dans tous les sens du terme. Un premier coup de maître pour ce jeune homme discret et secret. Et décidément très étonnant.

Extrait de « Indécision », de Benjamin Kunkel (prix du premier roman étranger 2006)

Un long extrait offert par son éditeur Belfond de ce jeune romancier new-yorkais, plébiscité par la critique américaine (“Le plus drôle et le plus intelligent des romans sur la crise de la post adolescence”, affirme Jay McInerney), et française (en particulier pour l’impact du 11 semptembre subtilement abordé dans le roman), qualifié de « nouveau Douglas Coupland » (voir aussi notre chronique). A vous de vous faire votre opinion…

Lolita Pille « incognito » sur mySpace ?

Après avoir présenté la supposée page de Frédéric Beigbeder sur mySpace (un doute m’assaille ?), un(e ?) certain(e ?) Johann sème, sur le Buzz littéraire, des petits commentaires pour signaler l’existence d’une supposée page/blog de Lolita Pille (auteur de « Hell » et « Bubble gum ») sur mySpace.

SONDAGE : Avez-vous déjà lu ou seriez-vous tenté de lire un auteur auto-édité ?

Face à la difficulté de trouver un éditeur certains jeunes auteurs choisissent la voie de l’auto-édition (Editions Le Manuscrit.com ou Lulu.com…). Mais une fois, le livre imprimé et relié, difficile de rencontrer son lectorat sans moyen de promotion approprié. En tant que lecteur, avez-vous déjà lu l’un de ces auteurs ou envisageriez-vous d’acquérir l’un de leurs livres afin de les découvrir ? Pour ma part, je reste sceptique, rencontrant déjà de nombreuses déceptions en lisant des livres censés avoir été sélectionnés par des professionnels. Ma seule motivation serait, par exemple, de lire le blog de l’auteur et d’être suffisamment séduite par son style et univers littéraires pour avoir envie d’en lire plus. Pour un auteur surgi de nulle part, il est peu probable que je fasse l’effort d’aller à sa rencontre face à la foule de livres déjà proposée dans le « circuit traditionnel ». Voici les résultats et « conclusions » de ce sondage auquel vous avez été 112 à participer. Merci à tous les votants !

Les (petites) hontes des écrivains « de chez nous »

A l’occasion d’un récent billet, étaient présentés les ouvrages « Le livre des hontes » de Jean-Pierre Martin et « Hontes » de Robin Robertson, Cuné qui vient de faire un billet sur le second ouvrage confie qu’elle rêverait de trouver la même anthologie des écrivains de l’hexagone. En écho à son interrogation, voici deux revues de presse sur la question : le Figaro s’est prêté à l’exercice en interrogeant Eliette Abécassis, Stephen Carrière, Serge Joncour, Charles Dantzig, Valentine Goby, Philippe Labro, Robert Sabatier, Marc Lambron et Jean-Marie Rouart… Le magazine Elle en a fait de même il y a quelques semaines avec notamment Yann Moix, Marie Desplechin ou encore Alice Ferney et Laurence Tardieu…

« Une femme normale » d’Emilie Frèche : Reconstitution polyphonique de l’éternel féminin…

Deuxième roman de cette jeune romancière, écrit à l’âge de 28 ans et publié en 2002 pour la première fois (sorti en poche en mai 2006), « Une femme normale » est un étonnant puzzle qui reconstitue, chapitre après chapitre, le visage et la personnalité d’une femme dont on ne sait, a priori, rien. Une adaptation au cinéma avec Charlotte Gainsbourg, Yvan Attal et Cécile de France était également en préparation… A la fois exercice de style et véritable récit, l’auteur réussit à se glisser dans la peau d’une infinité de personnages et de restituer de multiples perspectives, angles et facettes différentes de cette fameuse « femme normale », trentenaire, qui pourrait bien incarner « le mystère féminin »…

« Une femme diplômée et qualifiée » vue par Bernard Mourad (« Les actifs corporels »)

La redoutable Laurence qui jette son dévolu à la manière d’un prédateur sur son collègue Alexandre Guyot dans l’excellent premier roman de Bernard Mourad « Les actifs corporels », est une figure féminine -romanesque- peu habituelle. Celle de la working-girl, diplômée hautement qualifiée, qui a géré sa carrière « comme un homme » et qui bien sûr en paie le prix (cliché ?). Un petit extrait corrosif et cruel qui brosse son portrait (et jette un regard fort lucide sur le diktat physique imposé aux femmes) alors qu’elle s’apprête à fondre sur sa proie sexuelle :

Extension du domaine de la lutte de Michel Houellebecq : Contes de de la frustration ordinaire

« Extension du domaine de la lutte » de Michel Houellebecq, un petit roman : un peu plus de 150 pages dans sa version poche. Un roman dont on ne soupçonne pas au premier abord la puissance existentielle et sociologique qu’il renferme. Et pourtant. Tout est là. Tout est dit. Simplement, sans emphase. Avec la force de la lucidité qui n’a besoin de rien de plus pour ébranler parce qu’elle puise au plus profond. Nos vies, leur insignifiance, leur vaine contenance, l’impuissance, la frustration affective, l’absurdité des « objectifs professionnels » ou du « statut », de la modernité, de la société, l’injustice sociale et physique : toutes ces micro-violences sourdes qui vrillent les êtres et les relations. Une humanité à la dérive… Houellebecq tire de son passé d’ingénieur agronome un petit chef d’œuvre.

Laurence Viallet des éditions « Désordres » : « Le qualificatif trash, qu’on me colle, m’insupporte. Ce ne sont que des mécanismes de défense… »

Créé en 1999, les éditions « Désordres » ont pour terrain d’exploration, la littérature subversive contemporaine de ces dernières décennies de Sade à Hulbert Selby Jr., en passant par Burroughs ou Genet… Des auteurs en marge des courants conventionnels, souvent « politiquement incorrects »… Sa jeune fondatrice, Laurence Viallet, née en 1975 (ancienne lectrice chez Denoël, au Seuil ou pour Le Mercure de France…), défend une littérature « inventive, vivante », nécessairement désordonnée. D’abord collection à La Musardine (lancée avec la parution du premier ouvrage, Index de Peter Sotos), puis au Serpent à Plumes et désormais un « label » à part entière depuis son rachat par Le Rocher (qui devrait néanmoins ne pas renouveller son contrat à l’été 2007), Désordres impose sa différence et étoffe son catalogue d’année en année.

« Les morsures de l’aube » de Tonino Benacquista : Cavale nocturne à la poursuite d’oiseaux de nuit sanguinaires…

« Les morsures de l’aube » de Tonino Benacquista, publié en 1992 aux éditions Rivages Noir, ce célèbre roman, adapté sur grand écran par Antoine de Caunes, (avec Guillaume Canet, Asia Argento, Gérard Lanvin…) en 2001, est avant tout une sublime ode au monde de la nuit parisien et à ses « créatures ». Ses oiseaux de nuit mi-fantasmatiques, mi-énigmatiques, mystérieux, sensuels et parfois dangereux…