Buzz littéraire

Articles de cet auteur

Les talents de la rentrée à découvrir par les librairies Cultura

Depuis 4 ans, à l’occasion de la rentrée littéraire, Cultura apporte son soutien à des auteurs débutants, publiant leur premier ou second roman. Découvrez le détail de la sélection 2006 réalisée par ses libraires :

« Adultères » de Woody Allen, le génie des névroses et autres trahisons amoureuses new-yorkaises

D’abord il y a eu le choc de Manhattan, ensuite d’Annie Hall, d’Hannah et ses soeurs ou encore d’Interiors et tout récemment celui de Match point (même si le plaisir est légèrement rogné quand on a déjà vu Une place au soleil). La découverte d’un monde doré et cultivé où derrière chaque histoire d’amour, chaque marivaudage, il y a un poème de Keats, un livre de Shakespeare ou un morceau de John Coltrane. Un monde où l’on se fait de grandes déclarations dans une expo d’art moderne, chez un bouquiniste, sous un pont face à l’Hudson ou dans la salle d’attente de son psy… Woody Allen et moi, une grande histoire. Un père spirituel, un idéal masculin, un pygmalion, une muse, un modèle, un sauveur, un mythe… Le seul capable de vous parler aussi bien de l’oeuvre de Verdi que du dernier match de base-ball qu’il vient de voir… (re)Voir un de ces films, c’est s’émerveiller, engranger chaque fois une nouvelle énergie, c’est retrouver l’espoir, la confiance. Se dire que rien ne va, mais tout roule quand même. C’est déprimer dans un grand éclat de rire. Toujours avec une élégance folle. Mais avant d’être réalisateur, l’homme est auteur. Et même « auteur de sketch pour le music-hall » comme il se qualifie quand il évoque sans honte ses débuts. Il en a gardé un talent incroyable pour les répliques qui font mouche, à l’humour incisif et un goût pour les situations théâtrales. C’est donc tout naturellement qu’il a aussi écrit pour la scène. Adultères (« Three One-Act Plays » en VO) est une fantaisie dramatique : trois courtes pièces (Riverside Drive, Central park West et Old Saybrook) en un acte, indépendantes les unes des autres, avec pour fil conducteur l’adultère donc. Cette oeuvre de jeunesse, montée pour la première fois en 2003 à l’Atlantic Theater de New-York, se joue actuellement à Paris. J’ai eu la chance de les voir. Jubilatoire !

Peter-Pan II : le héros de notre enfance va t’il devenir « grand » ?

Il y a des sacrilèges littéraires qui ne se pardonnent pas… La suite d' »Autant en emporte le vent » ou celle des « Misérables » en font partie. Il faudra désormais sans doute ajouter celle du célébrissime chef d’oeuvre de l’écossais James Matthew Barrie « Peter Pan or the boy who would not grow up  » (« Peter Pan ou le garçon qui ne voulait pas grandir »), imaginé en 1902… Les aventures mythiques de l’enfant éternel volant devaient tomber dans le domaine public en 2007, c’est donc avec empressement que l’hôpital pour enfants malades, héritier de James Matthew Barrie, a négocié ce contrat… « Peter Pan in Scarlet », le nom de l’ouvrage, sera donc en vente le 5 octobre prochain… Un site Internet flamboyant accompagne cette sortie.

« Le potentiel érotique de ma femme » de David Foenkinos : le burlesque et l’imagination contre l’usure du désir

« Le potentiel érotique de ma femme », grand succès de David Foenkinos, récompensé par le prix Roger-Nimier, ce troisième roman, publié en 2004, aura été celui de sa révélation publique. Et pour cause, il parvient ici à maîtriser son style burlesque et lui donne enfin toute son ampleur. On y retrouve son univers familier peuplé de héros atypiques, aux névroses obsesionnelles inhabituelles, en proie à l’angoisse de la solitude… Il revisite ici les thèmes universels de la quête amoureuse, du couple et de l’usure du désir, sous un jour complètement inédit et ludique.

« Lignes de faille » de Nancy Huston, l’innocence perdue en héritage

A travers les voix de quatre filliations d’enfants, d’un jeune californien à une fillette allemande, Nancy Huston restitue la vision d’une époque (du IIIe Reich à notre ère moderne juste après le 11 septembre) vue par les yeux de « l’innoncence »… Mais déjà si jeunes, leur être est abîmé et trahi par leur environnement. Endolori par leurs lignes de failles (familles) internes, héritées du passé. Le poids de l’histoire et des origines vers lesquelles le roman remontera peu à peu jusqu’au coeur du « noeud ». Dans ce superbe et douloureux roman, Nancy Huston célèbre, avec virtuosité, la mémoire, la fidélité, la résistance et la musique comme alternatives au mensonge. Qu’il émane de la guerre, du terrorisme des extrémismes de toutes sortes ou même des mères absentes ou étouffantes… Et nous montre que l’enfance n’est pas le paradis perdu auquel on veut nous faire croire… Un roman récompensé par le prix Femina 2006.

Le démon d’Hubert Selby Jr, Harry un ami qui vous veut du mal… malgré lui

Le démon d’Hubert Selby Jr, publié en 1976, ce troisième roman (après Last Exit to Brooklyn et La Geôle) de l’écrivain culte de la génération beat américaine, est souvent considéré comme son chef d’œuvre absolu. Bien différent de l’univers sordide habituel de ses écrits, il a choisi dans ce roman de mettre en scène un jeune yuppie, un jeune cadre dynamique, dont seul le prénom résonne comme un signe de mauvaise augure, Harry (prénom que l’auteur reprend systématiquement de roman en roman pour incarner son héros souvent condamné d’avance…

Faut-il brûler la littérature « nouvelle génération » (bon et pis c’est quoi ce concept bidon d’abord ?) ?

Comment mettre un peu d’animation à un dîner entre fins lettrés sans pour autant semer la zizanie ? Facile… Lancer le sujet éternel mais ô combien fédérateur du « La littérature contemporaine c’est de la merde et du c’était mieux avant… » Vous verrez immédiatement les têtes acquiescer, s’enthousiasmer, se gargariser, abonder dans votre sens et se lancer dans des tirades enflammées « C’est une honte… », « Tous ces pseudo-auteurs de merde… », « Il n’y a plus de vrai écrivain en France… (à part peut-être moi ?) ». Patati et patata. C’est bien connu : « Un bon écrivain est un écrivain mort ». Tout le monde s’auto-congratulera de cette saine prise de conscience. Et c’est là que Buzz littéraire entre en scène…

Quand publier un premier roman mène au suicide: « Parano » de Jan Lars Jensen

Un titre qui peut effrayer les auteurs wanna-be, qui préparent leur premier roman ou attendent fièvreusement sa publication. C’est pourtant le thème original du roman « Parano » de l’écrivain canadien Jan Lars Jensen qui raconte ici sa propre histoire. Celle d’un auteur qui, après la publication de son premier roman, tombe en dépression et tente de se suicider.
« Allongé dans mon lit, j’attendais mon tueur. Je ne doutais pas qu’il viendrait durant la nuit mais fus déconcerté par la manière dont il choisit de révéler sa présence. » Le début de Parano, met immédiatement le lecteur dans l’ambiance (noire) de ce livre où l’auteur décrit sa descente aux enfers avec une sincérité saisissante.

Hommage à Joan Didion, muse de Bret Easton Ellis, Jay McInerney ou encore Donna Tartt…

Bret Easton Ellis, Jay McInerney ou encore Donna Tartt la vénèrent. La romancière, scénariste et journaliste, Joan Didion, figure de proue des intellectuels américains s’est faite remarquer dans les années 60 et 70 avec ses romans à la cruauté épurée et stylisée sur la faune dorée (et déchue) d’Hollywood ou de New-York ou encore de la jet set littéraire… Retour sur le parcours d’une grande dame des lettres américaine, référence et inspiratrice de la littérature américaine d’aujourd’hui.

Photographie d’un hamburger, de Lucien Cerise : les tribulations d’un névropathe parisien, sur fond de guerre des sexes mondialisée…

Ce nouveau roman paru chez Scali (sous l’impulsion de Stéphane Million) et signé de l’illustre inconnu Lucien Cerise, (jeune philosophe et co-fondateur de la revue Philosophie, également auteur de plusieurs Rebonds dans Libération pour défendre son ami Michel Houellebecq lors de son procès sur l’Islam) semble à vrai dire très appétissant ! Humour décalé, analyse des maux de notre société avec une verve corrosive, roman d’époque et de génération… Bref tout ce qu’on aime sur le Buzz littéraire. L’auteur s’est plus particulièrement penché sur la perte des identités sexuelles, avec tous les déchirements que cela suppose, sujet très en vogue et qui sonne très Technikart ! Une sorte de « Conjuration des imbéciles d’aujourd’hui, affreusement réaliste », décrit son éditeur. Rien que ça ! A découvrir donc…

Présentation BUZZ… littéraire : « Les livres, de bouche-à-oreille »

A mi chemin entre le magazine et le blog (blogzine), BUZZ… littéraire, lancé en mars 2006, s’est donné pour vocation principale de présenter notamment la nouvelle génération littéraire : ces auteurs contemporains qui réinventent la littérature, racontent et mettent en scène, avec drôlerie, tendresse ou cynisme notre époque, ses crises intérieures et les nouveaux rapports humains, sociaux ou professionnels…

Des nouvelles de Bénédicte Martin : Une délicate, scandaleuse malgré elle… (nouveau recueil: : « Perspectives de paradis »)

Pour certains (qui n’ont souvent jamais lu une ligne d’elle), elle se réduit à un « coup marketing » et à un sacrilège (une petite culotte à demi-dévoilée avec humour sur la couverture de son premier livre « Warm-up »). Pour d’autres, heureusement plus nombreux (mais plus discrets), elle incarne une certaine fraîcheur et audace. Une nouvelle féminité à la fois piquante, sucrée et pétillante à l’image de son écriture. « La plume de Bénédicte Martin est ronde, croquante et bien loin de la littérature ‘trash’, genre porno un peu graveleux et sans intérêt », la décrivait très justement la blogueuse littéraire Clarabel. Trois ans après son premier opus (pour lequel elle a obtenu le prix Contrepoint de Littérature Française 2004) et la polémique qui s’ensuivit, beaucoup se demandaient ce que devenait la jeune écrivain. On lui connaissait un nouveau rôle sur TPS Star, celui d’animatrice de l’émission « En attendant minuit », succédant ainsi à Claire Castillon, mais la belle aux yeux d’amande restait très discrète, n’accordant que peu d’interviews. Buzz littéraire est partie à sa rencontre. Une jolie rencontre…

« Indecision » de Benjamin Kunkel : Parcours initiatique d’un adulescent new-yorkais en quête de certitudes

Auréolé des recommandations dithirambiques de Joyce Carol Oates (« un roman drôle, profond, avec un sens aigu de l’absurde…) », de Jay Mc Inerney (« le plus drôle et le plus intelligent des romans sur la crise post-adolescence pré-adulte ») et d’une flopée de grands journaux new-yorkais (The New York Observer, Vogue, The New-York Times : « Ce roman post-moderne, post-tout impertinent et drôle semble développer sans ironie aucune une conscience sociale…), le phénomène Kunkel, auteur d’un premier roman « Indecision » ne peut qu’intriguer (et alimenter de grandes espérances…). Mais les mésaventures de ce trentenaire new-yorkais et globe trotter, en proie à une indécision maladive tiennent-elles vraiment leurs promesses ?

Sang et stupre au lycée de Kathy Acker, le conte cauchemardesque et punk d’une adolescente damnée

Kathy Acker connaît le succès avec la publication de « Sang et stupre au lycée » dans les années 80. Cette avant-gardiste disjonctée new-yorkaise des années 70, aujourd’hui étudiée par les universités anglo-saxonnes qui en font l’emblème de la radicalité, revendiquait l’héritage de Kerouac ou de Burroughs, et comme eux subit controverse et censure. Représentante de la seconde vague de la Beat generation, cette féministe acharnée morte en 1997 (année de la mort de ses maîtres Allen Ginsberg et William S. Burroughs) à Tijuana (elle n’a pas eu droit aux hôpitaux gratuits), est l’auteur d’une oeuvre subversive voire osbcène, novatrice tant sur le fond que sur la forme.
Dans « Sang et stupre au lycée », un ovni graphique et littéraire, elle confesse ce terrible constat qui résume en quelque sorte son oeuvre : « Les écrivains créent ce qu’ils créent à partir de leur souffrance pleine d’effroi, de leur sang, de leurs tripes en bouillie, du magma horrible de leurs entrailles. Plus ils sont en contact avec leurs entrailles, plus ils créent. (…) La vie d’un écrivain est horrible et solitaire. Les écrivains sont bizarres alors gardez vos distances. »

Marge brute de Laurent Quintreau : Plongée intérieure dans l’enfer des comités de direction

Cru de cette rentrée littéraire 2006, ce « roman de bureau » rédigé par Laurent Quintreau qui se présente spontanément comme « cadre et syndiqué », (plus précisément créatif chez Publicis : tiens encore un publicitaire !) et fondateur de la revue d’avant-garde Perpendiculaire, nous plonge dans une comédie humaine corrosive, celle des fameuses réunions dont les entreprises raffolent. Et plus particulièrement le comité de direction d’une multinationale publicitaire. Haut lieu des réglements de compte, des hypocrisies et autres stratégies du pouvoir, elle s’avère, dans ce récit, un passionnant révélateur de personnalités à travers les monologues intérieurs de 11 cadres.

« Les lecteurs : une race curieuse », par Christian Authier (Une si douce fureur)

Mais qu’est ce qui peut bien motiver les lecteurs à se plonger dans des feuilles imprimées alors que la vie offre tant de sensations autrement plus réelles et tangibles ? Une question à laquelle Christian Authier, auteur sensible, répond. Et rend ainsi un bel hommage au formidable et indispensable pouvoir de la fiction… L’impossibilité de vivre sans « traîner avec des livres dans les poches et des phrases dans la tête »

« Choke » de Chuck Palahniuk, Odyssée initiatique et métaphysique d’un sex-addict en quête de rédemption…

« Choke » de Chuck Palahniuk: ce troisième roman du maître des « fables acides à l’imagination débridée », nous plonge dans un univers bien différent de celui de Fight Club. Pourtant on se sent immédiatement en territoire « palahniukien ». On retrouve ici un duo presque fraternel d’anti-héros, unis dans leur folie respective, tentant de lutter contre leurs démons communs : la sex-addiction (la dépendance sexuelle en français).

Scénario à quatre mains entre Ariel Wizman et Clémence Boulouque

Cinéma et littérature ne cessent de tisser des passerelles de l’un vers l’autre. C’est ainsi que le trublion de Canal + et « dandy-DJ » Ariel Wizman et Clémence Boulouque, jeune auteure remarquée de « Mort d’un silence », « Sujets libres » ou encore « Chasse à courre », formeront bientôt un duo dans les salles obscures…

Le « potin hollywoodien » des éditions du Dilettante signé Johnny Depp

Après l’adaptation récente au cinéma du premier roman d’Olivier Adam « Je vais bien, ne t’en fais pas », actuellement sur les écrans, les éditions du Dilettante nous confirme dans sa lettre mensuelle de rentrée littéraire « le potin hollywoodien » qui alimente les conversations depuis quelque temps… L’occasion de découvrir également le nouveau site Internet de l’éditeur, entièrement remanié, avec quelques vidéos d’auteurs.

L’ennui est il le vrai hédonisme ? Extrait de 99 francs de Frédéric Beigbeder

Extrait de son roman culte « 99 francs » (rebaptisé « 14,99€ ») où Frédéric Beigbeder s’interroge sur la relation entre hédonisme, ennui, la quête perpétuelle d’échappatoires et vivre le moment présent…