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Humeur « Rentrée littéraire » : Peut-on résister au diktat de la nouveauté ?

« Le grand public pense que les livres, comme les oeufs, gagnent à être consommés frais. C’est pour cette raison qu’il choisit toujours la nouveauté. » (Goethe)
A l’approche de l’évènement littéraire de l’année : la rentrée littéraire de septembre, le lecteur avisé contemple perplexe, sa « pile à lire  » (que les initiés désignent de l’acronyme P.A.L) et décide au choix d’ignorer royalement les sirènes des éditeurs et des médias ou bien se résigne à repousser encore un peu l’entame de cette sélection qui a le défaut d’être « moins jeune ». Tandis que d’autres, joyeux de cette grand messe rituelle, piaffent d’impatience depuis juin et se languissent de pouvoir enfin se saisir de ces précieux ouvrages labellisés « rentrée littéraire » ! Une moisson nouvelle, rutilante (du moins présentée comme telle), miroitante, dont on vante les mérites et qui devrait faire interrompre tout autre projet de lecture pour ingurgiter cette goulée de « nouveaux nés » ?

La Condition littéraire ou peut-on vivre de sa plume ? L’exemple d’Ayerdhal

Si une poignée d’écrivains « bankable » peut vivre de confortables à-valoirs, 98 % des écrivains exercent un autre métier pour vivre. Le sociologue Bernard Lahire a étudié plus précisement leurs conditions de vie. Son enquête, menée en 2004 et en 2005, s’appuie sur 503 écrivains, nés ou vivant et travaillant en région Rhône-Alpes paraît en cette rentrée littéraire. Voici quelques uns de ses ensignements et le témoignage de l’écrivain de science fiction Ayerdhal :

Rentrée littéraire (2), la jeune garde américaine au rendez-vous : Du jeune talent Kunkel acclamé par Jay Mc Inerney à Safran Foer jusqu’à Palahniuk plus féroce que jamais !

Les jeunes auteurs américains ne sont pas en reste en cette rentrée littéraire. Au rayon « nouveau talent acclamé », Benjamin Kunkel auteur « d’Indécision « , est déjà un auteur culte et phénomène littéraire Outre Atlantique, plébiscité à la fois par Jay McInerney et Joyce Carol Oates.
Il serait selon les critiques un digne successeur de Douglas Coupland et de son roman Génération X. Il retrace la vie de Dwight B. Wilderming, 28 ans, atteint d’indécision chronique. Adolescent attardé, il mène une existence sans but, partagée entre ses colocataires, ses parents divorcés, sa soeur qui lui sert de psychanalyste et une petite amie à mi-temps.

Rentrée littéraire (3) : La télévision, filon (et bouc émissaire) inépuisable des jeunes auteurs ? De Rick Moody à Chloé Delaume ou Grégoire Hervier…

La télé c’est moche, c’est pas bien. Abrutissement hypnotique, programmes bêtifiants ou immoraux, bourrage de crâne, miroir aux alouettes, surenchère du trash et du kitsh… : elle s’attire régulièrement les foudres des écrivains qui s’égosillent à qui mieux mieux pour en dénoncer les « dérives » et les « dangers » et la diaboliser. Après Lolita Pille qui venait s’indigner sur tous les plateaux TV, lors de la sortie de Bubble gum de la « gravité » de la Star Academy ou encore Amélie Nothomb qui imaginait dans Acide Sulfurique un jeu de téléréalité extrême version camp de concentration, la rentrée littéraire accueille à nouveau son lot de satires de la télévision et critiques (originales ?) de la société du spectacle… Mais est-il bien nécessaire de tirer sur une ambulance ?

L’évolution en chiffres des romans publiés à la rentrée littéraire : la folie des grandeurs

Depuis 1997, le nombre de romans publiés à la rentrée littéraire n’a cessé de croître. Un intéressant schéma et graphique réalisés par l’AFP permettent de se faire une idée plus précise de la situation…

Chuck Palahniuk : Une écriture avec du goût et des odeurs

Dans un entretien donné en juin 2005 à l’occasion des sorties françaises de « Journal Intime » et du « Festival de la Couille », l’auteur de Fight Club explique les sources de son style littéraire unique et les musiques qui l’inspirent lorsqu’il écrit :

« La pause » d’Ariel Kenig : Réduction du domaine de la lutte…

Après un premier roman remarqué en 2005 « Camping Atlantic » (sur l’ennui violent de l’adolescence et la force de la fraternité), Ariel Kenig, jeune auteur de 23 ans, change de cap et met sa plume mordante au service d’une fiction sociale. Son sujet d’étude ? Un jeune homme qui dit « Non ». Un jeune homme qui refuse de se laisser happer davantage par la routine de sa banlieue, de ses rites obligés (les bandes, les regroupements au bas des HLM…) et surtout de céder à l’appel de « l’Usine au losange », celle où son père s’auto-détruit jour après jour physiquement et mentalement… Alors il choisit de ne plus franchir le seuil de sa porte d’entrée et de vivre enfermé, à l’écart. A l’abri. Un enfermement volontaire qui pourrait finalement représenter une nouvelle liberté ?

Amélie Nothomb en dédicace… et déjà en tête des (pré)ventes

L’auteur de ‘Journal d’hirondelle’ célèbrera la sortie de son nouveau roman avec une séance de dédicace au Virgin Megastore des Champs Elysées à Paris…

« L’homme qui marchait avec une balle dans la tête » de Philippe Pollet-Villard : le dernier protégé de Frédéric Beigbeder, éditeur

Avant de raccrocher sa casquette d’éditeur (et de faire son coming out dans le magazine « Lire »), Frédéric Beigbeder a eu le temps de commettre un dernier « coup », avec la publication du premier roman de Philippe Pollet-Villard, réalisateur de profession. « L’homme qui marchait avec une balle dans la tête », titre qui ne peut qu’aiguiser la curiosité dans la même veine de celui de Bernie Bonvoisin (« Chaque homme a la capacité d’être un bourreau… ou au moins son complice« ), relate la cavale poético-comique d’un « petit voyou » qui cherche un souffle et un sens au monde qui l’entoure. Ce sera étrangement ce plomb (qu’il ne pètera finalement pas), logé dans sa tête qui lui fera aborder la vie sous un nouveau jour… Un petit résumé de cet ovni littéraire, bien frappé, de la rentrée. Entre gravité et cocasserie :

La rentrée littéraire de septembre 2006 en bref

Les tendances de la rentrée littéraire en bref * :
Cette rentrée littéraire atteint un nouveau record avec 683 titres (dont 475 fictions) publiés contre 663 en 2005. Après avoir été largement dénigrée, l’autofiction semble marquer le pas pour laisser place à l’actualité sociale comme grande source d’inspiration. La guerre, la violence, le chômage, la crise des banlieues… : l’environnement extérieur et le malaise social qui y régne disputent la vedette à l’ego. « Le syndicat des pauvres types » d’Eric Faye, ne manque pas d’aiguiser la curiosité par exemple. Mais également l’univers des paillettes et de la télévision. Deux romans français semblent déjà se détacher de la masse : « Fraternité » de Marc Weitzmann (Denoël) et « Quartier général du bruit » de Christophe Bataille (Grasset).

Le blog de Chutney : une aspirante auteure au pays des ateliers d’écriture

Chutney, une jeune auteure wanna-be (« aspirante écrivain, avec déjà un manuscrit refusé par les éditeurs parisiens mention encouragements » comme elle se présente), parisienne de 33 ans, nous informait il y a peu de l’existence de son blog, dans le cadre de notre dossier « Jeunes auteurs cherchent éditeurs et/ou lecteurs sur leurs blogs« . Grand bien lui en a pris ! Son blog où elle livre, depuis juin 2005, ses « blogborygmes », est en effet très vivant et instructif. Lucide et dotée du sens de la formule qui fait mouche, elle annonce la couleur, au détour d’une note : « Mon Vietnam à moi, devenir écrivain à succès ! Et comme dans toute guerre, y’ a des fois c’est pas juste… »

« Corpus Christine » de Max Monnehay : une jeune concurrente pour Amélie Nothomb livre un premier roman au parfum de soufre…

Nous évoquions dans notre billet de synthèse sur la rentrée littéraire de septembre 2006, la jeune auteure Max Monnehay, annoncée comme « la nouvelle Amélie Nothomb » par son éditeur Albin Michel qu’elle partage d’ailleurs avec sa célèbre aînée. Cette jeune auteure de 25 ans raconte dans « Corpus Christine » la domination sadique d’une femme sur son mari qu’elle séquestre et martyrise. « Le doute est un sale petit reptile, une simple morsure au doigt et c’est votre pauvre carcasse entière qui y passe », grince-t’elle au détour d’une page. Ce huis-clos oppressant, sur un sujet sombre, troublant et difficile rappelle en effet les thèmes « scabreux » autour de la folie humaine qu’affectionnent l’auteur d’Hygiène de l’assassin (et de « Journal d’hirondelle » en cette rentrée littéraire) et porte, de plus, un titre -alambiqué- très « nothombien »…
Christophe Greuet du site Culture-Café nous signalait son excellente critique sur ce livre.

Une Interview de Florian Zeller au sujet de son roman « Julien Parme » et sa pièce « Si tu mourais »

Pour les aficionados de Florian Zeller, signalons une interview approfondie de l’écrivain dans laquelle il s’explique sur l’écriture de « Julien Parme », son nouveau roman de la rentrée de septembre 2006. Il confie avoir souhaité parler de ce qui compose l’adolescence à savoir « le sentiment d’abandon, la solitude, l’ambition, la vanité, la gloire et la sensation d’avoir conquis une place à soi dans le monde, un des plus grands défis de la vie… » Il dit également qu’il s’est senti plus inspiré par John Fante que par Salinger dans son écriture, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Concernant sa pièce « Si tu mourais », il explique s’être intéressé au thème « de la transparence dans le sens où l’on exige des gens qu’ils disent tout, notamment dans une relation à deux. »

« Les bienveillantes » de Jonathan Littell : Le destin d’un monstre ordinaire au coeur de la mécanique nazie

Son nom est sur toutes les lèvres et fait bruisser tout le petit milieu littéraire depuis le printemps dernier : Jonhatan Littell, un romancier de nationalité américaine, d’à peine 40 ans et parfaitement bilingue en français, signe un colossal premier roman de 900 pages, « Les bienveillantes » (qui tire son nom de la mythologie grecque, les Erinyes, ou Euménides, ces déesses persécutrices, vengeresses, hideuses sont appelées par euphémisme, et par crainte « les bienveillantes »), qui devrait faire grand bruit en septembre. Une époustouflante fresque, de 1941 à 1944, archi-documentée, au coeur de l’administration nazie meurtrière et sa folie industrieuse, retraçant le destin de l’un de ses bourreaux. Pour une nouvelle fois essayer de comprendre ou du moins d’interpréter l’indicible…

« Je vais bien, ne t’en fais » : deuxième adaptation ciné pour Olivier Adam

L’aventure du cinéma tente de nombreux jeunes auteurs à l’image de Lolita Pille, Arnaud Cathrine ou encore Christophe Honoré qui revêtent la casquette du (co)-scénariste pour adapter leurs propres romans, ceux des autres ou encore en écrire des inédits. Olivier Adam est lui aussi très demandé par le cinéma ces derniers temps. Après l’adaptation de « Poids léger » avec Jean-Pierre Améris, sorti sur grand écran en 2004, il co-signe de nouveau le scénario correspondant à son premier roman « Je vais bien, ne t’en fais », paru en 2000 chez Le Dilettante. Un film prometteur qui sortira au cinéma le 6 septembre…

Michel Houellebecq : Vivre ou lire ?

Avant ses tumultes cinématographiques, Michel Houellebecq nous faisait réfléchir :
« Vivre sans lecture c’est dangereux, il faut se contenter de la vie, ça peut amener à prendre des risques. » (extrait de Plateforme)
Qu’avait t’il donc voulu dire avec cette phrase sibylline… ?

« Du vent dans mes mollets » de Raphaële Moussafir : les mémoires d’une enfant dérangeante, publiées par Luc Besson

La trentenaire Raphaële Moussafir qui a publié récemment « Du vent dans mes mollets », sur son enfance, chez Intervista, la maison d’édition de Luc Besson (groupe Europa Corp), s’inscrit dans la tendance de cette rentrée, où les vingtenaires et trentenaires se retournent sur leur passé, leur adolescence comme Florian Zeller et son Julien Parme. Elle inaugure ainsi une nouvelle collection « Les mues », lancée en avril 2006, axée sur la littérature générale qui viendra compléter les ouvrages jusqu’à présent orientés cinéma

Eisner Awards 2006 : Joann Sfar tête d’affiche française

Les lauréats des Eisner Awards 2006, la plus haute distinction de la BD aux États-unis équivalente des Oscars, ont désormais été révélés. Une foule de prix sont ainsi décernés tous les ans allant des histoires courtes aux albums one-shot en passant par les séries longues, les nouvelles séries, les séries jeunesse, les anthologies, les essais, la BD de reportage ou autobiographique (une nouveauté), la BD étrangère, les BD on-line, les rééditions, la qualité du dessin, du scénario, des couleurs, du lettrage ou encore de la maquette de l’album… Au total 28 trophées sont remis. Bref, tous les talents y sont honorés !

Le jeu vidéo : nouvelle source d’inspiration des jeunes auteurs ?

Colette s’inspirait des forêts et des jardins, les jeunes auteurs défrichent eux de nouvelles sources d’inspiration… Après le cinéma qui a fait naître de nouvelles formes d’écritures proches des scènes d’un film, les jeux vidéo semblent devenir un nouveau terrain d’exploration pour la fiction. De Chloé Delaume à David Calvo…

Jeunes auteurs et globe trotters !

Chaque année de jeunes écrivains français sont retenus pour participer aux missions Stendhal afin de faire connaitre la littérature française dans les pays étrangers. Les «Missions Stendhal» sont accordées par un Jury renouvelé chaque année, que préside le Directeur général de la Coopération internationale et du Développement au Ministère des Affaires Étrangères, à des auteurs ayant déjà publié et qui, pour réaliser un projet d’écriture, ont besoin de séjourner à l’étranger.