Bad trips, errances urbaines, désillusions, passions amoureuses, ruptures familiales, désoeuvrement, fuite éthylique, paradis artificiels, crises, complexes, mal de vivre… : le « teen novel » (ou « roman d’adolescent » en français), comme le surnomme les américains, est devenu un genre à part entière. Il nous plonge au coeur des tourments et émois à la fois violents, émouvants et emprunts de tendresse de cet âge fragile et fascinant.
Signe particulier du « blé en herbe » version XXIe siècle : plus que jamais en manque de repères et désenchanté, il bouillonne, refuse les compromis et les régles sociales, exhalant parfois un parfum subversif ou sulfureux. Les bluettes romantiques et la légéreté façon « Grease » ont définitivement trépassé… La perte de l’innocence a un goût de souffre, de sang et de trash. Mais derrière la noirceur et le désespoir affleurent toujours une infinie tendresse et une quête de sens, de vie lumineuse. Une « génération perdue » certes, mais qui cherche son chemin…avec obstination et idéalisme.
Jean Echenoz et le « métier d’écrivain »
Dans le numéro du 15 juillet 2006 du magazine « Le Monde 2 », l’écrivain Jean Echenoz, auteur de « Ravel », « Je m’en vais », prix Goncourt 1999 ou encore de L’Equipée malaise, livre sa conception de l’écriture et du métier d’écrivain. Quelques citations intéressantes relevées dans ce très intéressant entretien (fleuve) de l’un des écrivains phare de la littérature contemporaine française : A la question « Que diriez-vous à un jeune auteur qui veut publier ? », il répond : « Je lui dirai de lire. De tout lire. Enfin tout ce qu’il peut, tout ce qu’il veut (…). Dans la pratique de la lecture, certains livres sont très accueillants à l’écriture quand d’autres sont plus intimidants. J’étais un grand lecteur de Dostoïevsk par exemple, mais il ne m’a jamais incité à écrire. D’autres m’y ont autorisé d’une certaine manière (comme Flaubert) ».