Buzz littéraire

Articles de cet auteur

Nicolas Rey sur Canal+ à la rentrée

Suite à l’arrêt de l’émission « Culture et dépendances » sur France 3 où il était chroniqueur depuis plusieurs années, l’écrivain Nicolas Rey (avec Mademoiselle Agnès) rejoint Pascale Clark, dans son émission En aparté sur Canal +, avec qui il a déjà travaillé sur France Inter (dans le cadre de son émission « Tam Tam, etc »). Le magazine devient journalier (en direct chaque midi) au lieu d’être hebdomadaire. Un débat d’actualité et une rubrique « people » seront ainsi ajoutés. Pas de mention d’une chronique littéraire hélas…

Sélection de livres d’été par Nina Bouraoui (août 2006)

Couronnée dès son premier roman, « La Voyeuse interdite » (Gallimard), Nina Bouraoui a remporté, en 2005, le prix Renaudot pour « Mes mauvaises pensées » (Stock). Ecrivain de l’intime, de l’enfance, du corps, du désir, elle propose une sélection de lectures pour l’été, fine et touchante.

Jean Echenoz et le « métier d’écrivain »

Dans le numéro du 15 juillet 2006 du magazine « Le Monde 2 », l’écrivain Jean Echenoz, auteur de « Ravel », « Je m’en vais », prix Goncourt 1999 ou encore de L’Equipée malaise, livre sa conception de l’écriture et du métier d’écrivain. Quelques citations intéressantes relevées dans ce très intéressant entretien (fleuve) de l’un des écrivains phare de la littérature contemporaine française : A la question « Que diriez-vous à un jeune auteur qui veut publier ? », il répond : « Je lui dirai de lire. De tout lire. Enfin tout ce qu’il peut, tout ce qu’il veut (…). Dans la pratique de la lecture, certains livres sont très accueillants à l’écriture quand d’autres sont plus intimidants. J’étais un grand lecteur de Dostoïevsk par exemple, mais il ne m’a jamais incité à écrire. D’autres m’y ont autorisé d’une certaine manière (comme Flaubert) ».

Parole d’éditeur : Marion Mazauric dévoile les nouveautés du Diable Vauvert sur le site de la Fnac

Marion Mazauric est la très charismatique fondatrice des éditions du Diable Vauvert (créées en 2000) qui publie des auteurs aussi variés que Nicolas Rey ou James Flint en passant par Poppy Z.Brite ou Ayerdhal… Points communs de tous ces auteurs : « une littérature vivante, perméable au monde, une littérature de la fusion des genres et des registres, née dans la diversité des influences d’aujourd’hui. » Parmi les infos d’intérêt dévoilées dans cette interview, le volet sur « la politique éditoriale » retient l’attention.

Confidences amoureuses de Florian Zeller : le jeune écrivain cultive son image d’éternel romantique

Les coeurs des lectrices vont encore chavirer en cette rentrée littéraire qui approche à grands pas. Le beau Florian au visage d’ange (teinté d’un joli hâle estival) ne manquera pas de déchaîner les passions… et la hargne de ces détracteurs ! Première apparition médiatique : on le retrouve dans le numéro de septembre du magazine féminin Marie-Claire dans un entretien plus personnel que littéraire, mené par Michèle Manceaux intitulé « Parlez moi d’amour ». Le ton est donné ! Le jeune romancier, âgé de 27 ans, y cultive son image d’éternel romantique, passionné des femmes, du désir et de Kundera. Si son dernier roman « Julien Parme » semble relativement dispensable, il faut reconnaître que le « personnage » du romancier est assez désarmant. Avec une sincérité touchante ou fougueuse, il livre à la journaliste son expérience amoureuse qui nourrit son oeuvre depuis « Les amants du n’importe quoi » jusqu’à ses pièces de théâtre (dont la nouvelle intitulée « Si tu mourais » sera jouée à la rentrée également).

17 ans et 546 jours : une nouvelle inédite de Nicolas Rey dans Madame Figaro

Saison estivale oblige, les magazines offrent leurs pages aux romanciers pour cette époque propice à la lecture. Dans son dernier numéro, le Madame Figaro consacré à l’île de Ré invite le romancier Nicolas Rey (dont le dernier roman, Vallauris plage, est paru en juin dernier) à conter un « souvenir d’été » inédit en forme de nouvelle. Il choisit de se remémorer son adolescence (une tendance décidément très en vogue chez les trentenaires !) et joue ainsi le refrain amer des premières désillusions à travers un joli récit frais et attachant, où le jeune narrateur, entraîné par une maudite Mathilde dans une impasse sentimentale, échoue sur l’Ile de Ré… Une coïncidence amusante avec son premier roman « Treize minutes » où le jeune romancier, non encore journaliste pour le Figaro, écrivait ironiquement dans ses premières pages à l’occasion d’une soirée étudiante : « Sur la piste j’ai vite repéré une petite qui semblait tout droit sortie d’un reportage du Figaro Magazine sur les familles nombreuses en vacances à l’île de Ré. » Les afficionados peuvent encore, pendant quelques jours, se la procurer d’urgence en kiosque !

L’Histoire de l’amour de Nicole Krauss: Jeu de piste identitaire intergénérationnel

A New-York, on les surnomme le « golden literary couple » : Nicole Krauss, 31 ans mariée au jeune prodige de 29 ans Jonathan Safran Foer auteur de « Tout est illuminé » (élu meilleur livre de l’année 2002 dans le supplément littéraire du Times et qui sortira à la rentrée son deuxième roman « Extrêmement fort et incroyablement près« ), voisins d’un autre « golden literary couple », à Brooklyn, « Les Auster » pour ne pas les nommer, s’apprête à sortir à la rentrée 2006 son premier roman traduit en France : « L’histoire de l’amour ». Auréolée de sa gloire new-yorkaise, assortie d’un contrat à 6 chiffres, et de droits d’adaptation déjà vendus à Warner Bros (la réalisation du film sera assurée par Alfonso Cuarón) et de traduction dans plus de 20 pays, saura-t-elle convaincre en France ?

Houellebecq-Hachette : rien ne va plus…

L’écrivain Michel Houellebecq déclare sur son blog qu’il va changer d’éditeur et rompre tout lien avec le groupe Hachette, en raison d’un différend sur l’adaptation cinématographique de son dernier roman. Dans un texte intitulé « Mourir II », cité par le quotidien Libération, Pointblog.com et 20 minutes, Houellebecq écrit qu' »il semble aujourd’hui acquis que malgré les promesses formelles, tant écrites qu’orales, d’Arnaud Lagardère, le groupe Hachette ne participera pas au financement du film tiré de La possibilité d’une île ». « Il s’agit d’un coup très dur, et peut-être fatal », poursuit l’écrivain dans ce texte daté du 30 juillet disponible sur son blog.

Les bobos vus par Dupuy et Berbérian dans Télérama

Bonne surprise dans le Télérama de cette semaine (29/07 au 04/08), Dupuy et Berbérian, les deux créateurs du trentenaire le plus attachant de la nouvelle bande-dessinée, Monsieur Jean, offrent des planches inédites et hilarantes ayant pour thème : les bobos et le boboland !
Cette carte blanche est l’occasion pour les deux dessinateurs-scénaristes de tourner en dérision leur étiquette « d’auteurs pour bobo ».
Ces chroniqueurs pointus et satiristes habiles, formant un binôme créatif depuis 1984, ont croqué avec l’art du détail qui tue, quelques scènes urbaines typiques du boboland parisien.

La rentrée littéraire 2006 vue par Chloé Delaume

L’épreuve de force de la rentrée littéraire angoisse tous les « concurrents » déjà dans les starting-blocks, au nombre de 683… Chloé Delaume sera l’une d’entre eux. 1 sur 683 avec son nouveau roman intitulé « J’habite dans la télévision ». Dans son excellent journal en ligne, tenu sur son site, elle décrit avec l’humour qui la caractérise ses impressions avant le jour J… Lucide et sereine :

« J’habite à présent dans un chiffre. Je suis un petit 1 composant le très gros 683. J’habite dans la télévision est un roman à paraître en septembre 2006. Dans la machine comment ça se passe, à présent que mon éditeur est hébergé chez Gallimard, je me demande alors j’observe.

« Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part » d’Anna Gavalda, l’Evita Peron des lettres françaises

Publié en 1999, le premier ouvrage de la désormais célébrissime Anna Gavalda, « Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part », alors âgée de 29 ans, est ce que l’on appelle un petit miracle de l’édition. Bénéficiant d’un bouche à oreille exemplaire des médias, des libraires et surtout des lecteurs, le manuscrit refusé de tous les éditeurs (hormis Le Dilettante à qui elle est restée fidèle depuis), au prétexte que « les nouvelles ne se vendaient pas », se retrouvé propulsé en tête des meilleures ventes et envahit les rames de métros (impossible de faire un trajet sans croiser un voyageur équipé du précieux recueil !). Anna Gavalda s’en amuse d’ailleurs en revendiquant aimer rédiger des livres courts afin que « ses lecteurs ne ratent pas leur correspondance dans le métro ».

« Miso soup » de Murukami Ryû: un « Tokyo psycho » fascinant et haletant

>« Miso soup » de Murukami Ryû, idéal pour quelques sueurs froides… Sous un titre à la fois mystérieux et trivial « Miso soup » (dont la signification symbolique s’éclaircit seulement dans les dernières pages), se révèle presqu’aussi puissant qu’American psycho de Bret Easton Ellis. L’auteur japonais partage en effet avec l’américain de nombreuses obsessions et un univers communs, même s’il cultive chacun un style bien différent. Paru 6 ans après (en 1988 et préalablement publié sous la forme d’un feuilleton littéraire dans un journal), récompensé par le prix Yomiuri, ce sixième livre de Murakami nous plonge au coeur du célèbre quartier rose de Tokyo, Kabukicho, où nous suivons Kenji, jeune japonais de 20 ans, qui occupe la curieuse fonction de « guide en tourisme sexuel ».

Après « le Diable s’habille en Prada », « Fashion Babylon » tourne à son tour en satire le petit monde de la mode…

Nous vous parlions récemment de la sortie en film (prévue pour le 26 septembre en France) du best seller de Lauren Weisberger, « Le Diable s’habille en Prada« , sachez que la relève est déjà assurée par un nouveau roman, écrit par l’anglaise, Imogen Edwards-Jones, déjà l’auteur de plusieurs best-sellers (Hotel Babylon, Air Babylon) et journaliste à Londres (notamment pour le Times…) qui devrait bien connaître le même succès.

Dossier « Ados terribles » : les romans de la nouvelle « génération perdue »

Bad trips, errances urbaines, désillusions, passions amoureuses, ruptures familiales, désoeuvrement, fuite éthylique, paradis artificiels, crises, complexes, mal de vivre… : le « teen novel » (ou « roman d’adolescent » en français), comme le surnomme les américains, est devenu un genre à part entière. Il nous plonge au coeur des tourments et émois à la fois violents, émouvants et emprunts de tendresse de cet âge fragile et fascinant.

Signe particulier du « blé en herbe » version XXIe siècle : plus que jamais en manque de repères et désenchanté, il bouillonne, refuse les compromis et les régles sociales, exhalant parfois un parfum subversif ou sulfureux. Les bluettes romantiques et la légéreté façon « Grease » ont définitivement trépassé… La perte de l’innocence a un goût de souffre, de sang et de trash. Mais derrière la noirceur et le désespoir affleurent toujours une infinie tendresse et une quête de sens, de vie lumineuse. Une « génération perdue » certes, mais qui cherche son chemin…avec obstination et idéalisme.

Serpents et piercings d’Hitomi Kanehara : Fuir le mal psychique par la douleur physique – COUP DE COEUR

Digne héritière de son aîné Ryû Murakami (qui la plébiscite), la jeune romancière Hitomi Kanehara est devenue en l’espace de trois romans, une star littéraire au Japon, et la nouvelle chef de file de la culture nippone underground. Agée seulement de 20 ans, son premier roman, Serpents et piercings (écrit à 19 ans), lui a valu le prix Subaru, puis, plus tard dans l’année, le plus prestigieux prix littéraire japonais, le prix Akutagawa (équivalent du prix Goncourt) !. Pour le New York Times, elle est « l’icône de la culture pop japonaise » (expression passe-partout qui finit par ne plus vouloir rien dire…). Au delà de l’engouement médiatique et de sa réputation sulfureuse, l’auteur explore dans ce roman trouble, qui n’est pas sans rappeler le « Crash » de David Cronenberg (appliqué au monde des tatouages et du piercing), les rapports entre plaisir et douleur, et toute la symbolique qui sous-tend ses actes de barbarie que s’inflige une certaine jeunesse tokyoïte…

Les lolitas vues par la lolycéenne (Alexandra Geyser alias Satinella)

Satinella, « la lolycéenne » du web, alias Alexandra Geyser, a écrit sur son blog littéraire presénté précédemment, diverses proses inspirées du mythe de Lolita. Sa plume agile et sulfureuse la réinvente en s’inspirant de ses propres expériences (elle est âgée de 18 ans) ou en imaginant de nouvelles situations…

« Fraise et Chocolat » d’Aurélia Aurita, l’hyperjouissance en toute innocence…

« Fraise et Chocolat » d’Aurélia Aurita (un pseudonyme inspiré du nom latin d’une méduse), son très controversé second album, est sans aucun doute un « phénomène » dans le petit monde de la BD d’auteur indépendante. Pourtant si l’on essaie un instant de lire ce livre, sans se préoccuper des vagues médiatiques qu’il a suscité, ni de sa dimension « people » (l’amant de l’héros n’est autre que le dessinateur Frédéric Boilet), on passe tout simplement un bon moment où les sens s’éveillent délicieusement au gré des fantaisies de l’épicurienne et intrépide Aurélia, jouisseuse décomplexée s’il en est… Elle ne revendique au fond rien d’autre que cela : le plaisir à l’état pur, voire primaire.

Remise des Prix du jeune écrivain et Prix du jeune écrivain francophone

Le Centre national du Livre – qui fête en 2006 ses soixante ans d’activité – a décerné le 19 mai dernier à Muret son 22 ème Prix du jeune écrivain et Prix du jeune écrivain francophone. Le jury, composé de journalistes et d’écrivains (dont Philippe Ségur ou Dominique Mainard) a choisi parmi plus de 800 textes (427 textes de jeunes écrivains français âgés de 15 à 25 ans et 423 textes de jeunes écrivains originaires de 64 pays différents, âgés de 15 à 27 ans). Les lauréats seront publiés par les éditions du Mercure de france en octobre prochain.

Le petit malheureux de Guillaume Clémentine : Le complexe du trentenaire mal-aimé

Guillaume Clémentine a donné un titre Le petit malheureux qui ne peut qu’intriguer et qui réveille notre instinct de compassion. Quels sont donc les malheurs de Guillaume ? Ceux d’un trentenaire en mal d’amour, qui, de plus, a opté pour une vie de marginal (érémiste -ex RSA- avec chambre de bonne et bouteille assorties) alors que tous ses amis se sont rangés dans une vie petite bourgeoise, conforme à la norme sociale. Seulement voilà, Guillaume ou son double de narrateur est un idéaliste ! Impossible de renoncer à sa liberté, ses soirées de biture entre copains et malgré tout sa quête désespérée d’une douce fiancée…

La rentrée littéraire 2006 vue par Technikart

Les jeux sont faits !, nous annonce le dernier numéro de Technikart (daté juillet/août 2006) dans son enquête intitulée « La rentrée littéraire a déjà eu lieu ». Le magazine dévoile ses pronostics : « les gagnants et les perdants de l’évènement » à coup de stratégies d’éditeurs, de copinages médiatiques, de prix littéraires calculés, de drague des libraires dont le rôle de prescripteur va croissant et de statistiques sur les publications… De quoi encore alimenter le feu de certains ! Baptiste Liger et Jean Perrier décryptent dans cette enquête les rouages de la rentrée littéraire, qui n’est selon eux, qu’un vaste coup monté où tout est joué d’avance. Et de relater le plan comm’ lancé début mai auprès des journaux, les dédicaces besogneuses des auteurs aux journalistes (« Hommages de l’auteur », « Bien cordialement » ou « Amitiés »…), avec à la clé la formule type de l’attaché de presse anxieux « Qu’as tu pensé du livre de… ? » qui spamment messageries électroniques et vocales des journalistes en vacances.