Buzz littéraire

Articles de cet auteur

Hors série Le Point : « les textes fondamentaux de l’érotisme » et « Le désir » vu par le magazine littéraire

Pour son numéro estival, le magazine Le Point a eu la bonne idée de proposer un voyage littéraire érotique, dans le temps, à ses lecteurs. De Platon, Lucrèce, Ovide jusqu’à Sade, Georges Bataille, Henry Miller en passant par Apollinaire, Verlaine ou encore Alfred de Musset…

« Feu occulte » (et « Bonté divine ») d’Elizabeth Crane : Des contes new-yorkais entre « dates » et états d’âmes au féminin

« Le fait même que tu emploies le mot garçon à ton âge en dit long. Tu pourrais fort justement soutenir que ce sont tous des garçons, ces gens que leur âge définit autrement comme des hommes, mais à dire vrai, tu te sens plus intéressé par des hommes qui ressemblent à des garçons, par ceux qui travaillent dans des magasins de disque ou qui sont livreurs, ou qui se couchent vraiment tard, ou qui fument dés le réveil, ou encore souvent par ceux qui ne sont pas particulièrement grands, que par des hommes qui ressemblent à des hommes, qui travaillent dans des bureaux, des hommes de grande taille cravatés et bien peignés, qui ont l’air responsables, même si tu déclares vouloir un mec qui conduise. » C’est pour ce genre de vérité qui ne manquera pas d’interpeller les adulescents qu’Elizabeth Crane, enfant chérie de la critique à Manhattan qui voit en elle « une nouvelle Dorothy Parker« , mérite d’être lue (au moins pour comprendre l’engouement médiatique et public !).

La douce fureur du blog de Lola Lafon

L’écrivain Lola Lafon, auteur d’un premier roman « Une fièvre impossible à négocier », également première publication de Frédéric Beigbeder, éditeur, chez Flammarion en 2003, nous informe de l’existence de son blog, ouvert en janvier 2006, intitulé « Des nouvelles ».

Intégré à son site, elle y consigne ses sentiments personnels (la mort de son père, …) comme des nouvelles (Abdos fessiers pour carême…) ou ses réactions (enflammées) sur l’actualité ou la société en général (les CRS, les sans-papiers…) ainsi que des citations d’auteurs (Raoul Vaneigem…) qui l’interpellent.

Scali Graphic et Denoël Graphic : les concurrents d’Ego comme X affûtent leurs pages…

La vogue du roman graphique attire de nouveaux acteurs, sans doute inspirés par le succès d’un Ego comme X. Dernier en date : Scali Graphic lancé par l’éditeur Scali en mars 2006 avec comme première publication le conte punk pour adulte « autobio-fantastique », Eneco signé Jean-Charles de Castelbajac, qui sera suivi de Philippe Jaenada (Les brutes) et Virginie Despentes. L’esprit de cette nouvelle collection ? « Dans la filiation des graphic novels de la fin des années 60 avec Apportez moi de l’amour de Bukowski, illustré par Krumb, cette collection a pour ambition de relancer ce grand principe, mais à l’aulne du XXIe siècle. Rien que pour échapper à la dictature de la  » bande dessinée » avec ses ballons obligés et son découpage trop connu. Et avec les plus modernes des écrivains et dessinateurs d’aujourd’hui. », décrit l’éditeur.

« L’important, c’est d’avoir connu l’amour », de Christophe Nicolle : Journal intime d’un jeune divorcé entre Nick Hornby et Woody Allen

Ce premier roman (paru chez un tout jeune éditeur Bernard Pascuito, également à découvrir), paru en mars 2006, pourrait bien inaugurer un nouveau Nick Hornby à la française. Cet auteur, totalement inconnu et dont on ne sait presque rien sinon qu’il travaille dans le secteur audiovisuel, nous fait une belle surprise avec ce roman d’époque, drôle, émouvant et sincère sur les tourments d’un trentenaire fraîchement séparé qui s’interroge sur ses relations amoureuses et sur la possibilité de rencontrer de nouveau l’amour quand on avait déjà trouvé « la femme de sa vie »… Des thèmes éternels revisités par l’humour et le ton très personnel d’un auteur prometteur !

Interview Arnaud Cathrine : « L’émotion n’a pas bonne presse en France, pour moi c’est le plus important ce côté humain. »

En quête d’espaces chaleureux et sincères, d’atmosphères épurées et cotonneuses ? Pour vous mettre à l’abri, on ne peut que vous conseiller Sweet home d’Arnaud Cathrine. Les traumatismes y côtoient des intentions douces et les violences de la vie la délicatesse d’un phrasé subtil. L’univers d’Arnaud se tient là, dans ses ouvrages et collaborations -musicales et cinématographiques- sensibles et éclairés.

La sexualité féminine selon Despentes, Laurens, Delaume, Angot, Darrieussecq, Nothomb… et une journaliste de presse féminine overdosée…

Mantes religieuses ou castratrices, les femmes et leurs corps sont, selon les deux chercheuses Christine Détrez et Anne Simon, encore victimes de représentations régréssives. Et les nouvelles plumes féminines n’arrangent pas la situation, déplorent-elles… Dans leur essai intitulé « A leur corps défendant », aux éditions du Seuil, elles passent au crible leus écrits pour y débusquer les clichés sur la féminité et dénoncer l’appauvrissement du discours sur la femme. Un diagnostic un peu dur, passablement réac voire exagéré, mais non dénué d’intérêt… De son côté Anne Steiger, ex « Madame sexo » pour Cosmo, Marie-Claire et consorts, relate avec un humour désabusé ses tribulations au pays de la libido version presse féminine où la surenchère aura fini par lui donner la nausée… On craint le racolage mais cela s’avère drôle, sincère…et instructif !

« Classe affaires » de Benjamin Berton : Petites vacances sadiques entre jeunes cadres dynamiques

La littérature « de bureau » met souvent en scène le malaise des cadres sur leurs lieux de travail. La première orgininalité de ce deuxième roman de Benjamin Berton (jeune auteur lauréat du Goncourt du Premier Roman pour « Sauveagons » centré sur la vie des adolescents dans les cités du Nord de la France) publié en 2001 est de nous les montrer pendant leurs congés (ce qui « maintient tout le monde en vie » et fait « tenir trois mois à un rythme inconcevable en abdiquant toute espèce de dignité »…). Une sorte de version haute gamme et cruelle des « Bronzés » sur fond de Riviera avec pour acteurs la jeunesse dorée de filles et fils à papa, élevés en batteries dans les écoles de commerce et propulsés « consultant » chez les Big five du consulting de la capitale… Corrosif et dense, mais inégal.

On l’a repérée : La mystérieuse « Ladywriter »

Chouette, un nouveau blog d’auteur (célèbre) wannabe ou plutôt de romancière plus vraiment novice (elle précise avoir publié une dizaine de livres) mais en attente de reconnaissance ! Elégant et raffiné. Très féminin. Celui de Ladywriter. Littéralement « la dame qui écrit », du nom d’une chanson de Dire Straits. Dame ou demoiselle, on n’en saura pas plus (même s’il y a déjà quelques indices)… Pour l’instant du moins. Et c’est très bien comme ça. La blogosphère manque de mystère ces temps-ci et c’est bien dommage !

Frédéric Beigbeder repose sa casquette d’éditeur… et régle ses comptes !

Toujours dans le dernier numéro de Lire de juillet 2006, la chronique de Frédéric Beigbeder, intitulée « Plaidoyer pour les éditeurs« , attire l’attention puisqu’il y annonce son départ de Flammarion, après 3 années passées : « Je viens de quitter Flammarion car je n’arrivais plus à écrire. » Et ce faisant, dresse un portrait au vitriol des relations auteurs-éditeurs. Ces derniers seraient selon lui « des saints ». « Jamais je n’ai vu une telle patience, une telle abnégation aussi peu récompensée. », déplore t’il…

Les « recommandations » de livres pour l’été s’annoncent

Lire « sous le soleil exactement » face à la grande bleue ça a quand même plus de classe qu’un métro blafard nauséabond. Quels sont donc les heureux élus qui nous accompagneront sous le parasol ? Le magazine Transfuge dont nous parlions récemment publie son premier hors-série dédié aux 150 romans étrangers incontournables. De son côté l’Académie Goncourt vient de publier sa « liste d’été », qui comprend 14 romans.

Internet : péril ou chance pour les auteurs ? Les axiomes de François Bon dans La Quinzaine littéraire

Suite à l’article « (Vu sur) Internet : Nouvel eldorado de la promo des livres ?« , citons en complément l’article de François Bon, écrivain pionnier sur Internet (créateur du site remue.net et de tierlivre.net), qui livrait 20 axiomes sur le rapport entre Internet et le livre dans le journal La Quinzaine littéraire à l’occasion d’un numéro anniversaire fêtant ses 40 ans d’existence (n° 919 du 16 au 31 mars 2006). Il analyse avec lucidité, les conséquences d’Internet sur la création littéraire…

Un nouvel éditeur de littérature contemporaine bien frappée : Bernard Pascuito

Cet ancien des Editions Rivages, publie, dans la maison qu’il vient de créer, une sélection pointue d’écrivains américains, de Schulberg à Scott Fitzgerald. Portrait :

« Le sablier » de Sofia Guellaty : Something’s got to give

Avec « Le sablier », Sofia Guellaty écrit un roman sur une jeune femme qui s’ennuie, une jeune femme qui attend que « quelque chose » se passe, que « quelque chose » arrive : il fallait oser. Oser écrire le vide, la solitude, le rêve, sans ennuyer son lecteur. Le pari était risqué mais Sofia Guellaty, jeune auteure de 22 ans, réussit, comme par magie, dans son premier roman à créer une histoire aérienne, poétique et sensuelle autour de son héroïne à mi-chemin entre Marilyn et Sue perdue dans Manhattan. Les rêveries de cette promeneuse solitaire sont un petit bonheur…

L’art d’écrire selon Violette Leduc (extrait de « L’affamée »)

« Assise à ma table, j’essaie d’écrire. Pendant que j’essaie, je me délivre laborieusement et innocemment de mon incapacité d’écrire bien. Ma plume grince. Je gémis avec elle. Nous gémissons pour rien. Nous formons ensemble des mots inutiles. J’ai honte d’infliger ce travail à ce petit objet capable. Pendant que je m’efforce, je trace la …

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Le Diable s’habille en Prada : best-seller « chick-lit » sur grand écran

Avec son titre sulfureux au parfum de scandale, ce roman (voir chronique), emblématique de la chick-lit (voire « bitch-lit » !) new-yorkaise, de Lauren Weisberger (ancienne assistante de l’éditrice Anna Wintour du fameux magazine de mode Vogue), publié en 2004 à l’âge de 25 ans, vendu à 315 000 exemplaires en France et traduit dans 27 pays, continue de faire parler de lui avec son adaptation au cinéma. Le teaser (ci-dessous) plutôt efficace, donne un avant-goût du film qui sortira fin juin aux Etats-Unis et en octobre en France.

« J’aime beaucoup ce que vous faites » : plus qu’une revue, un objet littéraire…et affectif

Mardi soir dernier (le 20 juin) se tenait à la librairie du Palais de Tokyo à Paris, le lancement du second numéro de la revue littéraire « J’aime beaucoup ce que vous faites ». J’ai eu quelques mauvaises expériences avec les revues littéraires mais son titre et sa couverture épurée m’ont donné envie d’en savoir plus… Et puis tous les prétextes sont bons pour aller à la librairie du Palais de Tokyo ! Ce bi-annuel, diffusé à 1000 exemplaires, lancé en octobre 2005 se propose d’explorer les coulisses de l’écriture, les « chantiers » de l’écrivain, l’avant-texte , le fragment…, à travers des créations très conceptuelles d’auteurs mais aussi d’artistes plasticiens. En une phrase « montrer le texte comme forme plastique ». Rencontre avec les fondateurs Christian Alandete et Agnès Violeau :

Amours de jeunesse : « Vie et mort de la jeune fille blonde » de Philippe Jaenada en poche et « Une histoire qui sent la colle Cléopâtre »…

Qui n’a jamais idéalisé un amour de jeunesse, de lycée, de collège ou même d’école primaire…, cette parenthèse enchantée de l’adolescence, de l’enfance ? Puis des années plus tard, eu la curiosité de savoir ce qu' »il » ou « elle » était devenue ?
La génération des trentenaires (70’s/80’s) est devenue championne de la nostalgie avec le phénomène « gloubiboulga », versant triste de la vague adulescente ou encore la multiplication de ces sites qui permettent de retrouver nos « copains d’avant », publiée en janvier 2007 aux Editions Delcourt.
Loin de tout cela Philippe Jaenada a pourtant écrit un bel hommage à cette nostalgie sentimentale qui peut s’emparer de nous, adulte à 30 ou 40 ans, comme le narrateur de « Vie et mort de la jeune fille blonde ». De son côté un jeune blogueur (Kek) remporte un vif succès en racontant sous la forme d’un roman graphique en ligne, la recherche de son amour d’enfance « du CM1 », sous une forme très émouvante.

Après la BD, Ego comme X lance ses deux premiers romans… toujours à la première personne

L’éditeur Ego comme X, bien connu des adeptes de la BD intimiste a adopté depuis ses débuts, en 1994, un positionnement original basé sur l’autobiographie (les récits de vie). Parmi ses oeuvres phare, le journal intime de Fabrice Neaud écrit en temps réel (en 4 tomes, vendus à près de 30 000 exemplaires), L’épinard de Yukiko (10 000 ex), L’homme sans talent (10 000 ex) ou encore récemment le très charnel « Mon bel amour » de Frédéric Poincelet… Signe particulier : l’exploration « égotique » du quotidien et l’introspection. Son directeur Loïc Néhou souhaite désormais revenir à ses premières amours : la littérature. Ce grand lecteur de Calaferte, Matzneff, Camus ou encore Marc Edouard Nabe…, lancera à la rentrée littéraire 2006 deux romans, toujours à la première personne. Une soirée littéraire était organisée vendredi 16 juin au Centre National du Livre à Paris afin de découvrir leurs premières pages. Retour en vidéos des lectures données par les auteurs Lionel Tran (Sida mental) et Virgine Cady (L’illusionniste). Deux trentenaires aux styles et thématiques radicalement différents :

Découragement existientiel : Extrait de « Néfertiti dans un champ de canne à sucre » de Philippe Jaenada

Extrait de Néfertiti dans un champ de canne à sucre de Philippe Jaenada choisi par la blogueuse Satinella, alias Alexandra Geyser qui souligne l’écho ressenti à certains moments d’une « impression de désœuvrement, de vanité, une profonde lassitude… »