Buzz littéraire

Articles de cet auteur

Douze histoires d’amour à faire soi-même, par Lola Gruber : Variations sur le thème de l’amour en fuite

Intriguant. Telle est la première impression ressentie lorsqu’on tient entre les mains ce premier livre de Lola Gruber, jeune auteur d’une non moins toute jeune maison d’édition Les petits matins. Son titre décalé, illustré d’une jeune femme, multicadrée, qui semble s’ennuyer ferme face à son compagnon, ne donne pas beaucoup d’indices… Si ce n’est l’annonce d’un texte anti-conformiste teinté d’humour. Et en effet, Lola Gruber a l’art de planter des situations et des dialogues déroutants. Transformant les plus charmantes idylles en jeu de massacre psychologique, en guerre des nerfs où chacun teste l’autre en permanence et le pousse dans ses retranchements…

Rencontre avec Lola Gruber, auteur de « Douze histoires d’amour à faire soi-même » (vidéo)

Publié en 2005 par une toute jeune maison d’édition Les petits matins, les nouvelles sur « la vie à deux » de Lola Gruber ont attiré l’attention de Patrick Poivre d’Avror qui en fait son « coup de coeur » dans son émission littéraire Place aux livres sur LCI et d’Agnès Léglise qui le loue dans l’émission Campus, animée par Guillaume Durand sur France 2. Une exposition médiatique inattendue qui la fait connaître du public, le bouche à oreilles fera le reste. Mais, l’écrivain, allergique au marketing, reste discrète. Poursuivant notre dossier « spécial filles », Buzz littéraire lève le voile sur cette mystérieuse jeune femme raffinée et espiègle, à l’image de son écriture :

Rencontre avec la « bobo parisienne » : Jen, « blogueuse in the web-city »

Les « auteurs-blogueurs » se multiplient et certaines plumes attirent l’attention jusqu’à réunir un véritable lectorat très fidèle. Le blog de la « Bobo parisienne » (présenté ci-dessous ) rédigé par Jen en fait partie, avec près de 1200 visiteurs par jour. Dans la veine des «  romans de filles« , version cérébrée, elle livre anecdotes et réflexions sur sa vie de parisienne rive gauche « un peu con, un peu bobo… mais très sympatique ! » Intrigué par sa verve et « le buzz » (toujours lui!) suscité, nous avons décidé de partir à sa rencontre.

Ecrire la douleur par Poppy Z. Brite (Ames perdues)

Chanter l’amour, le plaisir, le bonheur, le bien-être sont des thèmes littéraires plutôt classiques mais décrire et écrire la douleur extrême, en particulier physique est un exercice plus compliqué. Comment rendre par des mots l’indicible ou l’insoutenable des chairs meurtries ou du corps broyé, sans verser dans le film gore et sans ellipse… La romancière Poppy Z. Brite excelle dans ce domaine, comme en témoigne ces quelques extraits de son premier roman « Ames perdues » :

Arty touch au café de Flore

Les sets de table sont des supports artistiques comme les autres. Alors que certains les criblent de publicité, le Café de Flore, café littéraire mythique de Saint Germain des prés, a choisi de détourner les siens avec beaucoup plus d’élégance.

« Poupée Bella » de Nina Bouraoui : Journal de la nuit et du désir des filles

La quête et l’acceptation de son identité constituent des thèmes majeurs et fondateurs de l’œuvre de Nina Bouraoui. L’auteur franco-algérienne confie dans ce huitième roman, en forme de journal intime, son chemin initiatique vers l’amour au féminin et dévoile sa vision du « Milieu des Filles » dans les années 80. De la découverte des codes de séduction dans les boîtes de nuit aux errances urbaines rue de Renne, dans le Jardin des plantes ou du Luxembourg, la piscine Deligny, le Marais, la rue des Archives…, où les interrogations, contradictions sur son rapport au corps, au désir l’assaillent. Sa recherche fiévreuse et hésitante, parfois aux portes de la folie, d’un équilibre à travers l’Autre. Récit vertigineux d’une éducation sentimentale homosexuelle… et universelle : une émouvante confession sur les difficultés de son existence partagée.

« Le bleu du ciel » de Georges Bataille, « Le ciel était immense, il était pur et j’aurais voulu rire dans l’eau. »

« Le Bleu du Ciel » est l’un des romans majeurs de l’œuvre de George Bataille écrit en 1934 en Espagne, où l’auteur se trouvait avec André Masson et publié en 1957. Bref, transgressif, vertigineux et violent, il a fait l’objet de nombreuses analyses et interprétations politiques, philosophique (inspirant les réflexions de Michel Foucault, Philippe Sollers ou Jacques Derrida.…) et même métaphysiques… C’est dans le contexte particulier « des signes annonciateurs » (de la guerre d’Espagne et deuxième guerre mondiale) que se joue ce drame en deux parties, entremêlant évènements politiques et tragédies intimes et existentielles. Il décrit la fuite d’un homme contre lui-même à travers l’Europe orageuse, déchiré entre ses pulsions érotiques considérées comme perverses et ses pulsions de mort incarnées par trois femmes qui suscitent en lui des effets d’attraction-répulsion, faisant écho aux conflits politiques qui se préparent autour de lui.

Blogs, livres et prix littéraires

Les blogs occupent une place croissante sur la scène littéraire comme le montrait notre dossier sur les blogs de jeunes auteurs. Deux initiatives intéressantes viennent confirmer cette montée en puissance tandis que Le Monde dresse son palmarès des blogueurs français les plus influents.

Nick Mac Donell et Tom Wolfe : l’enfant terrible de Harvard et le dandy des lettres américaines

Ce représentant de la toute jeune génération et ce vétéran de la littérature américaine publient curieusement deux ouvrages qu’il paraît intéressant de rapprocher. Alors que le premier rempile avec un roman trash d’étudiants américains privilégiés (Le troisième frère), le second dénonce justement les dérives (déviances) des étudiants dans « Moi Charlotte Simmons ». Au delà de leurs thèmes communs, ces deux auteurs, a priori opposés, entretiennent tous les deux des liens étroits avec le journalisme dit narratif.

Les petits matins, maison d’édition nouvelle génération

Si certains (comme Mr Francis Esmenard patron d’Albin Michel) se lamentent du trop grand nombre de « petits éditeurs qui encombrent les rayonnages des librairies », d’autres (en général les lecteurs) s’en réjouissent ! En particulier quand elles choisissent de renouveler la fiction et d’apporter une bouffée d’oxygène à une publication parfois trop marketing ou sclérosée. « Les petits matins », qui fêtent leur « 1 an » d’existence, font partie de cette catégorie. Au menu : titres piquants, couvertures dignes d’une expo du Palais de Tokyo et histoires truculentes narrées par une génération urbaine, jeune et bouillonnante. Intrigué (et séduit !) le Buzz littéraire a voulu en savoir plus…

« Douze » de Nick Mcdonell : Génération « Upper East side » en perdition…

Phénomène littéraire de l’année 2002 aux Etats-Unis, traduit dans plusieurs dizaines de langues Nick McDonnel était alors un étudiant à Harvard d’à peine 17 ans (fils du directeur de Sport Illustrated, premier magazine de sport américain) quand il publie Douze, son premier roman – qu’il aurait écrit d’une traite- sur la jeunesse new-yorkaise huppée de Manhattan. Aussi droguée que désœuvrée et sexuellement obsédée… Un roman choral à la violence sourde et au désespoir argenté, salué par des noms aussi prestigieux que Joan Didion, Richard Price et Hunter S. Thompson, Immédiatement comparé à Bret Easton Ellis, l’auteur de Moins que zéro ou encore des Lois de l’attraction tant pour son univers que pour son écriture « behavioriste », l’écrivain parvient néanmoins à installer son propre ton même s’il use de tous les codes du genre désormais quelque peu usés jusqu’à la corde…

Le blog de Max, si « Caméra Café » était un roman…

Le « blog de Max », nom du blog et titre de son livre est le premier blook français et rien que pour cela il mérite que l’on se penche dessus, ne serait-ce que par curiosité. Tenu sur Internet par un cadre supérieur trentenaire désabusé, pendant 1 an à partir de septembre 2004, à titre de « blog de décompression à usage thérapeuthique » pour se vider l’esprit après ses journées de travail « de cinglé », il a rapidement attiré un large lectorat (30.000 visites par jour en semaine selon les chiffres du blogueur). Le buzz s’est alors emballé, transformant le mystérieux auteur en phénomène médiatique et attirant un éditeur (Robert Laffont) qui fait le pari de le publier en septembre 2005. Malgré les polémiques (doute sur sa sincérité et démarche préméditée depuis le départ, imposteur, retrait des billets de son blog initial ou encore agacement lié à son cynisme ou sa misogynie…), le roman s’est vendu à plus de 12.000 exemplaires. Il n’existe pourtant étrangement pas de version poche. L’auteur a précisé qu' »il ne s’agissait pas d’une simple compilation de feu mon journal infernal. A l’exception de quelques paragraphes d’anthologie, l’ensemble du texte est inédit ».

« Opération manuscrits » Technikart : lauréats et nouvelle collection avec « Le manuscrit »

L’opération « manuscrits » lancée par le magazine Technikart à l’occasion du Salon du livre 2006 s’avère un franc succès. Objectif : découvrir de nouveaux talents littéraires. Après avoir reçu et examiné près de trois cents manuscrits, la revue a sélectionné six textes, qui ont provoqué l’enthousiasme de la rédaction. Deux mentions spéciales ont été également décernées.

Trois jeunes nouvellistes flirtent avec le surréalisme : Jakuta Alikavazouvic, Marie Hélène Poitras, Marie-Hélène Lafon

La nouvelle n’est, paraît-il, pas un genre très populaire en France (dixit Olivier Nora patron de Grasset). Même si l’effet Gavalda lui a redonné une deuxième jeunesse. Ainsi, des recueils affluent régulièrement et renouvellent le genre avec talent, permettant de goûter une nouvelle plume ou d’envisager une autre sous une nouvelle perspective… Nous avons repéré trois jeunes auteurs qui ont choisi d’aborder l’exercice sous une forme originale avec des thèmes poético-surréalistes : Jakuta Alikavazouvic, Marie Hélène Poitras et Marie-Hélène Lafon. De France, du Québec ou Cosmopolite, ces fablières modernes nous offrent un florilège d’histoires tragicomiques et anticonformistes :

Lire ? Pour le plaisir avant tout

Dans la série des chiffres pour mieux cerner nos comportements face au livre, une étude Livres Hebdo/TNS Sofres nous apprend qu’en ce début d’année 2006, un Français sur deux considère la lecture comme le meilleur moyen de se distraire ! Plus précisément, 66% des Français achètent un livre pour se distraire, 38% pour s’informer, 34% pour enrichir leur bibliothèque personnelle et 8% pour se former. En 1995, ces pourcentages étaient respectivement de 46%, 30%, 25% et 14%. Autre bonne nouvelle : près de 70% des Français pensent que le livre est irremplaçable. Même si ses concurrents grignotent son territoire.

Rue Saint Ambroise, une revue pour raconter l’époque et ses transformations…

La revue « Rue Saint Ambroise » siège au coeur du quartier des bars pop-branchés du XIe arrondissement. Mais dans ces pages vous ne trouverez pas de chroniques des zincs alentours mais un florilège de nouvelles, « des fictions courtes contemporaines » plus précisément.
Cette revue littéraire trimestrielle fondée en février 1999 par Olivier Szulzynger et Bernardo Toro a publié plus de deux cents textes d’une soixantaine d’auteurs français et étrangers.

Présentation d’Héloïse d’Ormesson : une nouvelle éditrice au patronyme célèbre…

Sur le marché très encombré des petites maisons d’édition indépendantes, Héloïse d’Ormesson, fille de Jean, a fondé sa propre structure de « micro-édition », après une vingtaine d’années passées comme directrice littéraire chez Laffont, Flammarion, puis Denoël et des études de lettres modernes à Nanterre et à Yale (USA). Baptisée de son propre nom – après moult hésitations-, les éditions Héloïse d’Ormesson, « EHO » (à l’école elle était surnommée « H2O » !) pour les intimes, ambitionne de publier une vingtaine de titres par an, moitié romans français, moitié romans étrangers et quelques essais.

Plus on surfe, moins on lit…

Une équation qui paraît logique même si lorsqu’on surfe on lit aussi… mais différemment. Une étude américaine démontre ce phénomène (qui doit aussi se vérifier dans nos contrées) : Les internautes américains passent en moyenne 14 heures par semaine sur Internet, c’est-à-dire autant de temps que devant la télévision, selon Jupiter Research.

Les femmes qui lisent sont dangereuses…

Une petite note rien que pour la beauté du titre de ce livre (qui complète notre billet « l’acheteur de livre est une acheteuse« ). Dès le moment où les femmes prirent le temps de lire au détriment de leurs tâches ménagères et familiales, elles devinrent dangereuses… Une fenêtre sur le monde s’ouvrait à elles.

« Zone érogène » de Philippe Djian, De l’art d’écrire et d’aimer les femmes

« Zone érogène » de Philippe Djian paru en 1984 préfigure son grand succès: 37° 2 le matin paru en 1985. Alors que l’auteur est réputé pour ses scènes érotiques plutôt torrides, ce « Zone érogène », en dépit de son titre, reste paradoxalement assez « prude » comparé à un « Bleu comme l’enfer » par exemple (son roman précédent).