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Articles de cet auteur

Marion Mazauric, diable en chef du Diable Vauvert parle des nouveaux auteurs

Marion Mazauric, créatrice de la collection « Nouvelle génération » chez J’ai lu et fondatrice de la maison d’édition « Au Diable Vauvert », devenue en 5 ans, une maison d’édition culte pour les 18-35 ans (avec des auteurs comme David Foster Wallace, Douglas Coupland, Pierre Bordage mais aussi Céline Vargaftig, Nora Hamdi ou Nicolas Rey…), explique et commente son itinéraire, ses parti-pris littéraires et artistiques, la nouvelle scène littéraire française, la défense de la littérature d’anticipation ou de science fiction… Une interview intéressante qui permet de mieux comprendre les choix éditoriaux de cette femme de tête et de caractère, par ailleurs très discrète…

DJ Virginie Despentes

Virginie Despentes, enfant du punk et du rock, qui chronique notamment chez Rock and Folk (et qui devait animer un débat sur « le Rock et la littérature » au Salon du livre malheureusement annulé) sera aux platines vendredi soir (10 mars) du Pulp. TRANSBUTCHPUNK : Virginie Despentes invite Lyn Breedlove, ancienne chanteuse du groupes de riot girls Tribe 8. Elle présentera son spectacle « One Freak Show ». Avec également en DJ Virginie Despentes et DJ Tampax.

Un podcast avec Samuel Benchetrit

Le jeune auteur très en vogue ces derniers temps, était interviewé par le chroniqueur littéraire de Nostalgie Belgique, Brice Depasse le 18 février dernier, à l’occasion de la Foire du Livre de Bruxelles, au sujet de son dernier livre « Chroniques de l’asphalte ». Avec beaucoup de naturel et sans chichis, il confie la genèse de ce roman à part à mi chemin entre un « journal extrapolé et une sorte de faux carnet », comme il le définit et explicite les axes de son approche littéraire.

Décapage, le laboratoire des nouvelles plumes fait peau neuve !

Si vous ne connaissez pas encore Décapage, une revue « reconnue d’inutilité publique », il est encore temps de suivre un cours de rattrapage avec Jean-Baptiste Gendarme son fondateur, également auteur d’un premier roman très remarqué « Chambre sous oxygène » en 2005. Mercredi dernier avait lieu la soirée de lancement du numéro de mars. L’occasion de découvrir tous ses changements :
Jean-Baptiste Gendarme est une personne étonnante. Sous ses airs nonchalants et discrets, c’est un hyper-actif. Entre « un boulot avec des horaires », l’écriture d’un second roman (voir article), il trouve le temps de réaliser depuis 5 ans une revue littéraire bimestrielle avec une équipe de dix fidèles compagnons, tous passionnés.

Jeunes auteurs cherchent éditeurs (et/ou futurs lecteurs) sur leurs blogs

Selon un récent sondage du Figaro-Ipsos Culture, un français sur quatre se rêve en écrivain (voir billet).

« J’écris un roman en ce moment »… Qui ne s’est jamais entendu glisser cette confidence sur un ton mélodramatique au détour d’une conversation ou devant la machine à café…
Soif d’idéal, fièvre griffonneuse ou vocation tardive : de plus en plus d’appelés se lancent dans l’aventure allant ou non jusqu’au bout. Désormais les aspirants écrivains et primo-romanciers ne font pas qu’écrire leur œuvre, ils en racontent également les coulisses. Une sorte de making-of littéraire relatant le parcours semé d’embûches du « jeunoteur » au pays de l’édition. Et le résultat est plutôt palpitant (peut-être plus que ledit livre ?). Qui mieux que le blog pouvait leur servir de terrain d’expression avant d’atteindre le convoité « papier relié » ?

Buzz littéraire a sélectionné quelques uns de ces blogs tous très différents, à l’image de leur auteur respectif. Petite balade dans les limbes virtuelles de l’édition et sur ces blogs d’auteurs débutants ou encore méconnus :

« Entre les oreilles » de David Foenkinos : un peu tiré par les oreilles…

Le facétieux David Foenkinos, aux influences allant de Queneau à Gombrowicz en passant par Albert Cohen, est renommé pour son univers loufoque où régne l’humour par l’absurde et en même temps une certaine détresse de personnages souvent en marge, obsessionnels, désemparés ou souffrant de solitude. Son deuxième roman « Entre les oreilles » paru en 2003 après « Inversion de l’idiotie » et juste avant son grand succès « Le potentiel érotique de ma femme » contient toute l’essence de son style si particulier et de ses histoires à tiroir où le rebondissement inattendu et surréaliste est toujours au coin de la page ou du chapitre… La Société des Gens de Lettres lui a attribué la Bourse Thyde Monnier pour cet ouvrage. Si l’humour de l’auteur ne manque pas de faire souvent sourire, on peut toutefois regretter, qu’à force de vouloir trop en faire, ces cocasseries et pirouettes finissent par sonner faux voire lasser…

Le chameau sauvage de Philippe Jaenada : « Ne désespérez jamais, mais ne vous enthousiasmez pas trop vite ! »

« Le chameau sauvage » est le premier roman devenu culte de Philippe Jaenada et ayant remporté le prix de Flore en 1997. Ce grand admirateur de Brautigan et Bukowski est l’un des précursueurs de ces romans générationnels dits de trentenaire à la française/parisienne, dans la veine d’Haute fidélité, et moins trash que Djian, qui influence toujours les jeunes auteurs comme par exemple Romain Monnery qui s’inscrit dans le même sillon.

« Dans la vraie vie » d’Héléna Villovitch: le petit monde intello-précaire moderne

Arrivée sur la scène littéraire en 1998, Héléna Villovitch a rapidement séduit la faune des lecteurs « intellectuels précaires branchés » qu’elle incarne (cette graphiste-plasticienne-cinéaste a longtemps sauté de job en job) et raconte à merveille. D’autres lui ont au contraire reproché un certain snobisme parisianiste… Mais finalement, ces mésaventures de trentenaires instables trouvent une certaine universalité qui concerne toute la « génération précaire » des années 90 et 2000, adepte du zapping, pour qui « l’amour dure 3 ans » voire 3 mois…

Chloé Delaume côté ville : confessions urbaines

L’écrivain répond aux questions du journal gratuit parisien « Enville » du mois de février 2006. Sujet : les villes traversées, habitées ou bien tout simplement rêvées par l’écrivain. A travers un voyage urbain, elle livre ses impressions laissées par ses escales à travers le monde. Elle qui avoue pourtant pouvoir rester deux mois durant bouclée chez elle !

La vie à deux de Dorothy Parker, une plume de dentelle bordée d’épines…

« La vie à deux » de Dorothy Parker est un recueil de nouvelles à la fois acerbes et tendres sur l’incommunicabilité entre les couples ou encore la petite comédie sociale mâtinée de « bonnes manières » pour mieux dissimuler ses mauvaises intention… Cette fine plume des années 30, qui avait fait inscrire sur sa tombe, au dessus des cendres « Sorry for the dust » (!), incarne l’émancipation sexuelle et le désespoir élégant typiquement new-yorkais.

Le blog de la bobo parisienne : légéreté et petits snobismes corrosifs

Apparue dans la blogosphère en mai 2005, à la faveur d’une période de chômage, la bobo parisienne alias Jennifer (« Jen » pour les intimes) est devenue, en quelques mois, une véritable célébrité incarnant le « snobisme parisianiste rive gauche » (et le tournant en dérision à la moindre occasion) et une fraîcheur féminine jeune et urbaine. Elle manie l’art de l’anecdote avec dextérité et son ton à la fois naturel et décomplexé est tout simplement réjouissant. On devient vite accro !

Chuck Palahniuk, entre chaos et rédemption : Portrait et Entretien avec l’auteur de Fight Club

On ne présente plus l’auteur du mythique Fight Club, référence culte de la nouvelle littérature américaine. Cet ancien mécanicien, au parcours étonnant, a su imposer son style déjanté-trash et des idées innovantes sur le système social où le dimension métaphysique affleure toujours sous le quotidien. Il démonte une à une les icônes de la modernité pour percer le but de nos existences… triviales. Si la critique adhère assez vite, le public suivra plus tard avec la sortie du film de David Fincher en 1999. Aurélien Masson, éditeur à la série noire de Gallimard, a rencontré en 2003 le géant. Il en livre un portrait passionnant, vivant et sagace :

Frédéric Beigbeder se souvient de ses « premières fois »

Chroniqueur littéraire au  » Grand Journal  » de Canal Plus, éditeur chez Flammarion et écrivain, Frédéric Beigbeder fêtait en 2005 ses 40 ans tout en s’apprêtant à porter à l’écran  » L’amour dure trois ans « , l’un de ses premiers romans.

Interrogé par le journal Infra-rouge, le journal de l’actualité et des loisirs noctures à Paris, il revient sur sa première cuite, son premier passage télé (qui remonte tout de même à l’âge de 10 ans !), son premier slogan (pour Nova) du temps de ses années pub, ses premières dédicaces (pour son premier roman : « Mémoires d’un jeune homme dérangé », qui n’attirait, alors, pas les foules aux salons…), le premier roman qu’il a publié en tant qu’éditeur chez Flammarion (« Une fièvre impossible à négocier » de Lola Lafon, depuis il en a édité environ 25 dont Pierre Mérot et Paul Jimenes) et enfin premières fâcheries (avec les écrivains dont il critique les livres notamment, à l’image de Christine Orban l’une des premières, mais aussi par la suite, Marc Lévy qui est l’un des plus gentlemans « puisqu’il continue à lui serrer la main alors que d’autres quittent la pièce en le voyant. »

Manuel de chasse et de pêche à l’usage des filles de Melissa Bank: quêtes amoureuses sucrées-salées

Mélissa Bank était censée être la nouvelle Helen Fielding et son héroïne Jane, la cousine de Bridget Jones et de Woody Allen. Le titre « Manuel de chasse et de pêche à l’usage des filles et le pitch en 4e de couv’ venaient confirmer cette promesse (alléchante il faut bien l’avouer !) : « Une jeune éditrice new-yorkaise parle de sa vie, de sa famille, de ses amis et ses amours ». Autant d’indices nous faisant miroiter un récit drôle, enlevé, et original sur les péripéties urbaines d’une jeune célibataire un brin névrosée. En fait c’est un peu moins simple et quelque peu inattendu…

Dujardin double de Frédéric Beigbeder ?

La rumeur court que l’acteur fétiche du moment pourrait bien incarner au cinéma Octave, le héros du best-seller de Frédéric Beigbeder intitulé ’99 francs’ (rebaptisé 14.99 euros). Venant ainsi remplacer Yvan Attal, longtemps pressenti. Cette info a été révélée par Le Parisien début février.

Le futur film au budget de 10 millions d’euros, serait produit par Ilian Goldman et réalisé par Yan Kounen (Dobermann, Blueberry). Antoine de Caunes avait d’abord été pressenti pour le réaliser. Le tournage débuterait cet été notamment à Paris. Kounen précise que le film s’inspirera à la fois du livre, d’un scénario existant et de sa propre imagination. La voix off, très présente dans le film, sera assuré par l’auteur de 99 francs himself selon le magazine Chronic’art.

Hell, le roman culte de Lolita Pille made in Paris 16 devient film

« Hell » de Lolita Pille, livre culte (publié en 2002) pour certains (en général parisiens et vivant à l’Ouest de Paris), coup marketing pour d’autres, une chose est certaine le roman de « la pétasse » la plus célèbre du XVIe arrondissement, n’a pas laissé indifférent. Et a marqué, à sa façon, la nouvelle scène littéraire française.

Les particules élémentaires, une adaptation édulcorée au cinéma

L’adaptation allemande au cinéma du sulfureux roman « Les Particules élémentaires » (voir la chronique et l’analyse détaillée du roman « Les particules élémentaires ») de l’écrivain français Michel Houellebecq, version soft de ce réquisitoire amer contre le désenchantement affectif et sexuel de l’homme occidental, a reçu un accueil mitigé samedi 11 février 2006 à la Berlinale. Le cinéaste Oskar Roehler a rassemblé quatre très bons acteurs allemands de la nouvelle génération pour relever le défi de porter à l’écran ce roman très controversé qui a connu un succès inespéré en Allemagne.

Virginie Despentes : « Je pense que les futurs auteurs importants viendront du blog, assurément. »

Elle a défrayé la chronique et tenu en haleine des milliers « d’internautes-blogonautes » durant des mois, donnant des sueurs froides aux journalistes qui s’aventuraient à l’interviewer et tout simplement beaucoup de bonheur à tous ces lecteurs. Virginie Despentes est l’un des premiers auteurs français à avoir joué le jeu du blog avec authenticité, régularité et vivacité. Mais brutalement, en août 2005, l’aventure s’est arrêtée.
Elle revient avec Buzz littéraire sur cette expérience, dans le cadre de nouveaux blogs d’auteurs apparus récemment sur la toile. Bonne nouvelle : sa souris pourrait bien retâter du web très bientôt !

Delphine de Vigan lauréate du prix Saint-Valentin

Le Prix Saint-Valentin 2006 a été attribué à « Un soir de décembre » (publié chez Lattès à l’automne 2005). Le prix, qui sera remis à l’auteur, Delphine De Vigan le 13 février, était parrainé par Patrick Poivre d’Arvor, et le jury, présidé par Nikos Aliagas. Les jurés ont récompensé « l’impertinence du discours, la pertinence du style et la modernité littéraire au service du genre amoureux ».

« Octave avait 20 ans », une expérience sensuelle, onirique et dangereuse signée Gaspard Koenig

La jeunesse dorée du XVIe arrondissement parisien n’en finit pas d’engendrer des vocations littéraires. Plus ou moins réussies.
Après Lolita Pille, qui a ouvert les hostilités, on parlait beaucoup l’an passé de Thibault de Montaigu (« Les anges brûlent »). Récemment un DVD retraçait comme autant de flashs de strass les destinées de ces jeunes flambeurs(ses) tout en baptisant cette jeunesse dorée de « Nappy » (fusion d’happy et et « no nappy »).
Une génération qui n’en finit pas de déplorer son statut de « pauvres gosses de riches »… Entre malaise existentiel et excès en tout genre, arrogance non assumée et fragilité. La rentrée littéraire 2004 a accouché d’un nouveau spécimen : Gaspard Koenig dont le roman vient de sortir en poche en janvier 2006. On prend les mêmes et on recommence ? Pas tout à fait.