Dans Passion simple, Annie Ernaux est claire dés le départ: le sujet de son œuvre ce sera Elle, sans mascarade, sans fards, sans pseudo transposition artificielle, tout juste des noms, des lieux masqués pour préserver son entourage et l’usage assumé du « je ». Elle déplore aussi à la fin de « Passion simple » : « (…) il est possible que l’obligation de répondre à des questions du genre « est-ce autobiographique ? », d’avoir à se justifier de ceci et cela, empêche toutes sortes de livres de voir le jour, sinon sous la forme romanesque où les apparences sont sauves. » En effet, il est de bon ton en France -et ailleurs (cf. Rachel Cusk avec « Aftermath »)- de dévaloriser, d’attaquer, d’insulter la littérature intimiste, rebaptisée par ses détracteurs « nombriliste » (et autres qualificatifs oiseux). Combien de pseudo critiques avons-nous lu, utilisant cette formule comme argument définitif pour juger de la qualité d’un livre, alors que tant de chefs d’œuvre viennent les contredire… ?
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