L’élection du Républicain Donald Trump a plongé l’Amérique et le monde dans la stupeur, comme une sorte de dystopie à laquelle chacun tente d’apporter son explication. L’auteur d’American psycho, Bret Easton Ellis, a analysé sa victoire qu’il attribue notamment à son refus du « politiquement correct »:
Il souligne notamment la dimension irrationnelle de cette élection qui répond selon lui à une réaction de « colère » des citoyens, davantage qu’une adhésion à son programme politique. En ce sens il considère qu’il n’est ni un conservateur, ni un républicain » et qu’il « a détruit le Parti républicain », ce qu’il considère comme positif.
Il commente aussi son rapport « libre » aux médias qui lui a permis de faire mouche auprès des classes populaires qui ne se reconnaissent pas dans les discours de l’élite, en particulier à tendance gauchiste :
Il a également détruit notre conception des médias. Ils ne disent pas les choses telles qu’elles sont, mais ils sont partiaux. Ils ont essayé de descendre Trump encore et encore parce qu’il ne respectait pas leurs petites règles sur la façon de se comporter, ce qu’on peut dire, ce qu’ils vont rapporter vous concernant. Il leur a dit d’aller se faire voir en leur affirmant qu’il allait être lui-même, et beaucoup de gens ont apprécié cette franchise. Ce n’est pas son discours qui intéresse, mais ce qu’il représente. C’est un homme qui parle sans contrainte ni censure, quitte à être contradictoire, et se permet ce qu’aucun autre politicien ne se permet.
Cette attitude inédite lui vaut le soutien de personnes qui se sentaient jusqu’ici exclues du débat public, réduites au silence, notamment par la gauche, les progressistes et les libéraux bien-pensants dominés par le politiquement correct.
Au passage, il dénonce les « dérives » d’une pensée de gauche devenue selon lui plus didactoriale que les conservateurs de droite et prend pour exemple les attaques qu’il a lui-même subies lors de la parution d’Americain psycho dans les années 90:
Si l’on m’avait dit il y a dix ans que la gauche était plus autoritaire que la droite, plus encline à la censure… Mais c’est vrai, ils ont installé une sorte de police de la pensée, une idéologie du « vous devez penser comme nous » qui agace beaucoup d’Américains. J’en ai fait l’expérience moi-même à la parution d’American Psycho : ce ne sont pas les conservateurs qui se sont élevés contre le roman, mais les libéraux, les féministes, la gauche, les médias.
Il conclut sur les valeurs incarnées par chacun des candidats de cette campagne présidentielle en insistant sur l’idée de liberté qui prime sur la compétence politique:
Le surgissement de Donald Trump rééquilibre simplement la balance. Lui et Bernie Sanders sont les seuls candidats qui peuvent incarner la liberté aux yeux du public. Ce n’est certainement pas le cas de Hillary Clinton, même si c’est la mieux qualifiée pour diriger le pays.
Source: extrait itw Mme Figaro, nov. 2016
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