Suite à une émission de LCI regardée hier midi (« On en parle », animée par Valérie Expert), j’ai envie de réagir à la polémique suscitée par les paroles de la chanson « Sale pute » du rappeur Orelsan. Certes il ne s’agit pas d’un sujet strictement littéraire (et passible de hors sujet sur un blog littéraire !), mais ce qui m’intéresse ici c’est le débat, une fois de plus soulevé, sur l’art et la morale.
Humeurs et autres curiosités littéraires
Des questions et des bouts de réponses sur le petit monde merveilleux des livres, de l'écriture et de l'édition...
« La princesse de Clèves » : une récupération politique qui occulte l’oeuvre…
Le Salon du livre 2009 aura marqué un point d’orgue à la « croisade » Princesse de Clèves lancée depuis la fâcheuse (et désormais fameuse) déclaration de Nicolas Sarkozy en 2006, lors d’un meeting UMP : « La princesse de Clèves ! Voilà ce que donne l’Education nationale pour épreuve d’examen ! Etonnez-vous que ça aille …
24 secondes dans la vie de Stéphane Million, éditeur [BUZZ… littéraire Guest] #5
Dans le cadre de notre rubrique « BUZZ… littéraire Guest », notre invité Stéphane Million, jeune éditeur indépendant et fondateur de la revue littéraire « Bordel » vous donne rendez-vous mensuellement pour une tranche de vie express sur son nouveau métier et livre son regard de lecteur impénitent sur l’actualité littéraire.
Cette semaine, post Salon du livre 2009 (sous le signe du Mexique), il nous raconte comment il a vécu ce temps fort littéraire et fait le point sur ses lectures de manuscrits et futurs romans à paraître dont le très attendu « Saleté ! » de Chloé Alifax :
« Grand écrivain » au féminin : le jugement littéraire aux mains des hommes (2/2)
Après avoir identifié les raisons et les mécanismes qui permettent à un auteur d’être consacré socialement comme « Grand écrivain » et d’accèder à la postérité, dans la première partie de cet article, penchons-nous maintenant sur les conséquences de la situation actuelle :
« Grand-écrivain » au féminin : la bataille de la visibilité (1/2)
A l’occasion de la Journée de la femme, le 8 mars prochain, je vais m’intéresser, au cours de ces prochaines semaines, à différentes facettes du rapport entre femmes et littérature. J’avais précédemment esquissé une réflexion sur le sexe de la littérature. Pour débuter cette série de billets, j’aimerais m’interroger sur la rareté des femmes élevées au rang de « grand écrivain ». Ce titre honorifique, ce « statut » décerné par la postérité et qui fait qu’un écrivain marquera son siècle et les suivants, qui fait que son œuvre sera lue de génération en génération et deviendra une référence. Premier constat, le titre n’existe qu’au masculin. Et pour cause, ces messieurs y sont sur-représentés. Les femmes seraient-elles donc de piètres plumes, y aurait-il un manque de talents littéraires féminins ? Non, bien sûr il n’en est rien. Virginia Woolf plaidait dans son essai « Une chambre à soi », la cause de l’absence de conditions matérielles pour écrire. Mais les contre-exemples d’écrivains désargentés et maudits pullulent… Non, je vois pour ma part une autre explication de ce déséquilibre flagrant :
Le concept « Paul Auster » : Cette (petite) musique du hasard… et l’influence sur la nouvelle génération
Alors que Paul Auster caracole en tête des ventes, avec son dernier ouvrage « Seul dans le noir » (plus de 80 000 exemplaires partis en quinze jours) qui fait pourtant l’objet de critiques mitigées tant de la part des médias que des lecteurs…, clôturons cette petite rétrospective de son oeuvre par une tentative de synthèse. Objet d’une adulation constante de la part de son nombreux et fidèle lectorat, malgré une série d’œuvres récentes jugées décevantes, cet auteur culte demeure une référence voire une influence pour la nouvelle génération d’auteurs, américains en particulier. Essayons donc de comprendre de façon plus transversale ce qui fait son originalité, son essence et son succès en décryptant son caryotype littéraire: son « concept »… (visuel ci-contre : Paul Auster en promo dans l’émission « Ce soir ou jamais »)
« Les livres ont un visage » (Jérôme Garcin) : pitié, non !
Vous avez peut-être vu passer ce livre "Les livres ont un visage" de Jérôme Garcin dans la marée des livres de la rentrée littéraire de janvier 2009. Beaucoup de critiques laudatives, de plateaux TV pour l’auteur, également Monsieur livres du Nouvel Obs. Bref, je n’ai pas lu, je ne jugerai donc pas de la plume de ce "fin portraitiste" comme le qualifient ses confrères. Je n’en doute pas.
Non, j’ai juste envie de réagir rapidement au titre et au principe du livre, que je n’avais pas immédiatement compris, l’ayant rapproché, machinalement et sans davantage m’y intéresser il est vrai, d’une autre citation, que j’aime bien en revanche, "La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est, au bout du compte, son visage" (Louis Aragon).
24 secondes dans la vie de Stéphane Million, éditeur [BUZZ… littéraire Guest] #4
Dans le cadre de notre rubrique « BUZZ… littéraire Guest », notre invité Stéphane Million, jeune éditeur indépendant et fondateur de la revue littéraire « Bordel » vous donne rendez-vous mensuellement pour une tranche de vie express sur son nouveau métier et livre son regard de lecteur impénitent sur l’actualité littéraire.
Cette semaine, à quelques jours de la Saint Valentin, il nous parle d’une étonnante jeune auteur qui place justement le cœur au centre de ses écrits : Alexandra Geyser repérée en 2005 par Buzz… littéraire pour son blog « Slave to love ». Il publie son premier ouvrage incandescent, « Le coeur à genoux« , et revient sur leur rencontre, leur collaboration et le travail sur la couverture… sensuelle !
« Se divertir avec la littérature, c’est grave… politiquement » (Chloé Delaume)
Hier, dimanche, je regardais « La grande librairie », une émission littéraire sur France 5, animée par François Busnel. Parmi les invités se trouvaient notamment Philippe Djian (pour « Impardonnables ») et Chloé Delaume (pour « Dans ma maison sous terre »), deux auteurs dont j’ai pu apprécier certains romans, dans le passé, mais que je ne suis plus depuis, n’ayant …
SUITE : L’ivresse de la solitude : regard sur quelques (plus ou moins) célèbres « no-lifes » littéraires : Moon palace (Auster), La trilogie sale de la Havane (Guttierez)
Le hasard de mes lectures m’a conduite à lire simultanément trois romans (« A rebours » de JK Huysmans, « Moon palace » de Paul Auster et « La trilogie sale de la Havane » de Pedro Juan Guttierez) a priori sans rien de commun entre eux, tant par leur époque, leurs thèmes que leur contexte géographique. Et pourtant j’ai réalisé à leur lecture qu’ils étaient tous trois liés, en particulier les deux premiers par un thème central : celui de la solitude. Suite du billet avec quelques impressions sur « Moon palace » de Paul Auster et « La trilogie sale de la Havane » de Pedro-Juan Guttierez :
24 secondes dans la vie de Stéphane Million, éditeur [BUZZ… littéraire Guest] #3
Dans le cadre de notre rubrique « BUZZ… littéraire Guest », notre invité Stéphane Million, jeune éditeur indépendant et fondateur de la revue littéraire « Bordel » vous donne rendez-vous mensuellement pour une tranche de vie express sur son nouveau métier et livre son regard de lecteur impénitent sur l’actualité littéraire.
Cette semaine, en cette rentrée littéraire de janvier 2009, il évoque notamment une jeune auteur, Barbara Israël, dont il publie le deuxième roman très rock « Miss Saturne » (après le remarqué « Pop Heart », qui vient de sortir en poche chez J’ai lu dans la collection « Nouvelle génération »), leur rencontre, leur collaboration et le travail sur la couverture (très graphique !).
L’ivresse de la solitude : regard sur quelques (plus ou moins) célèbres « no-lifes » littéraires : A rebours (Huysmans), Moon palace (Auster), La trilogie sale de la Havane (Guttierez)
« Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme l’ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir. » Pascal, Les Pensées
Le hasard de mes lectures m’a conduit à lire simultanément trois romans (« A rebours » de JK Huysmans, « Moon palace » de Paul Auster et « La trilogie sale de la Havane » de Pedro Juan Guttierez) a priori sans rien de commun entre eux, tant par leur époque, leurs thèmes que leur contexte géographique. Et pourtant j’ai réalisé à leur lecture qu’ils étaient tous trois liés, en particulier les deux premiers par un thème central : celui de la solitude (induisant un ennui vertigineux) sous le signe de Pascal, pionnier des no-lifes littéraires :- ) Le qualificatif « no-life » est apparu avec le phénomène des joueurs de jeux vidéo compulsifs, si je ne me trompe pas. Au Japon (où ils sont particulièrement nombreux), on les appelle des « Otakus ». Autant dire qu’à l’époque d’un Huysmans on ne parlait pas en ces termes !
L’écrivain étant un animal solitaire (et tropical ajouterait Guttierez !), ce sentiment est donc assez récurrent en littérature, en particulier chez les romantiques, mais il m’a plus nettement frappée dans ces œuvres :
« Miss.Tic, Femme de l’être » (Beau livre)
Pour cette nouvelle année 2009, nous vous souhaitons des histoires émouvantes, poignantes, envoûtantes… « à dormir debout ou à coucher dehors », comme le dit Miss.Tic à qui l’on emprunte sa plume en forme de bombe, à l’occasion de la sortie d’un beau livre qui lui est dédié : « Miss.Tic, Femme de l’être ».
Michel Houellebecq et moi : Histoire d’une rencontre littéraire (1)
A l’occasion de la sortie d’ « Ennemis publics », le livre de correspondance entre Michel Houellebecq et Bernard-Henri Lévy, j’ai eu envie de revenir sur mon rapport personnel à l’œuvre de l’auteur des Particules élémentaires.
Loin des polémiques stériles ou des déclarations « clash », j’aimerais essayer d’expliquer pourquoi Michel Houellebecq fait partie de ces quelques auteurs (contemporains en tout cas) qui ont marqué mon « chemin » de lectrice. Avec le nombre de réactions/analyses suscitées à chacun de ses livres, on pourrait en écrire 10, du coup on ose pas forcément en rajouter une couche… Tant pis, je pollue quand même d’une cyber-page de plus l’océan des pages web déjà consacrées au plus célèbre touriste de Thaïlande…
24 secondes dans la vie de Stéphane Million, éditeur [BUZZ… littéraire Guest] #2
Dans le cadre de notre rubrique « BUZZ… littéraire Guest », notre invité Stéphane Million, jeune éditeur indépendant et fondateur de la revue littéraire « Bordel » vous donne rendez-vous mensuellement pour une tranche de vie express sur son nouveau métier et livre son regard de lecteur impénitent sur l’actualité littéraire.
Cette semaine il se prépare aux fêtes de Noël et jette un œil rétrospectif aux prix littéraires qui ont plu ces dernières semaines…
24 secondes dans la vie de Stéphane Million, éditeur [BUZZ… littéraire Guest] #1
Chers lecteurs, voici donc enfin révélé, après un suspens insoutenable (si, si !) de près d’une semaine, le nom de notre premier invité, dans le cadre de la nouvelle rubrique « BUZZ… littéraire Guest », il s’agit de : Stéphane Million. Personnalité iconoclaste, passionnée et… « bordélique » -créateur de la revue littéraire Bordel-, pour reprendre les indices distillés, dont vous aviez pu lire une interview en septembre dernier.
Il devrait vous donner rendez-vous mensuellement pour une tranche de vie express sur son nouveau métier d’éditeur indépendant et de lecteur impénitent. Pour son premier billet rédigé lors de l’annonce du prix Goncourt 2008 (Atiq Rahimi pour son roman «Syngué Sabour. Pierre de Patience», chez POL.), il revient sur l’actualité littéraire tout en préparant déjà activement la rentrée littéraire de janvier, eh oui déjà !
Rock et littérature (Litrock) : Vrai genre littéraire ou (im)posture ? (2/2)
2e partie de notre article : La 3e catégorie de roman rock « les romans mêlant explicitement paroles/titres de chansons à leur prose », les réussites et la dérive actuelle, une revue littéraire rock (Minimum Rock’n roll), vers l’avènement d’une nouvelle génération de romans « musicaux »…
Rock et littérature (Litrock) : Vrai genre littéraire ou (im)posture ? (1/2)
Après avoir protesté contre le mariage de la littérature et de la politique, il est temps de s’attaquer à l’union du rock et de la littérature ayant enfanté d’un nouveau genre baptisé « litrock ». A son apogée (90’s), on s’amusait des réflexions de Rob Fleming (« Haute fidélité », Nick Hornby) sémillant disquaire trentenaire de Londres, fan adulescent de pop-rock s’étripant avec ses deux acolytes sur des questions aussi cruciales que les « cinq meilleures faces A de tous les temps » (le charme vintage de la cassette en prime), hésitant entre The Clash et Marvin Gaye, ou rêvant que sa vie ressemble à une chanson de Bruce Springsteen… On trouvait original et rythmé ces romans de Bret Easton Ellis, Poppy Z. Brite, Murakami (Haruki et Ryu), Virginie Despentes, Philipe Djian, Vincent Ravalec, Ann Scott… qui mêlaient habilement les « lyrics » à l’histoire de leur roman. Problème : Quand cette alliance musico-littéraire vire à la récupération et au procédé artificiel comme l’ont illustré les publications récentes, en particulier en cette rentrée littéraire, on commence à y devenir allergique… (illustration : sortie poche de « Viens là que je te tue ma belle » de Boris Bergmann)
« Cliente » (J. Balasko), « Plateforme » (Houellebecq) et « L’école de la chair » (Mishima) : la prostitution vue par la clientE
Le thème de la prostitution (des femmes auprès des hommes) constitue désormais un « classique » de la littérature qui ne scandalise plus personne. On ne compte plus les romans, trash et/ou dramatiques, qui ont abordé ce thème, mettant en scène les « filles de joie » depuis la « Nana » de Zola jusqu’aux confessions intimes ou romans de ces (ex) professionnelles (de « Putain » de Nelly Arkan à « King-Kong théorie » ou « Les chiennes savantes » de Virginie Despentes). Plus récemment on a eu droit au récit des « call girls » censées en être la version luxe. Pour autant, peu de romans ont jusqu’à présent abordé la prostitution masculine et sa « consommation » vue du côté des femmes : les « clientes ». En effet si la prostitution masculine a déjà été abordée, elle l’a souvent été par le prisme encore une fois des clients, puisque l’on s’en doute les premiers clients sont les hommes (gay). Plus marginale, la clientèle féminine existe néanmoins mais reste encore très taboue.
Que lit-on… au Jardin du Luxembourg ?
Après le « Que lit on… » à Paris plage, voici la deuxième édition de ce petit photo-reportage en direct du Jardin du Luxembourg. Non loin des statues de Baudelaire ou de Flaubert, au cœur du quartier des éditeurs et des écrivains, c’est le lieu idéal pour savourer un roman, confortablement assis sur l’une de ses fameuses chaises-transat vertes, en particulier quand le soleil est au rendez-vous. La rentrée littéraire 2008 s’est-elle mise au vert ? Lit-on davantage les classiques ou les contemporains, les poches ou les brochés, les français ou l’étranger… ? Découvrez une sélection des choix des lecteurs et lectrices, de tous âges, venus bouquiner, le temps d’un we ensoleillé d’automne, au « Luco »…
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