Buzz maximal pour François Bégaudeau, Mr Palme d’or 2008, pour son film « Entre les murs » adapté de son roman éponyme. Difficile de ne pas tomber ces derniers jours, en ouvrant un journal ou un magazine, sur une interview de l’ancien prof de français (qui nous apprend entre autres qu’il a décidé de racheter le FC Nantes ! et donc d’arrêter d’écrire ?), répondant à des questions aussi intelligentes que « N’avez-vous pas peur que les jeunes acteurs prennent la grosse tête après ce succès ? » (le pauvre, on compatit !), et autre polémique toute aussi subtile sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un film mais d’un documentaire ou alors est « caricatural » (on se doute que ce n’est pas comme ça partout… on est pas cons non plus !). Bref, toujours est-il qu’il devenait urgent d’aller voir ce qu’il en était entre les murs d’un UGC ciné cité fissa ! Quelques réactions en « mode oral » après cette immersion de « violence des échanges en milieu tempéré » :
Humeurs et autres curiosités littéraires
Des questions et des bouts de réponses sur le petit monde merveilleux des livres, de l'écriture et de l'édition...
Le concept de « rentrée littéraire » (et panorama des tendances de la rentrée 2008) 2/2
Suite de notre tour d’horizon de la rentrée littéraire 2008… Qui dit « tri » dit « décryptage » et « tendances ». Tentative d’un panorama (en forme de patchwork)…
Le concept de « rentrée littéraire » (et panorama des tendances de la rentrée 2008) 1/2
C’est l’évènement littéraire de l’année, celui dont il faut être, celui dont il faut parler, « une maladie française qu’il ne faut surtout pas soigner.», selon la formule de Mister Beigbeder*, avec ses statistiques (676 pour le millésime automne 2008, en légère baisse), ses stars, ses oublié(e)s, ses polémiques, spéculations, stratégies, ceux dont on parle trop ou pas assez, ceux dont on ne se souviendra plus le mois ou l’année d’après, ceux qui marqueront peut-être l’histoire littéraire… Hérésie ou moment béni: dans tous les cas on ne peut pas y couper !
Que lit-on… à Paris plage ?
Du lundi 21 juillet jusqu’au 21 août, Paris Plage déroule de nouveau son sable chaud et ses palmiers d’importation pour nous donner un avant goût de vacances (ou prolonger celle des juillettistes). Les livres sont bien sûr au rendez-vous. Petit photo-reportage en live des lectures de Paris plage (pas de Marc Lévy ni de Guillaume Musso à l’horizon !) :
Le concept de « livre pour l’été »
Vous êtes nombreux chaque année à rechercher des « conseils-de-livres-pour-l’été », à l’approche des départs en vacances. Un mystérieux concept à part entière que « le livre pour l’été ». Celui qui vous accompagnera sur votre serviette de plage ou votre transat… Mais quels sont donc les critères pour être l’heureux élu ? Existe-t-il une sociologie du livre de l’été comme les seins nus sur la plage étudiés par Jean-Claude Kaufman dans son essai « Corps de femmes, regards d’hommes » ? Et puis d’abord c’est quoi un « livre pour l’été » ? Voici quelques non-réponses à ces questions cruciales et bien entendu quelques « conseils-de-livres-pour-l’été », vous vous en doutez…
La call-girl ne fait pas toujours recette… (autour du « Journal intime d’une call girl », série TV adaptée du roman adapté du blog « Belle de jour »)
Depuis quelques semaines, la chaîne Téva diffuse les premiers épisodes de la nouvelle série anglaise « Journal intime d’une call girl » (« Secret diary of a call girl » en VO). Voulant surfer a priori sur le succès de « Sex and the city », cette série est adaptée du roman « Journal intime d’une call-girl » (« The ultimate adventures of a London call girl », traduit aux éditions First en 2005) adaptée du blog de la londonienne « Belle de jour ». Une bien belle carrière pour ce qui n’était au début qu’un simple blog destiné à s’amuser (« I’ve never lived my life to a plan aside from enjoying myself and have (for the most part) enjoyed doing this. » a déclaré la blogueuse à la presse britannique qui l’accusait de jouer un personnage)…
« Dictionnaire égoïste de littérature française », « Dictionnaire de littérature à l’usage des snobs », « La littérature française pour les nuls » : que penser des bibles littéraires ?
Les ouvrage de « vulgarisation littéraire » peuvent susciter quelques réticences par leur aspect forcément superficiel mais permettent aussi d’avoir quelques repères et pistes afin de découvrir ou creuser l’un ou l’autre pan de notre vaste littérature. Les guides, études et autres bréviaires ne manquent pas mais ils ont le défaut d’être souvent un peu scolaires et rébarbatifs. Récemment trois nouveaux opus (plus ou moins réussis) ont été publiés pour initier le profane ou le curieux mais aussi proposer de nouvelles perspectives des grands écrivains, des classiques aux confidentiels sans oublier les contemporains… Entre anthologie, guide pédagogique ou manuel érudit et anticonformiste :
Comment ne pas vexer un écrivain ? (« Le Carnet du Savoir-vivre »)
Petit extrait amusant d’une interview du magazine Elle (du 12 mai 2008) auprès de Laurence Caracalla co-auteur d’un ouvrage de savoir-vivre (Le Carnet du Savoir-vivre) avec la Baronne Staffe.
Juger ses profs sur Internet comme on critique les écrivains en ligne ? (De la difficulté de dissocier un(e) travail/oeuvre de la personne prof/écrivain)
Depuis quelques temps déjà, un site (www.note2be.com) défraie la chronique en proposant aux élèves de noter (anonymement) leurs profs sur la base de critères dits « pédagogiques » : « Le professeur est-il intéressant ? Ses notes te semblent-elles justes ? ou Est-il motivé par son métier ? »…, dans d’autres pays des critères physiques sont aussi proposés… Son jeune fondateur, Stéphane Cola, justifie notamment sa légitimité en citant le rapport Attali qui propose une évaluation des professeurs par les élèves. A noter qu’un site baptisé « Choose.com » avait vu le jour au début des années 2000 pour permettre aux employés d’évaluer leur entreprise (également contraint de fermeture assez rapidement…). Petite réaction suite à l’émission de Paul Amar sur France 5 d’hier (1e mars 08), « Revu et corrigé » qui débattait du caractère polémique de cette initiative attaquée par les syndicats enseignants. Pour sa défense, le fondateur évoquait notamment les sites qui permettent de critiquer en ligne les écrivains par les lecteurs et qui ne sont pas remis en cause.
Une table de chevet et des livres… (billet un peu foutraque à l’image dudit chevet)
J’inaugure un nouveau type de billet où j’évoquerai donc, comme son titre l’indique, mes livres en cours ou en prévision de lecture… en direct de ma table de chevet enfin « tablettes » de chevet (oui, une vraie table de chevet prenait trop de place, j’ai donc eu « l’ingénieuse » idée de la remplacer par des « tablettes » qui présentent le léger inconvénient d’inondations livresques sur le parquet lorsque l’on ne lit pas qu’un seul livre à la fois…, le gain de place devient alors très discutable, certes, mais passons…).
Un petit nouveau fort attendu vient notamment d’y prendre place ce week-end, un certain Jean-René Huguenin !
Tendance « détournement littéraire » : « Madman Bovary » (Claro), « Le degré suprême de la tendresse » (H.Marienské), La Fontaine revu par D.Foenkinos, F.Bégaudeau…, « Et si c’était niais », Y. Moix
Les écrivains seraient-ils en panne d’inspiration ? C’est la question que l’on pourrait se poser face au ras-de-marée (oui c’est peut être un peu exagéré mais quand même !) de détournements littéraires : remake, pastiche, parodie ou « remix », qui sont publiés ces derniers temps (il faut aimer…). C’est Pascal Fioretto qui a ouvert le bal lors de la rentrée de septembre 2007 avec son caustique (annonce-t-il) « Et si c’était niais » qui a connu un buzz non négligeable. Le principe ? Ecrire en 11 chapitres une histoire en forme d’enquête policière loufoque, menée par 11 plumes françaises différentes parmi les plus célèbres, que l’on reconnaît aisément derrière leur pseudo : Denis-Henri Lévy (Barbès Vertigo), Christine Anxiot (Pourquoi moi ?), Fred Wargas (Tais-toi si tu veux parler), Marc Levis® (Et si c’était niais ?), Mélanie Notlong (Hygiène du tube (et tout le tremblement)), Pascal Servan (Ils ont touché à mes glaïeuls (Journal, tome XXII)) , Bernard Werbeux (Des fourmis et des anges), Anna Galvauda (Quelqu’un m’attend, c’est tout), Frédéric Beisbéger (64 %)… De l’avis d’une lectrice conquise, c’est le Werbeux et le Levis qui seraient les plus réussis (remarquez c’était pas bien difficile…).
Quand j’ai décidé de voir le jour… (ceci n’est pas une lettre de candidature)
Il y a deux peuples qui vivent ensemble, sans vraiment se voir. Il y a le peuple des heures de pointe et le peuple des heures creuses. Il y a le peuple qui a le temps et celui qui court après. Il y a le peuple qui a les moyens et celui qui s’en donne. Il y a le peuple qui part au soleil et celui qui en profite sur place. Il y a le peuple actif et le peuple créa(c)tif. Il y a le peuple qui vit sous les néons des faux plafonds et celui qui a décidé de voir la lumière du jour. Un matin ou peut-être un soir (un lundi assurément), j’ai décidé de voir le jour. J’ai décidé de ne plus vendre mes journées, mes semaines, ma vie mais uniquement mon travail, pour le strict nécessaire alimentaire. Que j’arrêterai de la « perdre » cette vie en voulant la « gagner ». Peut-être pour la première fois depuis que j’ai l’âge de m’asseoir à une table, d’abord pupitre puis bureau…
Recherche maniaque d’un livre d’enfance, grrr !
Comme tout lecteur qui se respecte, j’ai mes maniaqueries. Maniaqueries qui me prennent quand même pas mal de temps, reconnaissons-le. Par exemple ce matin, depuis que je suis levée, alors même que j’ai bien du pain sur la planche, je recherche avec une fébrilité et impatience croissantes un livre de mon enfance que j’avais adoré et que je voudrais offrir pour Noël. Oui, je sais je pourrais choisir parmi les 1001 nouveaux livres pour enfants qui sont sortis depuis. Mais non. Je veux offrir celui-là (et le relire par la même occasion). Bien sûr, c’est un livre que personne a priori n’a lu ni même entendu parler. Ca ne dit rien à personne. Ca ne dit rien à ma mère, à Google, à Amazon ou aux sites sur les contes… Ca ne dit rien aux libraires spécialisés en littérature enfantine même ceux qui exercent depuis plus de 30 ans (j’ai même rappelé le librairie chez qui j’allais quand j’étais petite). Ce n’est pas une oeuvre de Perrault, Andersen, Grimm ou consorts (ce serait trop facile !). Et donc fatalement, moins je trouve et plus je le veux !!!!!
L’amitité au temps de mySpace (Facebook, etc)
Depuis quelques temps, une question récurrente m’est posée, avec une petite évolution non négligeable, entre 2006 et 2007, dans sa formulation : « Est-ce que tu as une adresse mySpace ? » devenue aujourd’hui « C’est quoi (koi) ton adresse mySpace ? ». Petite nuance toute révélatrice… Eh oui aujourd’hui, au même titre qu’un numéro de portable (que je n’ai pas davantage) ou de MSN (l’avant-dernier instrument de perte de temps et de flicage inventé par Microsoft), la page mySpace (et maintenant la « facebook ») devient un must-have. mySpace et ses avatars sont, paraît-il, des nouveaux lieux de « sociabilisation » (« social network » ou « platform » c’est selon) et même plus des « plates-formes d’amis » ! Et quelle amitié !
Des livres pour l’anniversaire de ma voisine…, 15 ans « en mode B.G »…
Toute sortie ou entrée demande une soigneuse préparation. Plus précisément toute une orchestration. Une « symphonie » de bruits aussi variés que des claquements bien marqués de talons, de râclements de gorge, de tintements de clés, de grincement de marches, de porte qui tremble… Bref, de sonores et sympathiques signalements de son irruption imminente sur le palier… Palier devenu désormais le love hotel particulier de ma charmante voisine de 15 ans. En principe, ce petit grabuge les aura fait déguerpir à l’étage au-dessus ou dans un quelconque recoin sombre… : le champ sera donc libre pour atteindre la porte, en évitant regards noirs et salutations gênées suivies du semblant de conversation que l’on se sent obligés d’entamer alors qu’elle sort en vitesse la langue de son french kiss et baisse sa mini-jupe sur son mini-postérieur, et que l’on fait semblant de n’avoir rien remarqué…
Succès d’éditions : Peut-on les expliquer ? (romans : « L’élégance du hérisson » de Muriel Barbéry et « La femme du Ve » de Douglas Kennedy et un logiciel de prédiction des ventes de livres)
Un article des Inrockuptibles dans le numéro n°603 (du 19 au 25 juin) a attiré mon attention. Intitulé « Pourquoi ça marche ? », il cherche à expliquer, comme son titre l’indique, les raisons du succès des deux derniers best-sellers de l’édition : « L’élégance du hérisson » » de Muriel Barbéry (qui s’écoule à raison de 4 000 exemplaires par semaine et en cours d’adaptation en long métrage par Mona Achache) et « La femme du Ve » de Douglas Kennedy. Selon la journaliste, Nelly Kapriélan, ces deux romans qui ne sont ni des thrillers ni des blockbusters, ont de « vraies qualités littéraires », contrairement à une certaine littérature dite « commerciale ». Leur succès tiendrait à ce qu’ils agissent comme des « révélateurs de l’inconscient collectif », vertus qui susciteraient donc l’engouement…
Maman, j’écris ton nom… (La « mère » en littérature)
Nous fêtions dimanche dernier nos mamans. La maman, la mère : ce personnage, cette icône, hautement littéraire et romanesque, a inspiré et inspire de nombreux auteurs d’hier et d’aujourd’hui. Hommage ou réglement de compte, mère chérie ou honnie, envahissante, absente ou dévouée, elle déchaîne les passions et hante les imaginaires honteux, reconnaissant, culpabilisant ou nostalgique des écrivains. De toute les générations et époques, ils ont tenté d’écrire leur relation ou « non relation » avec celle qui leur a donné la vie, en puisant dans le vif de leur enfance. Quelle importance en effet elle tient dans notre vie ! Déterminante sans doute. Une maman est celle qui vous donne votre premier livre, vous ouvre vos premières pages et vous fait découvrir un monde peuplé de géants, d’ogres, de renard rusé, de petit garçon en bois avalé par un cachalot (vous vous demanderez longtemps « comment c’est d’être dans le ventre d’un cachalot »), de chocolaterie, de montagne ou d’haricot magique… C’est une maman qui vous donnera un jour sa bibliothèque rose et verte, dont les chapitres jaunis vous tiendront éveillée si tard la nuit que votre grand-mère aura peur que vous ne vous « abîmiez les yeux ». C’est une maman qui vous donne ce goût, cette imagination là, qui a cette patience de lire à voix haute, avec le ton, de suivre avec son doigt les lignes que vous déchiffrez, très vite, naturellement (alors que vous pleurerez toutes les larmes de votre corps pour faire vos additions…).
Frédéric Beigbeder : A votre avis ?
Je me permets de solliciter vos lumières si vous avez une petite minute : Comment expliquez-vous les raisons du succès de Frédéric Beigbeder et quelle place/influence occupe-t-il dans la nouvelle génération littéraire ? Cette question m’a été posée par un journaliste (du Nouvel Observateur) dans le cadre d’une enquête qu’il prépare et avant d’y répondre …
La télé (réalité) ne cesse d’inspirer les auteurs : A mater ou à zapper ? (« Torturez l’artiste ! » de Joey Goebel, « L’œil de Caine » de Patrick Bauwen, « Cent mètres carrés » de François Henninger)
C’est à croire qu’il n’y a pas de salut hors la télévision ou la fameuse « industrie du divertissement » (l’entertainment américain) dans l’imaginaire des auteurs. Il ne se passe plus un mois sans qu’un roman ne sorte sur ce thème, quelque peu rabattu… Nous avions eu droit à la rentrée de septembre 2006 à une flopée d’ouvrages dans les coulisses du show biz avec notamment « Le script » de Rick Moody, « J’habite dans la télévision » de Chloé Delaume ou encore « A l’estomac » de Chuck Palahniuk… Précédemment Nicolas Fargues s’était aussi penché indirectement sur ce petit monde avec « One man show » ou encore Louis Lanher avec « Un pur roman« . Le plus réussi reste peut-être l’initiative de Tonino Benacquista avec « Saga » qui raconte le fabuleux destin de scénaristes foireux parvenant à écrire, contre toute attente, une série à succès au synopsis débridé. Récemment ce ne sont pas moins de 4 romans (dont Le reniement de Patrick Treboc d’Harold Cobert) qui s’attaquent, une fois de plus, à la satire des médias et jeux de télé-réalité. Stop ou encore ?
Les 1001 livres que vous devez lire avant de mourir !
Entre l’avalanche des nouveautés, les critiques presse, les prix littéraires et les recommandations diverses et variées, il est toujours difficile de distinguer « le grain de l’ivraie ». Les classements « best-of » (du type Granta…) et anthologies diverses et variées sont dés lors précieux pour aiguiller sur des auteurs ou des œuvres essentiels. Même si un certain recul est toujours nécessaire en fonction de la source ayant établi ledit classement. Un recueil, comme les anglo-saxons en ont le secret, les « 1001 livres qu’il faut avoir lus dans sa vie » pour la traduction française (et moins morbide que l’original, « 1001 Books You Must Read Before You Die ») a été publié récemment. Une large sélection plutôt intéressante pour se repérer, classée chronologiquement par grand siècle (depuis 1700 et même un peu avant jusqu’au XXe siècle). Auteurs majeurs mais pas forcément leurs œuvres les plus essentielles… De quoi encore alourdir un peu votre « PAL » (pile à lire) !
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