Ils attendent l’or et nous…, nous les attendions. Avec impatience ! Antoine Dole et Olivia Michel, deux des blogueurs les plus talentueux de l’e-scène littéraire, ont tenu leurs promesses et publient avec les éditions du Cygne le premier volume de leur revue littéraire « En attendant l’or » : le rendez-vous de la scène littéraire alternative.
Paroles d’auteurs / éditeurs
Françoise Sagan vue par Frédéric Beigbeder
Leur rencontre : En 1997, l’auteur de « Bonjour tristesse » avait croisé l’écrivain et dandy Frédéric Beigbeder : « Nous avions fait un concours de vodka-tonic. J’avais perdu», précise l’auteur de Windows on the World, qui n’a pourtant rien d’un novice. Il faudra trois ans au jeune homme transi d’admiration avant d’oser l’inviter à dîner. Et quelques vodkas supplémentaires pour qu’il lui déclame «un texte très important» qu’il connaissait par cœur, et ce n’était pas pour l’occasion : «Sur ce sentiment inconnu dont l’ennui, la douceur m’obsèdent, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse…» Les mots coulaient comme l’eau du robinet. Sagan découvrait que le blanc-bec, ce héraut branché de la littérature du moi la vénérait, elle et son écriture de soie. Elle a écouté la première page de Bonjour tristesse, la tête penchée, triturant du bout des doigts sa frange d’adolescente timide. Ses deux yeux noirs dessinaient un regard aigu mi-tendre, mi-narquois. Ce soir-là, Sagan avait 18 ans. Ce soir-là, elle est redevenue pour quelques instants le «charmant petit monstre» adoubé par François Mauriac à la Une du Figaro.
Les influences littéraires de Bret Easton Ellis
L’auteur d’American psycho dévoile les auteurs qui l’ont marqué, donné envie d’écrire et influencé d’une certaine façon…
Claire Castillon : Mais pourquoi est-elle aussi « méchante » ?!
Mère indique, sadique voire meurtrière, couple infect, parents acâriatres, enfant pervers… De roman en roman, la plume de la jeune écrivain se révèle de plus en plus féroce et son univers de plus en plus noir. L’explication de l’intéressée :
Michel Houellebecq : « Les gens ont besoin d’être rassurés. Ils ne peuvent plus supporter la moindre trace de négativité, ni même de réalisme ».
Dans un intéressant entretien accordé au magazine Paris Match en date du 16 novembre 2006, Michel Houellebecq émerge -en meilleure forme- après l’effervescence de la rentrée littéraire et du phénomène Jonathan Littell. Il livre une analyse intéressante de la génération d’auteurs qu’il représente (a représenté ?), qualifiée de « nouvelle génération » du nom de la fameuse collection « J’ai lu » lancé en 1998 (dans laquelle nous nous inscrivons sur le Buzz littéraire) et de l’avenir du roman réaliste (dit « dépressif » par ses détracteurs)… Il annonce aussi ses futurs projets littéraires (science fiction), l’adaptation ciné de « La possibilité d’une île » (tournage en avril 2007), revient sur le lynchage de La possibilité d’une île, et donne son avis sur le système d’édition à la française. Après une déconvenue sur un auteur qu’il avait personnellement recommandé, il estime « qu’il soit possible qu’à l’heure actuelle de grands textes restent ignorés »… Ce qui ne manqura pas de ravir les écrivains vengeurs !
« Cours » de libertinage par Stéphane Audeguy (Fils unique) aux lycéens (vidéos)
Le jeune romancier, auteur du très remarqué et salué « La théorie des nuages » dont les terribles pages sur Hiroshima lui ont valu le prix du style 2005, revient en cette rentrée littéraire avec « Fils unique », une biographie apocryphe haute en couleur et une étonnante traversée dans le XVIIIe siècle libertin, du côté des boudoirs et bordels, aux accents Sadiens. En lice pour plusieurs prix littéraires, il a aussi été sélectionné pour le Goncourt des lycéens. L’occasion de visionner quelques vidéos de l’auteur où celui-ci réagit aux interrogations de ses jeunes lecteurs sur l’omniprésence de la sexualité dans son ouvrage. Libertinage, sexe ou pornographie : Non ce n’est pas « sale », martèle celui qui ne supporte pas que le sexe soit séparé de la vie et l’analyse dans son rapport à l’histoire avant tout…
Laurence Viallet des éditions « Désordres » : « Le qualificatif trash, qu’on me colle, m’insupporte. Ce ne sont que des mécanismes de défense… »
Créé en 1999, les éditions « Désordres » ont pour terrain d’exploration, la littérature subversive contemporaine de ces dernières décennies de Sade à Hulbert Selby Jr., en passant par Burroughs ou Genet… Des auteurs en marge des courants conventionnels, souvent « politiquement incorrects »… Sa jeune fondatrice, Laurence Viallet, née en 1975 (ancienne lectrice chez Denoël, au Seuil ou pour Le Mercure de France…), défend une littérature « inventive, vivante », nécessairement désordonnée. D’abord collection à La Musardine (lancée avec la parution du premier ouvrage, Index de Peter Sotos), puis au Serpent à Plumes et désormais un « label » à part entière depuis son rachat par Le Rocher (qui devrait néanmoins ne pas renouveller son contrat à l’été 2007), Désordres impose sa différence et étoffe son catalogue d’année en année.
Dialogue avec Philippe Vasset (Exemplaire de démonstration, Bandes alternées…) : Les idées avant l’histoire…
A travers une trilogie de trois courts romans en forme d’essai interrogeant les enjeux culturels modernes, de l’avenir de la littérature et de la création artistique de façon générale, Philippe Vasset qui débarquait discrètement dans le paysage littéraire en 2001 avec son très remarqué Exemplaire de démonstration, a désormais su imposer son regard incisif, à la fois technique et lyrique, sur notre monde moderne. Une littérature d’anticipation qui n’est pas sans rappeler celle d’Orwell. Il explique son processus de travail et expose sa conception très particulière de l’art romanesque appliqué au monde des idées :
Jonathan Littell, grand prix du roman de l’Académie française mais bonnet d’âne pour la littérature contemporaine
Comme le signale « avec bienveillance » Nicolas Cauchy, « Les bienveillantes » de Jonathan Littell (Gallimard) a remporté à la majorité absolue dès le premier tour le Grand prix du roman de l’Académie française. Pourtant une de ces petites déclarations récentes, un peu sèche au sujet de la littérature contemporaine, dans la presse froisse un peu…
Amélie Nothomb et « l’odeur du goudron »… (vidéo)
Le 13 octobre dernier, l’auteur « best-selleuse » Amélie Nothomb faisait une escale à la Fnac des Ternes (Paris) pour se livrer à l’exercice rituel et ô combien attendu de ses (nombreux) admirateurs de la dédicace (elle s’était déjà précédemment prêtée à l’exercice au Virgin en août dernier en signant de 18h à minuit !). Elle a ensuite accordé un long entretien au journaliste littéraire venu l’interviewer et répondu aux nombreuses questions du public. Souriante, attentive, décontractée (bien loin des tics nerveux qu’elle peut avoir en plateau TV par exemple), disponible et malicieuse, elle a offert un moment de complicité et de partage drôle et riche à son auditoire conquis (dont certains sont des habitués qu’elle (re)connaît et avec qui elle correspond parfois). Jamais avare de quelques déclarations inattendues, décalées et autres petites excentricités qui font tout son charme et ravissent ses lecteurs fascinés aussi bien par l’auteur que le « personnage nothombien » ! Parmi ces dernières, elle s’est expliquée sur l’odeur du goudron qu’affectionne le héros (Urbain) de son dernier roman « Journal d’hirondelle « … Un détail qui ne doit rien au hasard :
Le jour où j’ai eu honte : Les auteurs témoignent
Suite à la parution du livre « Hontes » qui présente les témoignages de hontes (principalement lors de dédicaces) d’une quinzaine d’écrivains anglo-américains
Craig Davidson « en français dans le texte » – Festival America (vidéos)
A l’occasion des débats « Le choc des mots » et « Canada : les voix nouvelles », le week-end dernier lors du festical America à Vincennes, le jeune Craig Davidson, d’origine canadienne et vivant aux Etats-Unis (Iowa), auteur d’un premier roman choc (recueil de nouvelles « Un goût de rouille et d’os« ), s’est exprimé humblement en français, avec un accent attendrissant. Une attention peu courante chez les auteurs anglo-américains. Drôle et sensible ! Coup de coeur…
« King Kong théorie » de Virginie Despentes, interview sur Canal plus
Le plan média « king-konguesque » de Virginie Despentes pour la sortie de son nouvel opus « King Kong théorie » a débuté. Passage TV hier soir sur Canal plus dans le Grand journal, au menu : les relations hommes femmes (décidément très en vogue) et l’analyse de leurs valeurs respectives. Tout un programme… Apparemment réussi, selon les premiers échos qui fusent…
Une dédicace made in Chuck Palahniuk (vidéo) !
En se baladant dans la librairie « volante » du Festival America nous sommes tombés sur les dédicaces de Chuck Palahniuk (le hasard fait bien les choses…). Souriant et enthousiaste, l’auteur en pull-over (d’homme des bois !), debout face à ses lecteurs nombreux qui se pressaient au stand Denoël, les gratifiait des traditionnels signature et petit mot mais aussi d’un énergique « coup de tampon »… Intrigués nous avons voulu en savoir plus…
Des nouvelles de Bénédicte Martin : Une délicate, scandaleuse malgré elle… (nouveau recueil: : « Perspectives de paradis »)
Pour certains (qui n’ont souvent jamais lu une ligne d’elle), elle se réduit à un « coup marketing » et à un sacrilège (une petite culotte à demi-dévoilée avec humour sur la couverture de son premier livre « Warm-up »). Pour d’autres, heureusement plus nombreux (mais plus discrets), elle incarne une certaine fraîcheur et audace. Une nouvelle féminité à la fois piquante, sucrée et pétillante à l’image de son écriture. « La plume de Bénédicte Martin est ronde, croquante et bien loin de la littérature ‘trash’, genre porno un peu graveleux et sans intérêt », la décrivait très justement la blogueuse littéraire Clarabel. Trois ans après son premier opus (pour lequel elle a obtenu le prix Contrepoint de Littérature Française 2004) et la polémique qui s’ensuivit, beaucoup se demandaient ce que devenait la jeune écrivain. On lui connaissait un nouveau rôle sur TPS Star, celui d’animatrice de l’émission « En attendant minuit », succédant ainsi à Claire Castillon, mais la belle aux yeux d’amande restait très discrète, n’accordant que peu d’interviews. Buzz littéraire est partie à sa rencontre. Une jolie rencontre…
Soirée littéraire avec Thomas Lélu, Ariel Kenig et Léonara Miano au Thé des écrivains
Suite à notre interview croisée avec Ariel Kenig, ce dernier m’a gentiment informée d’une soirée littéraire (« Les jeudis littéraires ») à laquelle il participait jeudi dernier au « Thé des écrivains ». A deux pas de la place des vosges, dans un salon de thé cosy à mi chemin entre une bibliothèque et un appartement bobo, la soirée accueillait trois jeunes auteurs publiant tous en cette rentrée littéraire, un deuxième roman : Thomas Lélu (« Perdu de vue »), Ariel Kenig (« La pause »), Léonara Miano (« Contours du jour qui vient »). Après lecture d’extraits de leurs livres respectifs par trois comédients, les auteurs ont répondu à quelques questions de Hubert Artus et Georges-Emmanuel Morali (les propriétaires du lieu), sur leur travail d’écriture et initié un débat sur la question de la précarité des jeunes. Le caractère bien trempé de Léonara Miano a mis un peu de piment à cette intéressante soirée qui nous a permis de découvrir ou mieux connaître trois jeunes talents de la nouvelle scène littéraire française…
Rentrée littéraire : la méthode de Frédéric Beigbeder
En période de rentrée littéraire, les critiques littéraires, habituellement débordés, sont alors submergés. Comment sélectionner les ouvrages dont ils parleront à la rentrée. Est-il réellement possible de lire tous les livres en quelques semaines ? Frédéric Beigbeder (version critique littéraire), un homme très organisé, livre avec honnêteté et son humour habituel ses « méthodes »…
L’art d’écrire « avec les oreilles », selon Christine Angot (Rendez-vous)
A l’occasion d’une interview concernant son dernier ouvrage *Rendez-vous* (photo ci-contre réalisée par Nan Goldin) qui vient de paraître en cette rentrée littéraire 2006, Christine Angot, à qui l’on a reproché de transposer le réel ou de « voler » la vie des autres, explique sa conception de l’écriture. Une conception qui rappelle celle de la composition musicale… Et regard sur son dernier opus : « Rendez-vous »
Rentrée littéraire – Interview de Maurice G. Dantec à propos de Grande Jonction
L’auteur controversé revient livrer, pour la rentrée littéraire, sa vision du monde avec un roman d’anticipation répico-poétiquer, situé en 2070. 12 ans après la destruction de la Métastructure qui, si elle a pacifié le monde, est parvenue à complètement machiniser l’Homme. Une seconde mutation est en cours : quelque chose se sert du néant laissé par la Métastrucuture pour le détruire. Elle le tue en attaquant le langage. En le ramenant à son degré zéro, en le convertissant en langage numérique, à une suite binaire de 0-1. L’Homme risque de mourir comme une machine, c’est le piège ultime de la technique. Seul espoir, l’attente d’une cargaison de livres. Une bibliothèque entière qui bien sûr est extrêmement menacée…
Leçon d’écriture par Chloé Delaume
L’auteure de J’habite dans la télévision a débuté la promo de son nouvel opus dont nous vous parlions précédemment. Et a même pris la pose pour le magazine Elle (photo ci-contre). Une mise en scène en forme de clin d’oeil à l’expérience à laquelle l’écrivain s’est soumise pendant 22 mois : « regarder la télévision toute la journée de lever au coucher… », dit-elle. Si son corps s’est transformé (plusieurs kilos liés au chips), son cerveau a refusé d’être totalement disponible. Elle dissertait aussi sur France Culture (enregistrement à la Bibliothèque nationale François Mitterrand) dans l’excellente émission « Leçons de littérature », sur son art d’écrire ou plus précisément sur son art de « fabriquer » des livres. Retour sur les pratiques d’une des plumes les plus singulières de la nouvelle scène littéraire française…
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