Les recherches sur l’impact d’Internet sur le cerveau n’en sont qu’à leurs commencements, mais elles permettent déjà d’appréhender des changements significatifs sur nos facultés cérébrales. En effet, le cerveau, organe plastique évolue et s’adapte à nos nouvelles activités en ligne qu’il s’agisse de jouer, de naviguer, de lire les fils d’infos ou actus des réseaux sociaux. Internet modifie nos circuits neuronaux.
La stimulation cérébrale, quelle qu’elle soit favorise en effet la création de nouvelles connexions neuronales et donc les usages de notre cerveau. Un processus cognitif à la base des processus d’apprentissage et d’adaptation à l’environnement.
En 2009, un chercheur californien avait mis en évidence l’activation de zones cérébrales plus étendues lors de l’utilisation de moteur de recherche chez les internautes les plus expérimentés.
Toutefois, il semblerait aussi que Google et ses acolythes rendent notre mémoire plus fainéante en réduisant les transferts d’information vers la mémoire à long terme qui nous sert à construire nos valeurs (on se contente de stocker dans la mémoire à court terme plus volatile puisque l’information est disponible en ligne, agissant comme une « mémoire externe »), selon Jean-François Rouet, directeur du laboratoire Langage Mémoire et Développement Cognitif, à l’université de Poitiers.
L’autre inconvénient de ce système est la surcharge de la mémoire à court terme alors que l’on zappe d’un lien à l’autre, d’un mail, d’une application ou d’une info à l’autre ou que l’on parcourt les pages en diagonale.
Le principe « multitâche » d’Internet ne favorise ni la mémorisation ni la concentration.
Une nuisance confirmée par des chercheurs de l’université de Stanford en 2009 (Eyal Ophir, Clifford Nass et Anthony Wagner), en Californie, suite à des tests de concentration sur des étudiants “multitâches” se laissant plus facilement distraire par des informations parasites.
La lecture sur écran se ferait aussi au détriment de notre mémoire !
L’explication réside encore une fois dans les zones cérébrales activées qui diffèrent selon que l’on lit sur ordi or sur tablette et sur un support papier.
Alors que la lecture d’un livre sollicite les régions du langage, de la mémoire et du traitement visuel, a lecture numérique met en jeu la prise de décision et la résolution de problèmes. La raison ? La complexité des hyperliens nous conduit à réfléchir sur ce qui doit être cliqué ou non, selon André Tricot, professeur de psychologie et chercheur au laboratoire Travail et Cognition, à l’université de Toulouse.
Ainsi la gestion de l’interactivité alourdit le travail intellectuel du cerveau, ce qui le rend mois disponible pour mémoriser même si du côté bénéfique, une plus grande quantité d’informations est apportée.
Toutefois les résultats de l’enquête européenne “Pisa”* (2012 publiés en 2013) estiment que les jeunes effectuant des recherches documentaires sur Internet profitent d’une légère hausse de leurs performances scolaires.
Le simple usage des réseaux sociaux et outils de communication ne semble pas avoir d’impact négatif sur leur apprentissage non plus.
* menée tous les trois ans auprès de milliers de collégiens et lycéens de 15 ans, dans les 34 pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), afin d’évaluer l’acquisition de leurs savoirs
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