Dans la lignée des études publiées précédemment sur la sous-représentativité des femmes de façon générale (des manuels scolaires aux médias), une nouvelle étude vient de paraître en Australie mettant en évidence à nouveau l’écart entre la forte production littéraire des femmes et leur faible écho dans la presse, comparé à leurs confrères masculins:
Le rapport de Stella Count* vient de faire le triste constat que bien que les écrivains femmes comptent pour les deux-tiers de la population des auteurs en Australie, elles restent deux fois moins visibles que leurs confrères masculins dans la presse où leurs ouvrages restent moins chroniqués. L’enquête a été menée sur 4 ans (de 2011 à 2015) sur 13 publications nationales.
Pour une critique de livre d’une auteur femme, on compte près de trois chroniques pour l’oeuvre d’un homme. Seules 39,3 % des chroniques publiées dans les grands médias australiens, en 2015,portaient sur des livres signés par des femmes.
Certains font même de la résistance comme l’Australian Financial Review Magazine (du groupe Fairfax Media) avec un chiffre descendant à 17 %. Outre la proportion inférieure quantitativement, l’étude constate aussi une faiblesse qualitative avec des critiques globalement plus courtes et moins approfondies (moins de 1000 mots).
Une tendance homosociale qui s’explique par la prédominance des critiques masculins beaucoup plus enclins à s’intéresser aux travaux de leurs pairs (qu’ils chroniquent 2 à 3 fois plus souvent). En revanche, les critiques femmes font preuve de plus d’égalité en chroniquant à fréquence régulière des auteurs des deux sexes.
Les analystes dénoncent ainsi la persistance des biais culturels qui véhiculent l’idée que les écrits des hommes sont par définition « universels » tandis que les femmes ne peuvent toucher qu’un public féminin.
*http://thestellaprize.com.au/the-count/2015-stella-count/
A lire aussi:
Manuels scolaires, critiques littéraires et Wikipédia…: les femmes toujours sous représentées
Derniers commentaires