Quel étudiant/lycéen n’a jamais été traumatisé par la fatidique problématique à dégager pour son plan en 3 axes ? Outre cette règle française incontournable du commentaire composé ou de la dissertation, le français a tendance en effet à privilégier une analyse qui colle de près au texte, dans la lignée des structuralistes, en particulier Roland Barthes mais aussi Gérard Genette, autre figure de référence française de la narratologie (quel étudiant de lettres n’a pas souffert sur les narrateurs intra, extra ou homo diégétique, la focalisation, etc. ?!).
Une contributrice du Guardian, April Roach (étudiante à l’université de Warwick), ayant choisi d’étudier la littérature anglaise à la Sorbonne, témoigne sur ses différences méthodologiques et de sensibilité littéraire :
Elle explique en effet que « les français portent plus d’attention à la structure du texte qu’à ses thèmes principaux. » En somme un intérêt plus fort sur la forme, les figures stylistiques, etc. que le fond en tant que tel, même si les professeurs insistent toujours que les deux sont bien sûr liés (les séparer serait d’ailleurs une faute risquant de coûter pas mal de points à un examen !). Le temps passé sur un même texte est aussi plus long, alors qu’outre-Manche, les étudiants doivent souvent préparer la lecture d’un nouveau livre chaque semaine.
Autre divergence, le déroulement des cours en tant que tel : Sans surprise en Angleterre comme aux US, les cours sont souvent davantage des discussions des textes plus qu’un cours magistral comme on l’a en France où ce sont surtout les profs qui parlent.
Même son de cloche d’une autre étudiante irlandaise (de Trinity College à Dublin) a remarqué que les Français favorisent « un plus grand formalisme dans leur approche aux textes« , quel que soit le langage.
Son université accorde au contraire plus d’importance « au sens derrière les mots« .
Un professeur de littérature de La Sorbonne, Frédéric Regard, ayant aussi enseigné en Allemagne et en Amérique confirme que « le système français insiste sur l’analyse textuelle« , ce qui explique, selon lui, que les nouveaux domaines d’enseignement développés à l’étranger n’ont pas encore fait leur entrée sur l’hexagone (comme les études de genres ou postcoloniales).
Les enseignants français vont-ils céder à l’influence anglo-saxonne et assouplir leurs cadres d’analyses ?
Source: http://www.theguardian.com/education/2015/dec/16/why-would-a-british-student-want-to-study-english-abroad?CMP=share_btn_tw
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