Le réseau social américain « Goodreads » (recommandation de lectures, site racheté par Amazon en mars 2013) a mené une étude (intitulée « La psychologie de l’abandon ») auprès de sa communauté (20 millions d’utilisateurs) afin d’établir un palmarès des livres dont les lecteurs décrochent le plus souvent avant la fin. Livres contemporains ou classiques. En bonus, on apprend quelques-unes des raisons qui les font lâcher:
Parmi les livres récents, on trouve assez paradoxalement quelques-uns des best-sellers de ces dernières années : Une place à prendre de J.K Rowling (car « trop éloigné de la série d’Harry Potter » ), 50 nuances de Grey de E.L. James (« embarrassant » et « snobé » par les littéraires), Mange Prie Aime de Elizabeth Gilbert (en raison de son héroïne « larmoyante et autocentrée »), Millenium : Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes de Stieg Larsson (pour cause « d’exposition trop lente qui ne donne pas envie d’entrer plus en avant dans le livre) et Wicked de Gregory Maguire (effet déceptif après avoir vu la comédie musicale qui l’a adapté).
Côté « classiques », le top 5 compte notamment trois pavés allant du genre fantastique, psychologique ou épique : Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, Ulysse de James Joyce et Moby Dick de Herman Melville.
En règle générale, les raisons de cette désaffection invoquées majoritairement par les membres du site (plus de 46%) concernent « un récit lent et ennuyeux », suivi d’« un style d’écriture faible » (pour 19%).
De façon assez logique l’histoire ne doit pas être trop stupide (8,8%) avec une intrigue ridicule ou absente (8,5%). Le caractère du personnage principal est aussi un critère d’arrêt pour près 5% des lecteurs « lorsqu’ils n’aiment pas le héros » ou lorsque l’auteur s’investit « dans quelque chose qu’ils détestent » (pour 3,2%).
A l’inverse, l’étude pointe aussi ce qui donne envie de tourner les pages : avec en tête de liste, pour 36.6% des sondés une règle de conduite consistant à « finir le livre » coûte que coûte et plus hédoniste « satisfaire sa curiosité de savoir ce qui va advenir » (pour 25.2%). Une minorité (3.2%) considère pour sa part que « seule la fin leur permettra de juger du livre ».
On apprend enfin que le nombre moyen de pages lues avant de déclarer forfait s’échelonne entre 50 et 100 pages pour 27,8%. Un effort qui reste louable comparé au test de la page 99 (inventé par l’écrivain et éditeur anglais Ford Madox Ford qui estimait que la lecture de la 99e page d’un livre pouvait déterminer son envie de le lire en entier)! Côté français, il est à parier que Christine Angot ou Anna Gavalda figureraient dans un palmarès de ce genre…
L’infographie du site « Goodreads » :
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