>Chroniques martiennes(The martian chronicles) de Ray Bradbury ont été écrites dans les années 40, à la vingtaine, sous forme de nouvelles publiées dans divers fanzines (« Planet Stories », « Thrilling Wonder »…). Réunies et éditées en recueil en 1950, sous le titre « The Martian Chronicles », elles sont devenues depuis un classique culte (étudié à l’école aux US).
science-fiction
De la domination des machines : Regard sur la science-fiction de P.K. Dick à Franck Herbert jusqu’à nos jours…
Si la science-fiction peut être notamment définie comme l’art d’imaginer un futur possible pour l’humanité, elle s’appuie souvent sur tout un folklore de machines et de technologies merveilleuses ou effrayantes, censées symboliser l’évolution de la civilisation. En un mot : du « progrès ». « La science fiction traite de l’avenir, en particulier d’un avenir où la science aura progressé par rapport à ce qu’elle est aujourd’hui » fait ainsi dire K. Dick à l’un de ses personnages dans Le maître du haut château.
De Philip K.Dick à Franck Herbert, deux maîtres incontournables du genre dans les années 50-60 (coïncidant avec l’apparition des premiers ordinateurs, avant que ne se développe le cyberpunk dans les années 80 autour des réseaux informatiques avec W.Gibson pour chef de file), un thème se retrouve : la peur voire la haine des machines susceptibles d’asservir l’Homme… A l’aune de notre quotidien moderne, fait de technologie de plus en plus sophistiquée, que penser de leurs « avertissements » du siècle dernier… ?
Je suis une légende de Richard Matheson : « A présent, c’est moi le monstre… »
« Je suis une légende », bien avant « La route » de Cormac Mc Carthy, Richard Matheson, célèbre auteur (et scénariste) américain de science fiction à l’origine journaliste, publiait en 1954 -en pleine guerre froide-, à l’âge de 28 ans, l’un de ses romans culte aux côtés de « L’homme qui rétrécit », adapté au cinéma à 3 reprises (voir ci-dessous*). Précurseur du genre « apocalyptique », Matheson préfigurait tout un pan de l’univers de la SF contemporaine (paysages urbains ravagés, épidémie meurtrière, humanité en déroute…). Cristallisant les craintes de son époque (le clivage Est-Ouest et la peur du nucléaire, les armes bactériologiques et la perte de la foi), il trouve plus que jamais écho aujourd’hui, en cette ère de guerre contre le terrorisme et de dérèglement climatique.
Les racines du mal de Maurice G. Dantec, Théorie du chaos et de la prédation humaine
Publié en 1995, grand prix de l’imaginaire et prix Rosny Aîné en 1996, ce roman culte (écoulé à 60 000 exemplaires à l’époque ) a révélé Maurice G. Dantec à un large public, après le succès de son premier ouvrage « La sirène rouge » (la cavale infernale d’une gamine au cœur de l’Europe gangrenée) qui le consacre « prince », « chef de file de l’école du néopolar », « messie du cyberpolar français » ou encore du « polar d’anticipation », « neuropolar » ou « polar technoïde »… Les étiquettes ne manquent pas ! Un roman d’avant sa reconversion au catholicisme, son combat chrétien, sioniste, pro-américain, anti-laïque, fasciste et « contre-révolutionnaire militant »… Déchaînant (déjà !) les passions, ce livre encore qualifié de « black book neuromatriciel » se distingue notamment par la combinaison des genres qu’il réussit à opérer en particulier celui du roman noir policier et de la science-fiction (prospection scientifique), tout en les dynamitant par une myriade de considérations politiques, métaphysiques ou encore philosophiques… Ce qui lui confère des allures de roman à thèse. Foisonnant donc, imaginatif sans aucun doute, haletant parfois mais surtout inégal voir bancal, « Les racines du mal » tente comme leur titre l’indique de remonter à l’origine de la violence et des crimes humains, dans ses tréfonds les plus obscurs et d’en comprendre les mécanismes. Un pari ambitieux qui ne tient hélas pas toutes ses promesses…
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